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LES TENUES SPÉCIALES A L'ARMÉE D'ÉGYPTE

(1798-1801)

(Avec une planche'.)

(Fin3.)

Le premier habillement en toile de coton.

Avant de poursuivre l'étude de la transformation des tenues de l'armée d'Égypte sous le commandement successif de Kléber et d'Abdallah-Menou, de 1799 à 1801, il convient de revenir aux premières modifications introduites dans l'uniforme avant que le général Bonaparte quittât l'Égypte, le 22 août 1799. J'ai dit déjà qu'elles consistaient surtout, pour l'infanterie, dans l'adoption de casquettes en cuir avec pouffes distinctifs, dans la substitution de pantalons de toile avec demi-guêtres à la culotte de tricot portée sous la grande guêtre, enfin dans la distribution de capotes en toile ou en laine, mais surtout en toile.

Je me hâte aujourd'hui de réparer une omission fort importante, en ajoutant qu'un ordre du général en chef avait déjà, antérieurement à celui qui prescrivait la confection des casquettes à pouffe, modifié le vêtement principal lui-même3. Il réglait, en effet, le

1. A défaut de planche spéciale au présent article, nous l'accompagnons de la roproduction de l'en-tête d'un certificat de bonne conduité délivré au Caire et conservé au Musée de l'armée.

2. Voir la page 673 du présent volume.

3. La présente étude, que j'ai tenu à reprendre avant de quitter la direction du Carnet, est uniquement basée sur les premières notes que j'avais prises en 1894 aux Archives historiques et sur les communications ultérieures de M. d'Esperandieu. Je

devis d'habits en toile de coton bleue qui devraient composer à l'avenir, avec deux pantalons de toile, l'habillement de l'infanterie de ligne et de l'infanterie légère.

Cet ordre du jour, daté du Caire le 20 thermidor an 6 (7 avril 1798), et que je trouve dans les papiers du chef de la 9° demi-brigade, débute ainsi : « L'armée est prévenue que l'état du nombre d'aunes que prendront l'habit et les deux pantalons arrêtés par le général en chef pour l'habillement de l'infanterie, ainsi que le prix des façons, est réglé de la manière suivante: >>

Suit un devis contenant le détail des quantités d'étoffes allouées, mais sans aucune description des vêtements à confectionner. On voit seulement que les habits de l'infanterie de ligne devaient avoir des collets et parements en drap rouge. Il n'est point parlé de revers et la mention de moules de boutons en bois coûtant 16 sols pour chaque habillement, peut faire croire au remplacement des boutons d'uniforme métalliques par des boulons recouverts en étoffe. En somme, ce devis ne suffit malheureusement pas pour permettre de dessiner même approximativement cette première tenue spéciale de l'armée d'Égypte. Il prouve seulement qu'avant de recevoir des habits-vestes en drap de diverses couleurs, l'infanterie fut d'abord vêtue en toile de coton.

Le fait de l'adoption d'habits et de pantalons d'étoffes légères une fois constaté, d'autres ordres relevés dans mes notes prennent une importance qui n'apparaissait pas tout d'abord. Les voici

ORDRE DU 15 THERMIDOR (2 AOUT 1798), AU CAIRE.

Le magasin central d'habillement a de quoi confectionner dix mille habits et vingt mille pantalons. Vous ordonnerez qu'il en soit fait la distribution suivante :

22 demi-brigade: 600 habits; 1,200 pantalons. (Suit le détail de douze autres demi-brigades.) Les habits seront confectionnés par les corps. L'ordonnateur en chef

m'étais toujours proposé de compléter mes recherches par la lecture de la volumi. neuse correspondance de l'arinée d'Égypte; le temps et la santé me manquent à la fois pour le faire aujourd'hui, ce qui explique, sans la justifier, l'omission commise dans l'article précédent et dont je me suis heureusement aperçu assez à temps, pour la rectifier ici.

fera un règlement pour tout ce qui doit leur être donné par habit et pour la façon.

Il ne sera rien confectionné du magasin général.

Le devis dont il est question plus haut constitue évidemment le règlement annoncé ici.

Un nouvel ordre du 5° jour complémentaire, au Caire (21 septembre 1798), prescrivait la distribution aux conseils d'administration des étoffes nécessaires à la confection d'un important supplément d'habits et de pantalons. Cette fois la confection de capotes était également prescrite.

Les registres du commissaire-ordonnateur en chef Daure permettent de suivre les ordres pressants et réitérés donnés par lui au citoyen Thorin, agent en chef de l'habillement, pour la confection et la distribution des capotes. En voici des extraits:

2 frimaire an 7 (22 novembre 1798).

AU CITOYEN THORIN.

Le général en chef presse la confection des capotes, citoyen, il faut y employer toute votre activité pour les procurer dans le plus bref délai. Son intention est que les demi-brigades soient servies ainsi qu'il suit :

La lettre indique l'ordre dans lequel les demi-brigades, partagées en quatre groupes, doivent être servies. Après le dernier. groupe viennent le génie, l'artillerie, la légion maltaise.

Il convient de mettre le plus d'activité possible à cette fourniture, les nuits sont entièrement fraîches et les demi brigades qui sont les premières à servir, sont continuellement en marche et méritent toute notre sollicitude.

3 frimaire (23 novembre'.

AU MÊME.

Je propose au général en chef de donner les toiles blanches et bleues pour capotes, vu la grande urgence.

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