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dans le courant du mois suivant, et elle charge son secrétaire de surenchérir jusqu'à la somme qu'elle a cru pouvoir fixer pour l'achat de cette œuvre.

Séance du 21 mars.-Par une dépèche datée du 17 mars, M. le Ministre de l'Intérieur communique à la Commission une demande qui lui a été adressée par M. le Directeur de l'Académie des beaux-arts de Bruxelles, tendante à faire accorder aux élèves des classes de peinture et de sculpture de cet établissement l'autorisation d'exécuter des travaux de copie dans les galeries du Musée. La Commission décide que cette demande doit être accueillie et que des cartes d'étude seront délivrées aux élèves qui se présenteront avec l'assentiment de M. le directeur de l'Académie.

Sur la proposition qui lui en est faite, la Commission consent à ce que la copic exécutée par Otho Voenius, d'après un tableau de Raphaël représentant le Christ descendu de la croix, entre les saintes femmes et saint Jean, soit distrait des collections du Musée pour être donné à l'église de Guirsch (Luxembourg). Ce tableau était depuis longtemps déposé dans les magasins du Musée.

La Commission est informée par son secrétaire que le tableau de Ruysdael dont elle avait décidé l'acquisition dans la séance précédente a été adjugé, à la vente de M. Gheldorf, à un prix plus élevé que celui qu'elle avait fixé. Le secrétaire n'a pas cru pouvoir dépasser les limites qui lui avaient été indiquées.

M. le Ministre de l'Intérieur fait connaitre, par une dépêche en date du 11 mars, qu'il a acquis, à la vente publique des ouvrages de M. Van Hove, deux statues de cet artiste, intitulées l'Esclave après la bastonnade

et la Vengeance, lesquelles sont destinées à la galerie de sculpture.

Par une autre dépêche portant la même date, M. le Ministre de l'Intérieur transmet à la Commission une lettre de M. Kayser, pharmacien à Saint-Josse-ten-Noode, qui offre en don, pour la galerie historique, le buste de Redouté, exécuté par M. Van Hove pour la fontaine monumentale consacrée à la mémoire du célèbre peintre de fleurs. La Commission décide que des remerciments seront adressés au donateur.

Séance du 29 avril.- Le gouvernement ayant fait exécuter, pour la galerie historique, par des élèves de l'Académie d'Anvers, des copies de portraits que possède le Musée de cette ville, M. le Ministre de l'Intérieur écrit à la Commission pour s'informer si ces copies sont exécutées d'une manière satisfaisante. La Commission est d'avis qu'on peut répondre affirmativement à cette demande.

Par une dépêche en date du 22 avril, M. le Ministre de l'Intérieur informe la Commission que la légation belge à Paris a obtenu du gouvernement impérial la concession des avantages accordés aux musées départementaux et aux académies de France, pour l'achat des plàtres dont les moules appartiennent au Musée du Louvre. Quant à l'école des beaux-arts, elle ne possède point de moules. A cette occasion, M. le Ministre de l'Intérieur recommande à la Commission la prompte ouverture de la galerie des plàtres du Musée. M. Simonis annonce qu'il a l'intention de se rendre prochainement à Paris, afin de mettre à profit le crédit spécial voté par les Chambres pour être employé à l'accroissement des collections de sculpture. La Commission, en exprimant

à M. le Ministre la satisfaction que lui fait éprouver la nouvelle qu'il a bien voulu porter à sa connaissance, informera ce haut fonctionnaire que le retard apporté à l'ouverture de la galerie des modèles en plåtre tient à des circonstances qu'il n'a pas dépendu d'elle d'éviter.

L'attention de l'assemblée est appelée sur les dangers qu'offrirait, pour la sécurité des collections du Musée, le voisinage de l'école industrielle dont le gouvernement projette la création dans les salles actuellement occupées par le Musée de l'Industrie. La Commission est d'avis que ces dangers, déjà signalés au gouvernement par l'Académie royale de Belgique, sont très-graves en effet, et elle décide que M. le Ministre de l'Intérieur sera informé du résultat de sa délibération.

