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lequel elle comparut aux montres et aux réformations des fouages de 1427 à 1503. La branche de Kersalou et de Pradizé, habitant le ressort de Morlaix, fut déboutée en 1669. A cette famille appartenait Marguerite le Calvez, femme de Jean de Portzmoguer, et mère d'Hervé, capitaine de la nef « la Cordelière », tué au combat naval de Saint-Mathieu, en 1513.

DIX-SEPTIÈME DEGRÉ.

Messire Nicolas-Joseph de Trogoff, chevalier, seigneur de Kerdrogon, de Kergostar, de Kerlogan, de Beauchesne, etc., né le 3 août 1700, et baptisé le lendemain à Runan, épousa, en la paroisse de Landébaëron, le 15 mai 1719, Jeanne-Marcelline (alias: Marguerite) d'Espinay. Le 17 juin 1722, ils habitaient leur manoir de Kerlogan, paroisse de Landébaëron ; le 5 janvier 1737, leur maison de Beauchesne, paroisse d'Elven. Jeanne-Marguerite d'Espinay, dame de Trogoff, demeurant paroisse de Plouec, demandait, le 30 juin 1751, à être autorisée de justice pour la gestion de ses biens, attendu que son mari est absent « depuis environ quinze ans », et qu'elle ignore « le pays ni le royaume où il est, ny s'il est mort ou << vivant » (Titres de M. le C de Rosmorduc),

De ce mariage issurent :

1° Joachim-Simon qui suit.

2° Joseph-Anne de Trogoff baptisé à Elven, le 20 octobre 1720, ayant pour parrain messire Gilles-Joachim d'Espinay, seigneur de Beauchesne, et pour marraine demoiselle Thérèse le Moroux (Arch. du Morbihan, E. suppl. 1116).

Jeanne-Marguerite d'Espinay sortait de l'illustre famille d'Espinay, marquis d'Espinay, dès 1575; marquis de Vaucouleurs, etc., dont une branche a possédé le château de Trogoff, au milieu du XVIe siècle (V. ch. I). Les d'Espinay comparurent aux montres et aux réformations des fouages de 1448 à 1518 dans les évêchés de Vannes et de Rennes. En 1669 ils obtinrent plusieurs arrêts d'ancienne extraction chevaleresque en montrant leurs titres depuis Gester, sgr d'Espinay, vivant en 1176.

Ils portent d'argent au lion coupé de gueules et de sinople, armé d'or.

DIX-HUITIÈME DEGRÉ.

Messire Joachim-Simon I de Trogoff, chevalier, seigneur de la Salle, de la Houlle, etc., né le 23 novembre 1719, et baptisé le 2 décembre suivant dans l'église de Landébaëron, habitait le château de Beauchesne, paroisse d'Elven, évêché de Vannes, lorsqu'il épousa, à Quemper-Guezennec, le 10 janvier 1746, Claire-Renée du Breil de Rays, fille de messire René-Jean du Breil de Rays, écuyer, sgr de Penlan, et de Julienne de Kerhoent de Coetenfao.

Le 23 mars 1775 ils habitaient leur château de Penlan, paroisse de Quemper-Guezennec (Titres de M. le Ce de Rosmorduc). Joachim Simon mourut le 4 novembre 1790, à l'âge de 72 ans, et fut inhumé en présence de MM. de Keruzec, père et fils, de Langle, de Tavignon, de Courson, etc, (Reg. de Pontrieux).

Il laissa pour enfants:

1° François-Simon de Trogoff, né à Beauchesne, baptisé à Elven le 27 novembre 1746, parrain écuyer François-Raymond, seigneur de Quervio; marraine dame Catherine-Simone d'Espinay, dame Deno. (Arch. du Morbihan, E. supp. 1117 et 1118).

2o Anne-Jacquette de Trogoff, baptisée à Elven le 18 janvier 1748, parrain écuyer Jacques-Jérôme de Lessart; marraine Anne Bondart, dame du Breil de Rays (Ibid.)

3o Gabriel-René de Trogoff, seigneur de Penlan, né en 1749, et baptisé à Elven le 3 juin 1754, ayant pour parrain son frère aîné, François-Simon; et pour marraine dame Marie-Renée, de Kerhoent de Coetanfao, dame douairière de Coëtbual (Ibid.) Il signa les protestations de la noblesse en 1788 et 1789, et mourut en émigration. Gabriel-René épousa sa cousine germaine, Yvonne de Derval de Vaucouleurs, dont il eut au moins une fille, Louise-Delphine-Jeanne de Trogoff, baptisée

à Pontrieux le 23 février 1791, ayant pour parrain « LouisAnne-Yves de Trogoff, ci-devant gentilhomme (V. le 20° "degré de la branche de Kerelleau) et pour marraine Delphine« Geneviève d'Arbois, dame de Langle Fleuriot » (Reg. de Pontrieux). Une note du manuscrit de M. de Trogoff de Kerelleau. nous fait penser qu'elle épousa M. de Pontual.

4° René-Jean-Julien de Trogoff, né au château de Trédion, paroisse d'Elven, y fut baptisé le 1er mai 1750, ayant pour parrain messire René-Jean du Breil de Rays, écuyer, seigneur de Penlan ; et pour marraine dame Julienne de Kerhoent de Coëtanfao, ses grand-père et grand'mère (Arch. du Morbihan 1117-1118).

5° Eléonor-Joseph de Trogoff, baptisé à Elven le 20 novembre 1756, ayant pour parrain messire Marie-Joseph Grignard, chevalier, seigneur de Champsavoy, et pour marraine dame Eléonore-Julie du Guémadeuc, dame comtesse de Marbœuf (Ibid.).

