Page images
PDF
EPUB
[ocr errors]

METZGER. Bon officier, mérite d'être employé dans son grade.

CORBIN. Blessé à l'affaire du Fresne. Mérite une pension. BOURNIGAU (Pierre). Mort en 1835. A rendu de grands services; très généreux; a passé plusieurs mois en prison après le 8 juin 1832.

LUZEAU DE LA MULONNIÈRE (Jean-Baptiste).

-

Peut être employé dans l'armée ou l'administration; d'une famille très dévouée.

LUZEAU DE LA MULONNIÈRE (Alfred). De l'esprit, de l'instruction; très propre à une place d'administration.

-

Du FRETAY (Alexandre). Des moyens, du caractère, de l'instruction; peut être employé dans la magistrature ou l'administration.

RAVARD (René). S'est distingué à Riaillé. Capable de tenir un emploi de percepteur auquel sa conduite lui donne des titres. HARDON (Jacques). Actuellement à la tête d'une compagnie de déserteurs, qui, depuis 1832, n'a pas quitté le pays.

AURÉLIEN DE COURSON.

Fin.

ORIGINES DES PETITES ANTILLES

LA COMPAGNIE DES ILES D'AMÉRIQUE

GUILLAUME D'ORANGE & LE PÈRE DUTERTRE

1609-1674

(Suite).

III

Ce qui surprit autant, mais différemment, les lecteurs du livre de M. Margry, paru un an plus tard (août 1863), c'est que, pour honorer son héros, il avait fait de Belain d'Esnambuc (dans les trois dernières pages de son travail) un grandoncle de toute la descendance impériale et royale du prince Eugène et de la reine Hortense, enfants de l'Impératrice Joséphine, originaire de la Martinique, comme on sait, épouse en premières noces du vicomte de Beauharnais, en secondes, du général Bonaparte, plus tard Napoléon Ier, père d'Eugène par adoption.

Vivement inspiré par l'importance qu'il attribuait à sa découverte, au moins curieuse, et l'étendue historique dont il Voir la livraison de mai 1897.

la croyait susceptible, M. Margry avait accompagné sa révélation de considérations en quelque sorte rétrospectivement prophétiques. Il voyait une relation providentielle entre l'éta blissement de d'Esnambuc aux Antilles et l'entrée de nos troupes à Mexico, sous le règne de son arrière-petit-neveu, Napoléon III. Les événements lamentables dont le Mexique fut le théâtre, peu après l'époque où M. Margry publiait son volume, démentirent cruellement ses prévisions.

Nous avons d'ailleurs présent à l'esprit ce qu'il fut observé au moment même de la publication de M. Margry touchant cette parenté. En premier lieu, disait-on, la distance, comme époque entre Belain d'Esnambuc et le souverain français est tellement considérable que l'on pourrait la comparer à celle de deux astres dont la lumière se verrait à peine de l'un à l'autre. En second lieu, la personnalité du cadet normand, tant recommandable qu'elle soit, ne brille pas assez pour entrer d'une manière profitable dans la généalogie d'arrièrepetits-neveux et nièces de si haut parage. Ces raisons, il est vrai, n'empêchaient pas la parenté d'exister. Mais comment persuader d'abondance, si l'on peut dire, au lecteur toujours sceptique sur un tel sujet, qu'une aussi belle lignée cosmopolite de princes et de princesses pouvait descendre de Nicolas Belain, auteur commun, père de d'Esnambuc, et partager cet honneur avec le petit-fils de Joséphine, Napoléon III ? En considérant donc le tableau ad hoc (fautif sur quelques points) annexé (sans preuves) au volume de M. Margry, on se demandait si cette parenté, trop compliquée pour être facilement compréhensible, était réelle. Nous avons pu la vérifier. Elle l'était assurément. Nous aurons l'occasion de revenir sur ce point qui tient à notre sujet par un rameau de la des cendance d'Orange.

