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Les autres Frères sont: Valentin, chirurgien démonstrateur au régiment, orateur; T. E. G.

M.

Valentin, chirurgien-major du régiment de Salis, Suisse, ExM. Le Clerc, professeur de dessin au régiment, M. P.

Anquetin, traiteur à la suite du régiment d'infanterie du Roi;

Ce dernier nom est biffé au crayon sur l'exemplaire que nous avons sous les yeux.

LE GÉNÉRAL BARON DESVERNOIS

ET LE 7° BIS DE HUSSARDS

(Suite1.)

Préparatifs d'une expédition d'outre-mer dont fera partie le 7o régiment de hussards.

On commença peu après à parler d'une expédition d'outre-mer dont devait faire partie le 7 hussards; à ce propos, le régiment quitta Rome pour aller s'établir à Cornetto. Chemin faisant, il captura une frégate anglaise qui venait de s'échouer sur la plage avec tout son équipage.

Le lieutenant Desvernois, prévoyant que, dans l'expédition d'outre-mer dont il devait faire partie, il n'aurait plus de longtemps la possibilité d'envoyer des secours à son père qui vieillissait et avait encore à sa charge sa femme, une fille souvent malade, son frère François, mutilé à Bassano et rentré dans ses foyers, ainsi que les deux plus jeunes de ses frères, Hyppolite et Augustin, retourna à Rome, pour charger à la poste française une somme de 2,000 fr. à l'adresse de son père.

Revenu à Cornetto, le conseil d'administration de son régiment le chargea d'une mission de confiance: c'était d'aller recevoir à Civita- Vecchia des bâtiments de transport et des tartanes destinées à l'embarquement du personnel et de 100 chevaux du 7° régiment de hussards; le surplus des chevaux de ce régiment devait être remis au 19e régiment de chasseurs.

Dans cette mission, le lieutenant Desvernois fut secondé par un

1. Voir la page 738 du 5e volume et les pages 27 et 99 du présent volume.

maréchal des logis, deux brigadiers et 12 hussards, et aussi par l'artiste-vétérinaire Loir' de ce régiment.

Après avoir surveillé et reconnu la bonne qualité et la quantité des approvisionnements de bouche, de fourrage, de vin, de vinaigre et d'eau douce, pour la consommation à bord pendant une traversée présumée devoir être de 60 jours, après que chaque bâtiment eut reçu ses provisions pour le nombre d'hommes et de chevaux qu'il devait transporter, le lieutenant Desvernois arrêta la nourriture qui serait donnée le matin, à midi et le soir à bord, et désigna l'artiste-vétérinaire Loir pour présider à la distribution des comestibles et des liquides; une pancarte fut affichée dans chacun de ces bâtiments où la vie de chaque jour était expliquée, ainsi que la quantité d'aliments et de liquides.

Le lieutenant Desvernois était désigné pour faire partie de l'escadron monté qui devait combattre aussitôt après le débarquement.

Singulière et drolatique rencontre que fait le lieutenant Desvernois sur le port de Civita- Vecchia.

Un matin, que le lieutenant Desvernois était occupé à faire transporter à bord les approvisionnements, il fut distrait de ses occupations par des rires fous de quelques-uns de ses hussards groupés autour d'un homme de confiance du port qui veillait sur les fachini employés au transport des approvisionnements.

Cet homme leur disait avec emphase: « Tel que vous me voyez, j'étais sergent d'artillerie à la bataille de Faenza contre les Francais; j'y ai été fait prisonnier de guerre par un diavolo d'officier de hussards sur la route de Forli. J'étais monté sur le devant d'un beau carrosse dans lequel se trouvaient le lieutenant-colonel de l'artillerie pontificale, plusieurs officiers d'artillerie et deux Pères d'un couvent de Faenza qui s'enfuyaient au plus grand train, quand ce diavolo d'officier qui ne s'embarrassait pas de quelques coups de fusil que mes camarades montés sur l'arrière du carrosse lui tiraient, arriva à la portière de la voiture, pistolet et sabre au poing.

1. M. Loir, artiste-vétérinaire du 7• régiment de hussards, était un jeune homme tellement capable, que le général en chef, devenu premier consul et empereur, le plaça à la tête de ses écuries. (Note du manuscrit.)

