& Provinces - Unies, fous pretexte du Com→ merce d'Oftende, que Sa Majesté Impérialé confent neanmoins & eft prête de terminer à l'amiable; & fous ce même pretexte, fous celui d'un prétendu Deffein & Traité fait avec la Couronne d'Efpagne en faveur du Pretendant, tirer de la Nation Angloife, qui d'ailleurs eft fincerement, & notoirement affectionnée à Sa Majesté Impériale, un confentement pour de groffes Sommes, def tinées uniquement à fervir à l'ambition du Roi & à fes mauvais deffeins; d'exciter & d'at tirer du Nord fur l'Allemagne toutes fortes de malheurs, de detacher la Couronne de Suede du Traité qu'Elle a fait avec Sa Ma jefté Impériale, pour affermir le Repos du Nord 2 & particulierement de l'Allema gne; & ce qui eft encore le plus horrible de tâcher depuis la Conclufion du Traité de Herrenhaufen jufqu'à prefent, tant par foi-même que par d'autres, comme on le peut faire voir avec les circonstances, d'animer la Porte Ottomane contre Sa Majefte Impériale; ce qui ne peut que jetter dans un très-grand danger la Patrie & toute la Chrêtianté. C Cela étant, Sa Majeité. Impériale s'affure avec unne entiere confiance, que les Electeurs & Etats, leurs Confeillers, Envoyez & Deputez, conformement à leur prudence accoutumSe, à leur zéle pour l'Allemagne leur Patrie, à leur fidelité & à leur devoir, prendront à cœur les conjonctures & affaires prefentes, & aideront à contribuer tout ce qui peut fervir à maintenir la Perfonne, l'Honneur & la Dignité de Sa Majesté Impériale outragée, à fou foutenir la gloire du S. Empire & de fes Membres, à entretenir le Repos & la Prosperité des Pays & Provinces qui en relevent comme on a dit: afin que l'on conferve principalement P'Empire en Tranquillité & en Union au-delà & en deça des Alpes, aux Païs-Bas & dans le Nord, que l'on repouffe toute violence étrangere; que l'on procede felon les Loix de l'Empire contre tous ceux qui en veulent trouber le Repos interne & l'effence du Gouvernement de la Patrie; & qu'enfin, on faffe tout ce qui fera avantageux pour refferer la liaison intime entre le Chef & les Membres. Cependant, Sa Majesté Impériale confor mement aux obligations attachées à fa Dignité, en vertu de la Capitulation par Elle juree à fon Election, & des Conftitutions de l'Empire eft refolue de contribuer tout ce qui fera en fon pouvoir pour la defense & l'avantage de tout l'Empire, & de prendre toutes les mefures convenables, afin de pourvoir le mieux & le plus folidement qu'il eft poffible à la fureté de sa Perfonne offenfée, à celle de l'Empire, & de fes Royaumes & Etats Hereditaires: ce qu'elle ne fait pourtant que dans la vûë du Repos public, de la Profperité & de la fureté du S. Empire en general, & de chacun de fes Membres en particulier, Signé, FROBEN FERDINAND, Prince de Furstenberg. A Ratisbone le 17. Mars 1727. En En même tems que ce Decret fut expedié de Vienne on envoya ordre au Resident Palm à Londres de prefenter à Sa Majefté Brittannique le Memoire fuivant auquel étoit jointe une lettre du Comte de Zinzendorff à ce Refident, qui rendit l'un & l'autre publics. Memoire du Refident Palm prefenté à SIRE, A Majefté Impériale & Catholique, mon Male, ayant été informée de la Harangue faite par Vôtre Majefté aux Etats de la Grande-Bretagne préfentement affemblez en Parlement, y a vû avec la derniere surprise, que Votre Majefté ait pû fe laiffer induire, d'y toucher certaines chofes, dont les unes font finiftrement interpretées, les autres très-éloi-, gnées de l'intention de Sa Majefté Impériale & Catholique, & que d'autres enfin (ce qui la touche bien plus fenfiblement) quoique