Montesquieu et l'esclavage: étude sur les origines de l'opinion antiesclavagiste en France au XVIIIe siècle

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Hachette et cie, 1911 - Antislavery movements - 371 pages
 

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Page 222 - Il est faux qu'il soit permis de tuer dans la guerre autrement que dans le cas de nécessité : mais dès qu'un homme en a fait un autre esclave , on ne peut pas dire qu'il ait été dans la nécessité de le tuer, puisqu'il ne l'a pas fait. Tout le droit que la guerre peut donner sur les captifs est de s'assurer tellement de leur personne , qu'ils ne puissent plus nuire.
Page 64 - L'esclave fugitif qui aura été en fuite pendant un mois, à compter du jour que son maître l'aura dénoncé en justice, aura les oreilles coupées, et sera marqué d'une fleur de lys sur une épaule, et s'il récidive un autre mois, à compter pareillement du jour de la dénonciation, il aura le jarret coupé et il sera* marqué d'une fleur de lys sur l'autre épaule, et la troisième fois il sera puni de mort.
Page 265 - Ceteris servis, non in nostrum morem descriptis per familiam ministeriis, utuntur. Suam quisque sedem, suos penates regit. Frumenti modum dominus, aut pecoris aut vestis, ut colono, injungit: et servus hactenus paret; cetera domus officia uxor ac liberi exsequuntur.
Page 306 - Il est vrai que dans les démocraties le peuple paraît faire ce qu'il veut 1 ; mais la liberté politique ne consiste point à faire ce que l'on veut. Dans un État, c'est-à-dire dans une société où il ya des lois, la liberté ne peut consister qu'à pouvoir faire ce que l'on doit vouloir et à n'être point contraint de faire ce que l'on ne doit pas vouloir.
Page 224 - ... faire ce partage. La loi civile, qui restitue sur les contrats qui contiennent quelque lésion, ne peut s'empêcher de restituer contre un accord qui contient la lésion la plus énorme de toutes.
Page 226 - J'aimerois autant dire que la religion donne à ceux qui la professent un droit de réduire en servitude ceux qui ne la professent pas, pour travailler plus aisément à sa propagation.
Page 128 - Jurieu lui-même appelle outrés, c'est-à-dire dans les sentiments de ceux qui trouvent toute guerre injuste : ce serait non-seulement condamner le droit des gens, où la servitude est admise, comme il paraît par toutes les lois; mais ce serait condamner le Saint-Esprit, qui ordonne aux esclaves, par la bouche de saint Paul, de demeurer en leur état, et n'oblige point leurs maîtres à les affranchir.
Page 224 - Ce qui fait que la mort d'un criminel est une chose licite, c'est que la loi qui le punit a été faite en sa faveur. Un meurtrier, par exemple, a joui de la loi qui le condamne; elle lui a conservé la vie à tous les instants, il ne peut donc pas réclamer contre elle. Il n'en est pas...
Page 133 - Il suit de tout ceci, qu'on ne peut en sûreté de conscience acheter ni vendre des Nègres, parce qu'il ya de l'injustice dans ce commerce. Si néanmoins, tout bien examiné, les Nègres qu'on achète sont Esclaves à juste titre, et que du côté des Acheteurs il n'y ait ni injustice, ni tromperie, pour lors selon les principes établis, on peut les acheter et les vendre aux conditions qu'on a marquées : on pourrait même sans aucun examen, les acheter, si c'était pour les convertir et leur rendre...
Page 322 - Les Romains, accoutumés à se jouer de la nature humaine dans la personne de leurs enfants et de leurs esclaves', ne pouvaient guère connaître cette vertu que nous appelons humanité. D'où peut venir cette férocité que nous trouvons dans les habitants de nos colonies, que de cet usage continuel des...

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