Séance du 25 juin.-- Consultée par le gouvernement sur les mesures qui pourraient être prises pour mettre obstacle au trafic des copies de tableaux modernes si préjudiciable aux artistes, la Commission, après avoir longuement examiné cette question, avait proposé de n'autoriser, dans la galerie des œuvres des peintres contemporains, que l'exécution de copies partielles, lesquelles ne pourraient pas excéder le tiers des originaux. M. le Ministre de l'Intérieur, par dépêche datée du 28 mars, exprime l'opinion que cette mesure ne serait pas d'une efficacité suffisante. M. le Ministre fait remarquer qu'il n'est pas impossible de continuer le commerce illicite des contrefaçons, en faisant exécuter les copies d'après les fragments pris partiellement par des mains différentes. Il pense que les dispositions les plus propres à atteindre le but qu'on se propose seraient 4° pour les œuvres des artistes vivants, l'interdiction absolue du droit

de copie, sauf le cas du consentement de l'auteur; 2° pour les artistes décédés, l'autorisation du droit de copier accordée seulement cinq ou dix années après la mort de l'artiste.

La Commission, en s'arrêtant aux mesures qu'elle avait proposées au gouvernement, avait eu particulièrement en vue de faciliter les études des élèves, tout en sauvegardant les intérêts des artistes. Si elle ne croit pas devoir insister sur l'efficacité des moyens qu'elle a indiqués, elle ne peut cependant point partager les craintes de M. le Ministre sur la possibilité des fraudes qu'il signale. Au surplus, la Commission ne voit pas d'inconvénient à interdire d'une manière absolue la copie des œuvres d'artistes vivants. Elle est d'avis aussi que pour les productions des artistes décédés, on pourrait n'autoriser la copie que dix ans après la mort de ceux-ci.

Il est pris notification d'une lettre par laquelle M. Dessenom, de Paris, accepte l'offre qui lui a été faite d'une somme de 1,100 francs pour l'acquisition d'un tableau de H. Van Steenwyck, représentant un intérieur d'église.

M. Goussaert, de Malines, ayant manifesté l'intention de céder au Musée un groupe en terre cuite de Faydherbe, la Commission, sur le rapport favorable qui lui est fait par M. Simonis, prié dans une séance précédente de vouloir bien s'assurer de l'authenticité de l'œuvre attribuée au sculpteur malinois, décide que l'acquisition du groupe aura lieu au prix de mille francs demandé par M. Goussaert.

M. le Ministre de l'Intérieur fait connaitre, par sa lettre du 29 mai, que les salles du premier étage du Palais-Ducal, la grande salle de concert exceptée, sont à la disposition de la Commission pour le classement du musée moderne de

peinture et de sculpture; mais que différentes pièces du rez-de-chaussée, destinées à recevoir la collection des plâtres, devront être occupées encore plusieurs mois, en attendant que les bureaux qui s'y trouvent installés aient pu être transportés dans d'autres locaux. M. le Ministre prie, en conséquence, la Commission de s'occuper activement du transport et du placement des œuvres d'art dans les salles du Palais-Ducal, actuellement disponibles.

M. le Président fait donner lecture de la lettre qu'il a adressée immédiatement à M. le Ministre de l'Intérieur pour l'informer que la Commission, malgré tout son désir de répondre au vœu qu'il exprime, se trouve en présence d'obstacles qu'il n'est pas en son pouvoir de surmonter. Le classement des objets d'art dont se composent les collections destinées à être transportées au Palais-Ducal ne pourra être entrepris que lorsqu'on pourra disposer de toutes les salles où elles doivent être réparties. M. le Président a cru devoir appeler l'attention de M. le Ministre sur les mesures à prendre par son département, pour mettre la Commission à mème de s'acquitter de la tâche qui lui est dévolue.

Sance du 1er octobre. La Commission reçoit la communication d'une collection de tableaux anciens dont la vente doit avoir lieu à Cologne le 9 octobre. Elle est d'avis qu'il y a lieu de s'assurer si cette collection, composée en grande partie de productions des écoles primitives allemande et flamande, ne renferme pas des œuvres qu'il serait désirable d'acquérir pour le Musée. Elle prie un de ses membres, M. Portaels, de se rendre à Cologne accompagné de M. Et. Leroy, expert du Musée, et d'examiner la collection

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