deftituées de tout fondement, ayent neaumoins pû être, d'une maniere jufqu'à present inouie, énoncées du Trône Royal à toute la Nation comme des Faits certains & indubitables. Car pour ce qui regarde la Paix conclue à Vienne avec le Roi d'Espagne, qui eft ce qui ne s'étonneroit pas au dernier point de voir, que la même Paix qui n'a autre base & fonde. ment que la Quadruple Alliance de Londres, & les autres faites avec Votre Majefté, & pour l'obtention de laquelle Elle même a tra vaillé, vaillé, & foutenu conjointement avec fes Alliez une Guerre fi fanglante, fi longue & fi glorieufe, puiffe maintenant être allegué par Votre Majefté pour un jufte motif de plainte, & que fes Miniftres s'en foient fait un pretexte dans toutes leurs Negociations en divers endroits du Monde, au plus grand prejudice de l'Empereur, de l'Empire, & de la Tranquillité publique, & qu'enfin la mâme Paix ait pû être exposée avec une fi grande passion contre l'Empereur & le Roi d'Espagne a la Nation Brittannique, & taxée même comme une violation des Traitez & de la Foi publique? Pour rendre cette Paix plus odieufe, l'on se plaint auffi du Traité de Commerce fait avec l'Espagne, qui quoiqu'il ne contienne que les avantages reciproques & legitimes des Šujets de part & d'autre, conforme aux Droits des Gens, & aux Coutumes des autres Nations amies, & qui d'ailleurs, tant par raport à la fituation des Païs refpectifs, que par la nature même de Commerce, ne peut caufer aucun prejudice à la Nation Brittannique, ni bleffer en nul point les Traitez faits avec Elle: de forte que pour peu qu'on veuille l'examiner avec un efprit fincer & épuré de tout deffein d'exciter la Nation, on n'y trouvera aucun fijet de le croire offenfif, ou prejudiciable aux Interêts d'une Nation, que Sa Majefté Impériale & Catholique aime & eftime tant, comme celle de la Grande-Bretagne, & dont les Affiftances & glorieux Exploits ne s'effaceront jamais de fa memoire. L'autre Claffe contenant des chofes deftituées de fondement, concerne principalement cette cette Alliance imaginaire, qui dans la Harangue eft appellé Offensive, & qu'on y fupofe avoir été contractée contre Votre Majesté entre l'Empereur & le Roi d'Espagne: Supofition dont l'infubfiftance fe prouve non-feulement par la Convention, de fe mutuò non offendendo, offerte il y a peu de tems par Sa Majesté Imperiale & Catholique, mais auffi par le propre Traité d'Alliance & d'Amitié conclu avec la Couronne d'Espagne, & communiqué dans toute fon étendue, quand il a été neceffaire, à Votre Majefté, puifqu'il ne contient pas une feule parole, d'où l'on puifle inferer la moindre ombre, en aparence d' Alliance Offenfive; fur quoi l'on s'en remet au jugement de tout le monde. L'autre partie de cette pofition, ajoute à la premiere certains Articles Secrets en faveur du Pretendant, dont Votre Majefté, affure avoit reçu des avis certains, & par lefquels on doit être convenu de l'élever au Trône de la Grande-Bretagne. En quelle vue, pour quel fujet, & à quel deffein ces, avis fondez fur de faux bruits, ont-ils été expofez à la Nation Britannique? c'est ce qui peut être facilement compris, non-feulement de Sa Majesté Im periale & Catholique, mais auffi des perfonnes vulgaires. Cependant, comme la Foi, la Dignité inviolable & l'Honneur de ces grands Princes, ne fouffrent pas que des affertions de cette nature, qui ne font apuyées sur aucune verité, foient neanmoins exposées du Trône Royal à toute une Nation & à tout le Monde; Sa Majefté Imperiale & Catholique m'a expreffement ordonné de declarer à Vo. tre Majesté & à tout le Royaume, qu'elle s'en |