IV. Dès que le Grand Duc fera parvenu à l'âge de fe marier, on lui choifira une Epouse dans la Maifon de Lubeck. V. En cas qu'il plut à Dieu de retirer de ce Monde le Grand Duc fans qu'il laiffe d'Enfant legitime, l'Empire de la Ruffie paffera à la Princeffe Anne Epoufe du Duc de Holftein & à leurs Enfans, toute fois avec cette restriction expreffe, que celui des Enfans de cette Princeffe qui fera Roi de Suede, ne pourra pas être Czar, le Duc de Holstein connoiffant auffi fur cet Article le fentiment des Ruffes. VI. La Princefle Anne venant à mourir fans laiffer d'Enfans pour lui fucceder, ce fera la Princeffe Elizabeth, feconde fille de la Czarinne regnante, à qui l'Empire tombera en partage & à fa Pofterité après elle. VII. Rien ne revenant plus au veritable interêt du Roi de Pruffe que l'expulfion des Hanoveriens du Païs de Bremen, & cette expulfion étant devenue une affaire, dont le repos de l'Europe, particulierement la Paix de l'Empire depend abfolument, on pourra por ter le Roi de Pruffe à favorifer cette expul fion tant defirée & à s'employer auffi effica cement à rendre le Roi de Dannemarc traita ble, tant fur fa feparation d'avec le Roi d'Angle terre que fur la fatisfaction que le Roi de Dan nemarc doit donner au Duc de Holftein; le Duc de Holftein difpofera la Czaritze non feulement à confentir qu'il y ait en Courlande un Duc de la Maison de Brandebourg, mais même il la portera à prêter main forte pour l'y établir & l'y maintenir contra quofcumqué. VIII. VIII. On donnera en mariage à ce Prince de Brandebourg Duc de Courlande, la Princeffe Natalie fille du feu Czarowitz. IX. Le Duc de Holftein confiderant les grands avantages qui en refulteroient, fi l'on pouvoit difpofer le Roi de Pruffe à cooperer à હૈ la reduction du Roi de Dannemarc, en cas qu'il n'y eut point moyen de lui faire entendre raifon par des voyes amiables, & à l'expulfion des Hanovriens hors du Pais de Bremen, it s'est avisé d'un autre expedient pour captiver le Roi de Pruffe, s'il eft poffible, fur quoi Sa Majefté Impériale fera contente & fon Alteffe Royale aura de fortes raifons pour n'en point ufer autrement. X. Mais fi l'on decouvroit de la defection dans le Roi de Pruffe, ou qu'il ne voulut pas agir avec efficace, ni contre le Roi d'Angle-. terre ni contre le Roi de Dannemarc, ce ne fera pas alors un Prince de Brandebourg qui aura avec la Princeffe Natalie la Courlande, mais le Prince Adolfe d'Eutin aura alors l'un & l'autre. XI. Comme le Prince Menzikoff ne verra pas peut-être de bon ceil l'execution de tous les Articles precedens, le Duc de Holstein pour l'apaifer & lui calmer l'efprit par raport à certaines aprehenfions que l'élevation du Grand Duc fur le trône de la Ruffie lui pouroit caufer, veut bien pour cause du bien public confentir à ce que le fils de Menzikoff puiffe époufer une de fes Nieces, foeur de l'Evêque de Lubeck, ce Prince devenant ainsi le Beaufrere du futur Empereur de la Ruffie, cette Alliance & les grandes charges qu'elle ne manqueroit pas de lui procurer, lui feront toujours faire u ne grand figure en Ruffie, ce qu'on fera fi bien valoir, que Menzikoff, felon toutes les aparences, fera content. XII. Le Duc de Holstein qui fe charge de faire executer par la Czaritze tous les points contenus dans les Articles precedens ayant foin des Interêts des Enfans du feu Czarowitz d'une maniere que l'Emp. ne pourra qu'être content, fe croit par là en droit d'efperer que l'Emp. prendra auffi à cœur non feulement fon interêt particulier, mais encore celui de fa Maison felon le fens des Articles fuivans, d'autant plus que l'Emp. s'eft formellement engagé à faire le premier & a promis de faire l'autre, finon en