[ocr errors]

On a du reste de fréquents exemples que la généalogie,

1 Bavière. Brésil, Portugal, Russie, Suède, etc.

M. Margry notamment avait confondu avec l'impératrice Joséphine, sa sceur morte en 1791.

poussée aussi loin qu'elle le comporte, est fertile en surprises, soit en ligne ascendante, soit en ligne descendante. L'obscurité parentuelle gît aux deux extrémités. Il est aussi difficile de savoir complètement, à degrés éloignés, de qui l'on procède dans le passé, que, dans le présent, à qui l'on peut tenir en ligne collatérale par les liens du sang. A ces deux questions d'une importance, il est vrai, secondaire quelques esprits studieux, ayant la religion des souvenirs, qu'ils soient flatteurs ou non, consacrent beaucoup de soins de recherches. Le plus grand nombre y reste indifférent.

-

Napoléon III notamment ignorait, à n'en pas douter, qu'il comptait les Belain de Normandie parmi ses ascendants; comme il ignorait pour la plupari les noms des petits cousins que lui avaient donnés ses bisaïeuls Martiniquais et autres ancêtres coloniaux. Pareillement beaucoup d'habitants de la Martinique, ou leurs descendants en Europe, apparentés à Joséphine par quelque côté, ignorent l'existence pour eux du cousinage princier signalé par l'auteur de « Belain d'Esnambuc. »

mer »

M. Margry aurait donc pu (suivant ses propres termes) << seplus largement qu'il ne l'a fait la parenté impériale « en des lieux éloignés de ceux » où elle avait « commencé à se produire », mais sans nous persuader « qu'il y a pour l'historien de profonds sujets de méditation » dans ce que nous appellerons des curiosités généalogiques. Ces choses peuvent intéresser même vivement, sans être prises à ce point au sérieux'.

Voici textuellement la pompeuse conclusion de M. Margry, visant à la fois la parenté collatérale de Napoléon III avec d'Esnambuc et la conquête du Mexique, la grande pensée du règne » selon M. Rouher alors premier minis

tre:

Avouons, dit M. Margry, que la réalité dépasse souvent et de beaucoup les conceptions de l'imagination la plus romanesque ! Que l'on dise aussi s'il n'y a pas là pour l'historien de profonds sujets de méditation, à voir ainsi la Providence semer, dans des intérêts privés et comme isolés, le germe des événements les plus considérables, pour les lancer dans la vie des peuples à des

Quelques mots encore pour finir la digression (si c'en est une) contenue dans ce chapitre. Nous avons pensé que le lecteur créole des Antilles (ou quelqu'un des siens) attiré par le titre principal de ce travail, serait désireux d'y trouver, ne fut-ce qu'incidemment, un intérêt particulier, sinon personnel.

Or qui parle de d'Esnambuc, premier anneau de la chaîne de nos souvenirs coloniaux, fait songer à la Martinique, dont il a fondé la colonie, lui et son neveu du Parquet. Prononcer le nom de cette reine des Petites Antilles, c'est rappeler Joséphine, son enfant le plus illustre. Le souvenir de cette bonne et charmante femme s'unit étroitement à celui de cet homme extraordinaire qui par son génie prodigieux étonna et remua le monde aussi glorieusement que fatalement. Enfin, malgré les tristesses qui ont terminé le second Empire français comme le premier, la mémoire plus récente du petit-fils couronné de Joséphine s'impose encore à la pensée. Voilà par quel chemin l'association des idées a pu nous conduire de d'Esnambuc à Napoléon III, son arrière-petit-neveu.

Revenons maintenant au cadet normand dont le nom, comme on l'a vu, brille incrusté en lettres d'or, depuis trentetrois ans, sur les murs de l'église d'Allouville, son pays natal.

IV

Jusqu'aux enfants de Nicolas, l'auteur commun, ci-dessus dénommé, mort avant la date qui suit, on ne sait que ce que

époques et dans des lieux si éloignés de ceux où ils ont commencé à se produire » (p. 74).

Nous ne voulons pas quitter ce petit volume, faible partie de l'œuvre de M. Margry, sans adresser un mot de regret au souvenir de son auteur, que nous avons connu et dont nous avons suivi les travaux. Epris surtout des origines françaises de l'Amérique du Nord, il s'en est occupé avec un soin minutieux. Il y a consacré six volumes in-4° de documents inédits précédés d'une Introduction et accompagnés de Notes explicatives, le tout imprimé à Paris, aux frais du gouvernement des États-Unis, qui s'était intéressé à cette publication. En somme, M. Margry s'est fait connaître avantageusement parmi les érudits qui ont concouru à mettre en lumière certains côtés jusquelà peu explorés de notre histoire coloniale.

« PreviousContinue »