Notons que M. de Trogoff de Kerelleau indique qu'un jeune homme de cette branche fut massacré par les Bleus, ce ne peut être que René ou Eléonore. M. de Trogoff de Kerelleau ne connaissait pas la généalogie des branches de Coatalio et de Kerdrogon; à celle de Coatalio il a consacré les lignes suivantes que nous croyons devoir produire ici, malgré la différence d'âge indiquée.

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Pourrais-je passer sous silence la mort aussi funeste qu'affreuse d'un jeune homme de la branche de Trogoff<< Coatalio. Ce jeune gentilhomme, âgé tout au plus de seize « ans, était revenu à Jersey après la campagne des princes, qu'il avait faite dans les compagnies bretonnes. Fatigué de << son inutilité, il passa en Bretagne où se formaient des par«<tis de royalistes. Peu de temps après son arrivée il eut le

<< malheur de tomber entre les mains de cannibales sous le "nom de patriotes. Ils le renversèrent sur du fumier, et avec << le seul instrument de mort qu'ils eussent dans ce moment << sur eux, un couteau de poche, ils le saignèrent à la gorge.

« Un autre gentilhomme, dont je ne sais pas le nom, périt en « même temps, victime de ces barbares et de son attache«ment à ses devoirs. »

6° Frédéric qui suit;

7' Joachim Simon II, comte de Trogoff, maréchal de camp, chevalier de Malte, commandeur de la Légion d'honneur et de Saint-Louis, chevalier de Cincinnatus, aide de camp du roi Charles X, gouverneur du château de Saint-Cloud, etc., naquit au château de Penlan le 22 novembre 1762, et fut baptisé le lendemain dans l'église de Quem per-Guezennec. Il mourut en 1840, au château de Keruzoret, sans enfant de son mariage avec Armandine-Marie-Louise des Hayeux de Kerennevel, morte elle-même à Versailles le 6 août 1857, à l'âge de 95 ans. (Note de M. le C de Rosmorduc).

Le programme que nous nous sommes tracé ne nous permet pas de donner une longue biographie du général de Trogoff. M. de Courcy en a publié une très intéressante. (Biographie bretonne, vol. II, p. 936). On trouvera aux Pièces Justificatives ses états de services et plusieurs lettres qui le feront bien connaître, nous n'ajouterons donc que les détails suivants que nous croyons inédits :

D'abord destiné par ses parents à l'état ecclésiastique, M. de Trogolf partit en 1781 pour l'Amérique, en qualité de volontaire dans le régiment de Viennois. Il fut proposé le 16 janvier 1782, pour le grade de sous-lieutenant dans la compagnie de Barthel, en remplacement de M. de Pons qui avait été proposé, le 4 septembre 1781, pour le grade de lieutenant (Note de M. le Cs de Rosmorduc). Il était en congé dans sa famille, depuis 1788, lorsqu'il émigra en 1790. Il fit partie de l'armée des Princes, dès sa formation, d'abord comme aidemajor dans la légion Mirabeau, puis comme aide de camp de M. le lieutenant général de Rohan-Rochefort; il servit ensuite l'Autriche de 1793 à 1814, et parvint au grade de colonel. Rentré en France, il fut fait maréchal de camp le 3 septembre 1814. Le roi le nomma ministre plénipotentiaire à Stuttgard,

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le 12 septembre 1811; mais la médiocrité de sa fortune ne lui permit pas de continuer la carrière diplomatique,et Louis XVIII, sur la proposition du duc de Richelieu, voulut bien agréer sa démission le 6 juillet 1816. Le 23 août 1823 il fut promu à la dignité de commandeur de Saint-Louis. Charles X, qui avait une grande estime pour le général de Trogoff, son aide de camp, lui donna le commandement du château de Saint-Cloud; et, partant pour l'exil, il voulut être accompagné par lui jusqu'à Cherbourg.

M. de Trogoff jouissait du reste de l'estime de tous, nous en trouvons la preuve dans une lettre que lui écrivait, le 8 mai 1837, le duc de Fitzjames, le célèbre orateur, lettre qui sera jointe aux Pièces Justificatives. Elle se termine par ces mots : « Adieu. mon féal Breton, adieu, mon bon Trogoff, si je croyais l'honneur perdu en France, je ferais exprès le voyage de Bretagne pour le retrouver au fond de votre vieux cœur. C'est dommage, n'est-ce pas, que cet honneur soit devenu si rare, car c'était une belle et bonne invention, «on l'a remplacé par la cupidité, en vérité il n'y a pas compensation. Encore une fois adieu, aimez-moi un peu, «car je vous aime beaucoup et je vous honore tant: Duc G DE FITZ-JAMES.» (Arch. de Mme la Cesse de Trogoff de

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M. le C de Trogoff-Lanvaux, bien placé pour connaître ce qui concerne le général de Trogoff, par suite des relations de son père avec lui, nous a ainsi raconté son mariage... « Cette dame avait eu tous ses parents tués quelques jours avant

(à l'armée des princes), quand parut un ordre, signé du prince de Condé, disant que les femmes qui n'avaient ni mari, ni père, ni frère, ne pouvaient plus suivre l'armée. Désespérée, elle fut frapper à la première tente d'officiers, «xposa sa situation, et termina par ces mots : « En votre qualité de chevaliers français, lequel de vous veut m'épouuser? » On la pria de se retirer pour attendre la réponse. Après délibération ces messieurs jouèrent aux dés, sur un

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