II.

ANTIQUITÉS.

La section consacrée aux antiquités a reçu deux adjonctions d'une importance capitale. Elle s'est enrichie de soixante-dix-sept vases grecs et étrusques; elle s'est accrue en outre des moulages de vingt-six fragments des célèbres bas-reliefs de la colonne Trajane. Nous avons consacré une notice spéciale à cette dernière série (1). Parlons donc des vases grecs et étrusques.

Ces monuments de l'art céramique ont été acquis à Rome, sur la proposition de M. Carolus, ministre du Roi; ils faisaient partie d'une collection considérable et réservée, provenant du marquis Campana. Le Moniteur belge a publié l'appréciation d'un juge dont l'opinion fait autorité. Qu'il nous soit permis de reproduire ici un fragment de cette lettre si remarquable de M. le baron J. De Witte, membre de l'Académie royale de Belgique et de l'Institut de France : « J'ai examiné avec un véritable intérêt les soixante-dix-sept » vases qui composent cette collection. Les savants, les » artistes, les industriels y trouveront des sujets d'étude, » des modèles, des motifs d'ornementation; quant à moi, je ne saurais assez remercier le ministre qui a doté notre » pays de monuments aussi curieux. Ce qui est à remar» quer dans cette collection, c'est d'abord la grande diver

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(1) Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie, t. III, p. 447.

sité de formes et de fabriques; on y trouve en effet des poteries de style oriental, des vases grecs d'ancien style à figures noires sur fond rouge, des échantillons de beau style à figures rouges sur fond noir, des produits de la décadence de l'art, des poteries en terre noire de travail étrusque à relief et à gravures, des coupes et des plats de travail grec et romain, enrichis de bas-reliefs, etc., etc. Le stamnos signé du nom du peintre Smikros, le canthare » portant la signature de Doris, à la fois peintre et fabri»cant, sont des vases de premier ordre et qui tiendraient

une place distinguée dans les plus riches collections. Sur » le premier de ces vases est représentée une scène de » repas; le second montre le combat d'Hercule contre les Amazones. L'Institut archéologique de Rome a publié, il » y a quelques années, le délicieux vase de Cumes, à sujets imprimés, et où l'on voit Persée et les Gorgones, véri» table bijou et qui, autant que je sache, n'a pas son pareil dans aucun autre Musée. A côté de ces trois monuments qui, à eux seuls, sont d'un prix inestimable, on >> remarque une amphore de Nola, enrichie d'ornements de » la plus grande élégance et décorée de sujets de la palestre; » deux œnochoès du plus bel émail noir et à sujets curieux, » des amphores cannelées et à peintures blanches, où, » contre l'ordinaire, on voit des personnages mythologi»ques. Enfin, je ne saurais passer sous silence un canthare étrusque sur lequel sont gravés des quadrupedes et deux petits plats où l'on voit la louve qui allaite le fondateur » de Rome; l'un de ces plats porte l'estampille d'un fabri» cant. Le Musée royal d'antiquités possédait déjà quelques » vases peints, entre autres des vases de la célèbre collection