Poésies complètes, Volume 2

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Librairie Garnier, 1884
 

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Popular passages

Page 307 - Mon beau voyage encore est si loin de sa fin! Je pars, et des ormeaux qui bordent le chemin J'ai passé les premiers à peine. Au banquet de la vie à peine commencé Un instant seulement mes lèvres ont pressé La coupe en mes mains encore pleine.
Page 308 - S'éveillait, écoutant ces plaintes, cette voix. Ces vœux d'une jeune captive ; Et secouant le faix de mes jours languissants, Aux douces lois des vers je pliai les accents De sa bouche aimable et naïve. Ces chants, de ma prison témoins harmonieux, Feront à quelque amant des loisirs studieux Chercher quelle fut cette belle : La grâce décorait son front et ses discours, Et, comme elle, craindront de voir finir leurs jours Ceux qui les passeront près d'elle.
Page 307 - Mort ! tu peux attendre ; éloigne, éloigne-toi ; Va consoler les cœurs que la honte, l'effroi, Le pâle désespoir dévore. Pour moi Pales encore a des asiles verts, Les amours des baisers, les muses des concerts ; Je ne veux pas mourir encore.
Page 264 - Que les dieux complaisants formaient pour être heureuse, Tu ne sens point du nord les glaçantes horreurs, Le midi de ses feux t'épargne les fureurs. Tes arbres innocents n'ont point d'ombres mortelles; Ni des poisons épars dans tes herbes nouvelles Ne trompent une main crédule; ni tes bois Des tigres frémissants ne redoutent la voix; Ni les vastes serpents ne traînent sur tes plantes En longs cercles hideux leurs écailles sonnantes. Les chênes , les sapins et les ormes épais En utiles rameaux...
Page 68 - Naît de ces grands objets réservés à nos âges ! Sous ces bois étrangers qui couronnent ces monts, Aux vallons de Cusco, dans ces antres profonds, Si chers à la fortune et plus chers au génie, Germent des mines d'or, de gloire et d'harmonie.
Page 306 - D'une prison sur moi les murs pèsent en vain, J'ai les ailes de l'espérance ; Échappée aux réseaux de l'oiseleur cruel, Plus vive, plus heureuse, aux campagnes du ciel Philomèle chante et s'élance.
Page 94 - Franchit avec Lucrèce, au flambeau de Newton, La ceinture d'azur sur le globe étendue. Je vois l'être et la vie et leur source inconnue, Dans les fleuves d'éther tous les mondes roulants. Je poursuis la comète aux crins étincelants , Les astres et leurs poids, leurs formes, leurs distances; Je voyage avec eux dans leurs cercles immenses.
Page 307 - Hélas ! quel miel jamais n'a laissé de dégoûts? Quelle mer n'a point de tempête ? « L'illusion féconde habite dans mon sein.
Page 284 - Je pense : Elle était là. Tous disaient : « Qu'elle est belle ! » Tels furent ses regards, sa démarche fut telle, Et tels ses vêtements, sa voix et ses discours. Sur ce gazon assise, et dominant la plaine, Des méandres de Seine, Rêveuse, elle suivait les obliques détours.
Page 327 - Quels exemples sacrés, doux à l'âme du juste, Pour lui quelle ombre de bonheur, Quelle Thémis terrible aux têtes criminelles, Quels pleurs d'une noble pitié, Des antiques bienfaits quels souvenirs fidèles, Quels beaux échanges d'amitié, Font digne de regrets l'habitacle des hommes?

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