tout, fuivant le contenu defdits Articles fuivans, du moins en grande partie. XilI. Cependant comme il y a lieu de douter que le Roi de Dannemarc se porte à fatisfaire le Duc de Holstein à moins qu'il n'y foit forcé par la voye des armes, & la veritable intention de Son Alteffe Royale étant de donner à l'Emp. & à la Czaritze le moins d'embaras qu'il fera poffible; le Duc de Holftein regardant auffi le Roi de Dannemarc comme un Prince dont l'amitié lui pourra être d'une grande utilité dans fes autres vues, tani par raport à la Suede qu'a l'expulfion des Hanoveriens hors du Pais de Bremen. XIV. A ces causes & autres encore le Duc de Holftein veut bien gagner fur foi & fur fon droit d'abandonner au Roi de Dannemarc le Duché de Slefwick & de faire la paix avec ce Roi Ainfi ce qui fuit fuplée à ce qui nous manque ci-def fus Page 165. & eft aparemment la substance de cette Con⚫ vention fecrete. Roi aux conditions fuivantes. Le Duc de Holftein laiffera au Roi de Dannemarck à perpetuité la partie Ducale du Duché de Steswik, excepté feulement les Ifles qui y apartiennent, lesdites Iles retournant toutes au Duc', & le Roi de Dannemarc fe chargera auffi de payer les dettes qui font à la charge de ce Duché. L'équivalent qui reviendra au Duc pour la perte de ce Patrimoine & de fa Souveraineté (qui veritablement n'a point de prix) confiftera. 1. Dans la ceffion des Isles mentionnées. 2. Dans celle des Comtez d'Oldenburg & de Delmenhorft exemptes de dettes, libres & franches. 3. Dans la conceffion Royale que la Communion Holfatienne foit abolie. 4. Que le droit Royal fur la fucceffion de Ploen puiffe auffi paffer dans la Maison Ducale. 5. Que l'Evêché de Lubeck puiffe paffer XV. Si le Roi de Dannemarc veut s'obliger d'être fincerement favorable au Duc de Holftein dans fes vûes par raport à la Suede tant pour lui-même que pour toute la Maison Ducale, le deffein de la Maison Ducale étant d'affurer la fucceffion en Suede à l'Evêque de Lubeck au deffaut des propres defcendans, le Duc de Holstein s'engagera de fon côté que dès qu'il fe verra bien établi fur le Trône de Suede, il cedera à fon Coufin l'Evêque de LuT 4 beck beck tout fon Pais Patrimonial, de forte qu'il n'y aura pas un pouce de terre du Pais de Halftein uni à la Suede. XVI. L'expulfion des Hanoveriens du Païs de Bremen étant une affaire de laquelle le repos de l'Empire & du Nord depend abfolu ment, il eft par confequent neceffaire qu'elle fe faffe fans faute, & fi le Roi de Dannemare y veut prêter la main, ou pour le moins n'y être pas contraire, ni s'opofer à ce que Bremen étant joint aux Comtez d'Oldenbourg & de Delmenhorft foit par la grace de l'Empereur erigé en Electorat en faveur de la Maifon Ducale, & le cas venant à exifter que l'Evêque de Lubeck & fa pofterité legitime en ligne directe heritera cet Electorat & la Couronne de Suede, alors la partie Ducale même demeurera en propre à la Maifon Royale. XVII. Si le Roi de Dannemarc n'eft point difpofé à quitter l'Alliance de la Grande-Bretagne ni à faire fon accommodement avec le Duc de Holftein aux conditions contenues dans le prefent projet, (ces conditions faifant le veritable Ultimatum de ce que le Duc de Holftein, n'accordera jamais pour avoir la Paix avec le Dannemarc) il ne veut point être tenu aux offres fufdits, mais fe refervant tou jours fes pretenfions, il les pouffera au point d'une fatisfaction pleine & d'un dedomagement entier. XVIII. Le Duc de Holftein venant à mou rir fans pofterité, fi les Suedois reçoivent alors pour leur Roi la Perfonne de l'Evêque de Lubeck & qu'ils affurent la fucceffion à fes defcendans, en ce cas & pas autrement le Duché de Bremen, y compris les Comtez d'Ol den |