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nous exprimer ainsi), en faveur des hommes investis de la confiance de leurs souverains, pour les représenter dans les cours étrangères, ces épisodes divers du droit des gens sont, par les conséquences qu'ils ont entraînées, dignes du plus haut intérêt pour l'histoire comme pour le philosophe;

pour l'homme d'État comme pour le diplomate, qui trouve dans le développement de ces faits et dans la lecture des notes qui ont été échangées à leur sujet, d'utiles enseignements, aussi bien que des précédents qui peuvent être consultés avec avantage.

L'accueil favorable que nous avons été si heureux de voir faire aux CAUSES CÉLÈBRES DU DROIT DES GENS, nous a depuis longtemps déjà fait éprouver le désir, de donner une suite à notre première publication, et tout à la fois le regret, de n'avoir pu mettre plus promptement ce désir à exécution; mais l'on comprendra les difficultés nombreuses au milieu desquelles il nous faut marcher et avancer lentement, pour établir et achever un travail de la nature de celui auquel nous nous sommes livrés, et pour obtenir sans lacune, la suite des notes et des dépêches échangées entre les parties contractantes, dans chacune des affaires qu'il s'agit de traiter et de mettre sous les yeux de nos lecteurs.

Il nous est possible enfin de soumettre au jugement et à l'indulgence du public un second recueil;

nous avons cru devoir élargir le cadre de notre nouveau travail, en faisant une excursion sur le domaine de l'histoire générale des nations.

L'ouvrage que nous publions aujourd'hui embrasse des faits d'un ordre plus important que celui de 1827;

non pas que tout ne soit grave, sérieux, important, en ce qui touche les immunités des ministres publics ou agents politiques accrédités par une puissance auprès d'une autre puissance, concerne le respect dû au pavillon,

-

en ce qui

en ce qui in

téresse les priviléges consacrés par les traités, et réciproquement consentis, en faveur de la nationalité des individus, pour assurer protection à leur personne, aussi bien qu'à leur famille et à leur fortune.

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Mais les NOUVELLES CAUSES DU DROIT DES GENS que nous publions aujourd'hui, embrassent, disonsnous, des faits d'un ordre plus important, d'une part, parce que la plus grande partie des CAUSES dont nous placerons successivement l'origine, la marche et le résultat sous les yeux de nos lecteurs, ont, beaucoup plus que les événements décrits dans l'ouvrage de 1827, empreint l'histoire des nations et l'existence des peuples que les circonstances ont conduits sur la grande scène politique, d'un sceau de grandeur et d'importance que le temps n'a point effacé;

et d'autre part,

parce que les faits que plusieurs des NOUVELLES CAUSES reproduisent, ont exercé une

heureuse ou fatale,

sur la

influence positive, puissance politique, sur le bien-être matériel, sur la civilisation elle-même des pays qui sont entrés dans l'arène des combats ou dans celle des négociations.

En parcourant ces pages, le lecteur verra successivement paraître :

(Tome I. CAUSE I Le tableau des événements qui précédèrent le traité de paix signé à Paris dans l'année 1763, par lequel la France perdit le Canada, cette vaste contrée de l'Amérique septentrionale, qu'elle possédait depuis François I, et qui forme aujourd'hui la possession la plus importante de l'Angleterre dans l'Amérique du Nord; traité qui enleva également à la France une partie de la Louisiane, dont l'autre partie fut cédée par Napoléon aux État -Unis, qui la possèdent en entier aujourd'hui, et plusieurs autres territoires qui appartenaient à la France dans le Nouveau-Monde;

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(Tome I. CAUSE II) Les phases intéressantes des différends qui s'élevèrent entre Frédéric II, roi de Prusse, et l'impératrice Marie-Thérèse, au sujet de la succession de la Bavière, épisode curieux de l'histoire d'Allemagne, qui met en scène, et en communication, pour ainsi dire, avec le lecteur, deux illustres monarques, d'un esprit fin et supérieur, adroits politiques tous les deux; épisode qui après avoir fait craindre la guerre et ses désastres, se termina

cependant par une promenade militaire et par des négociations;

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(Tome I. CAUSE IV) Le grand et imposant drame de l'indépendance des colonies anglo-américaines, devenues une république souveraine, forte, puissante, sous le nom d'États-Unis de l'Amérique septentrionale; drame qui en quelque sorte commença en 1764, avec le système d'oppression et d'exaction mis en pratique par les autorités anglaises ; drame auquel la taxe sur le thé, publiée en 1773, donna naissance, en décidant la résistance des populations; qui se poursuivit, à partir de l'année 1775, au milieu d'une lutte acharnée contre la mère patrie; et qui se termina enfin en 1783, par le traité de paix par lequel fut couronnée l'indépendance des États-Unis, reconnus désormais par l'Angleterre comme un État libre et souverain;

-

(Tome II. CAUSE V) Encore un autre drame, moins grandiose, moins important dans l'histoire des peuples, mais drame déplorable et sanglant; nous voulons parler de l'assassinat des plénipotentiaires français au congrès ouvert à Rastadt en 1798, à la suite de la paix rompue de Bade, inouï dans les faits des nations modernes, aussi inutile qu'atroce, dont quelques hommes ont, si niaisement, voulu que le Directoire de la république française se fut rendu coupable, et qui, bien qu'il

attentat

crime

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ait été consommé par des hussards autrichiens, ne saurait toutefois être attribué à la cour d'Autriche: la haute vertu du souverain qui régnait alors, le caractère noble et chevaleresque du prince qui commandait l'armée autrichienne, ne permettent pas de s'arrêter un seul instant à cette pensée.

Jamais encore autant de documents curieux sur ce fait sinistre n'ont été réunis. Ceux que nous plaçons sous les yeux du lecteur, jettent une clareté non douteuse sur cette catastrophe, qu'aucune épithète assez forte ne saurait trop flétrir, en plaçant au pilori de l'opinion publique et de l'impartiale histoire, le pays qui s'en serait rendu coupable, si elle avait été préméditée avec l'assentiment du chef de l'État ou de son conseil de cabinet. Mais non:,,on aurait donné”, dit un auteur moderne,,,des millions pour ,,entrer en possession d'un seul papier que l'on cro,,yait exister entre les mains des plénipotentiaires ,,français", mais l'on n'aurait jamais voulu consentir à l'en faire sortir par un assassinat. Toutefois pour obtenir ce papier, et se créer un mérite personnel en livrant à l'homme d'État qui désirait si avidemment en devenir possesseur, des serviteurs perfides ou mal conseillés n'ont pas craint de combiner, si non peutêtre le crime lui-même, du moins un malentendu, une méprise de nuit, sans être arrêtés dans l'exécution de leur trame indigne, de leur criminel pro

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