« Arrêtez! prisonniers, ou vous êtes morts! » cria-t-il sur un ton si terrible, que tutti quanti, ceux qui étaient dans le carrosse comme nous autres, au nombre de sept, placés sur le devant et le derrière pour défendre les officiers et les bons Pères, cacarono dans leurs calzobraye et, comme des pécores, nous nous rendîmes à ce diavolo et bravo ufficiale qui cependant était seul. »>

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Desvernois, qui s'était approché du groupe sans paraître faire attention à ce que disait cet homme, s'approcha alors vivement de lui, et le fixant aussitôt et le prenant par l'oreille, il lui dit en grossissant sa voix: « Questo diavolo d'ufficiale, tu le vede ancora! » - «O Eccellenza! ó Padrone! perdonate, perdonate, santissima madona mia !... » Puis, se jetant aux genoux de Desvernois, à qui il baisait les pieds et les mains, pleurant et riant à la fois, ce bonhomme qu'il releva avec bonté pour le rassurer, lui dit: « Adesso mi ricordo perfettamente vostra Eccellenza. O quale giorno benedetto! » Que fais-tu à Civita-Vecchia? lui demanda Desvernois.

Après avoir été licencié à la paix de Tolentino, lui dit ce sergent borgne, je suis revenu à Civita-Vecchia, où je suis né, où j'ai une femme et trois enfants. Ma bonne conduite et l'intérêt que j'ai inspiré à nos magistrats m'ont fait nommer surveillant des magasins d'approvisionnement sur le port, et enfin je suis heureux. Fais-moi connaître ta femme et tes enfants, mon bon sergent. Je t'ai fait trop peur à Faenza, je suis un bon diavolo aujourd'hui. Viens à midi me prendre pour me conduire chez toi. »

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En arrivant chez le sergent, sa femme et ses trois enfants s'empressèrent de témoigner au lieutenant Desvernois tout le bonheur qu'ils éprouvaient de l'honneur qu'ils recevaient, puis la femme et le mari présentèrent un fauteuil fort propre et insistèrent pour qu'il s'y assît.

« Ce fauteuil sera pour ma famille un meuble de vénération en se rappelant qu'un brave officier français que nous appellerons désormais le bon, bien qu'il m'ait fait bien peur à Faenza, a honoré notre demeure par sa visite », dit le sergent.

En quittant la maison du sergent, Desvernois y laissa des marques de sa libéralité, qui lui valurent mille bénédictions de la part de cette bonne famille.

Occupation de Malte.

Desaix, qui montait une frégate armée en flûte, ouvrit seulement à 40 lieues au large, d'après l'avis qu'il en avait reçu, la lettre qui contenait sa destination; il y lut que l'expédition avait pour destination le port d'Alexandrie en Égypte et en fit prévenir les troupes à bord.

La flottille arriva le 15 prairial (5 juin) devant l'île de Malte où elle fut ralliée le 16 prairial par la flotte de Toulon, partie de ce port le 30 floréal précédent (19 mai 1798).

Le débarquement des troupes commença à 4 heures du matin sur sept points différents des îles de Malte et de Gozzo.

On s'empara sans efforts de l'île de Gozzo et des batteries de MarzaSiroco, sous lesquelles les bâtiments de transport du 7° régiment de hussards étaient mouillés.

Les divisions Vaubois et Lannes prirent terre près de La Valette.

Le bailli Tomassi essaya en vain de défendre les retranchements de Nicuir. Abandonné du petit nombre de milices qu'il avait rasremblées, tourné par deux compagnies de carabiniers, il faillit être fait prisonnier et eut de la peine à rentrer dans la ville.

Le général Vaubois prit à neuf heures possession de la CitéVieille, située au centre de l'île, laquelle ouvrit ses portes sans attendre qu'on eût tiré un seul coup de fusil.

A 10 heures, la campagne et tous les forts de la côte étaient au pouvoir de l'armée française.

Pendant la nuit, à la clarté des feux allumés dans la ville de La Valette, on vit du haut des vaisseaux l'agitation qui régnait parmi les assiégés. Des cris mena ants se faisaient entendre autour du lieu où se tenait le conseil.

Le Grand-Maître Hompesch fut sommé par la populace de capituler et s'y résigna pour éviter des malheurs plus grands. Il engénéral en chef des négociateurs pour traiter de la reddition de la place.

voya au

Le feu des forts cessa aussitôt.

A la tête de la députation se trouvait Bosredon de Ransijat, de la

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