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de couleur entre l'intérieur de ces vases et la terre du milieu où ces vases reposaient; aucune déduction probante sur la destination des récipients ne peut donc être ici tirée de leur contenu.

IV. Pot rond en bronze doré d'une forme très-simple et très-élégante, et assez bien conservé (pl. 1, no 4).

Ce vase se rapporte par sa forme au calathus (vase à boire), ou au sinum (1) (bol à vin), mais non par ses dimensions: il est trop grand pour le premier usage, et trop petit pour le second. Le n° 4, comme plusieurs des objets suivants, a été d'abord, soit coulé, soit ambouti, puis terminé au tour (2).

Le contenu du no 4, outre le mélange terreux déjà signalé, était composé de quelques morceaux de bois ayant un aspect résineux brillant, et en outre de quelques fibres végétales que M. Küpfferschlaeger considère comme se rapportant assez bien à la tourbe; rien encore ici qui permette de donner une conclusion positive.

On a trouvé en d'autres endroits des récipients en verre ayant une forme identique (3).

V. Buire en bronze à anse travaillée, représentant à la partie supérieure un chien, sur le manche un animal sans tête pendu par les pieds, et dans le cartel un chien et une tête de bélier à cornes retournées sur l'une desquelles reposent deux pattes d'oie (pl. I, no 5, et pl. iv en regard).

(1) V. RICH, à ces mots.

(2) Inutile de répéter ici les observations intéressantes sur la fabrication des vases de bronze qu'on trouve dans DE CAYLUS, I, pp. 270, 273 et Bovy, II, 159 et 160.

(3) ROACH SMITH, Collectanea antiqua, 1, pl. п, no 14.

Ce vase, que l'on peut considérer comme ayant rempli le même rôle que le vase de Poulseur, le premier des deux vases trouvés à Omal, en 1862, et le n° 24 de Fresin, est cependant, à cause de sa longueur excessive, de proportions moins parfaites que ce dernier.

Le n° 5, antérieurement à son placement dans la fosse de Walsbetz, avait apparemment servi à des usages de la vie; car, bien que la buire fût encore debout et bien conservée, il n'a pas été possible de retrouver un des ailerons de l'anse : c'est là du reste un fait dont les analogues ont été fournis par les sépultures anciennes (1).

Au moment de la découverte, il y avait au-dessus de ce vase des fragments de bois, et l'analyse a découvert au fond une sorte d'écorce brunâtre et pourrie passant à l'humus; ces fragments de bois consommé par le temps sont peut-être des restes des planches placées au-dessus du dépôt funéraire, et non anéantis en cet endroit à cause de l'oxyde de cuivre provenant de ce vase assez élevé pour toucher au couvercle : un fait que les fouilles de Fresin ont également révélé est en effet celui de la conservation de parcelles de bois tout imprégnées de rouille ou de vert-de-gris. L'oxydation qui ronge les métaux serait-elle un préservatif pour les matières ligneuses?

Il y avait lieu d'espérer que la protection d'un couvercle permettrait à l'analyse de révéler la nature du contenu du il n'en a rien été la poudre grossière qui constituait ce contenu était simplement, sauf les parcelles d'écorce dont

(1) Bull. des Comm. roy, d'Art et d'Archéol., pp. 121 et 131. V. aussi HAGEMANS, p. 465.

il a été parlé, de la terre imprégnée d'oxyde de cuivre, et quelques fragments de bronze d'un rouge vif, composés de cuivre et de plomb et provenant des parties altérées de la buire.

Le n° 5 parait ambouti; mais l'anse, qui ne porte pas de traces de la ciselure fine et délicate de la buire n° 24 de Fresin, doit avoir été coulée dans un moule, et, quelque jour, on retrouvera peut-être d'autres exemplaires de la même fonte.

Des vases analogues ont été décrits dans plusieurs ouvrages d'archéologie (1); à en croire de Montfaucon, cette forme serait celle d'une mesure, dite sextarius quartensis, et contenant 40 onces d'eau, capacité qui semble bien celle de la buire de Walsbetz (2).

VI. Seconde buire en bronze d'un travail moins artistique que la précédente et s'en distinguant, comme la seconde buire de Poulseur, de Fresin et d'Omal (1862), par une panse très-large (pl. ш, no 6).

Cette buire avait le goulot entouré d'une sorte de chiffon d'une matière textile qui, au microscope, a été reconnue pour un tissu organique végétal ressemblant à la cellulose du papier; c'est probablement un morceau de grosse toile ayant perdu son apparence première; il était, d'après l'analyse chimique, recouvert de sable et de vert-de-gris.

La circonstance de buires, à peu près semblables de formes, trouvées deux par deux, dans plusieurs sépultures antiques (3), doit avoir sa signification; malheureusement,

(1) DE MONTFAUCON, III, p. 151, pl. LXXIV; DE CAYLUS, I, pl. c, fig. 1; HAGEMANS, p. 362, pl. x, fig. 6.

(2) V. aussi sur les mesures des Romains. GRIVAUD DE LA VINcelle, Arts et métiers des anciens, pl. xci.

(3) ID., pl. LXIII.

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