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ne que les foins que nous y avons employez ne manqueront pas de bons fuccès. Il eft vrai que nous aurions bien fouhaité qu'à la Negociation qui a été entamée, il y a déja affez long-tems pour notre acceffion à l'Alliance d'Hanovre, on eut pû porter les Couronnes de France, & de la Grande-Bretagne à consentir à un Article, en vertu du quel lefdites Couronnes, vû la grande proximité du fang entre nous & Votre Alteffe Royale, la combinaison des interêts de la Couronne de Suede, & de ceux de Votre Alteffe Royale, & l'Article fecret de notre Alliance Defensive avec la Ruffie de l'an 1724. par lequel nous nous fommes engagez de prendre part aux Interêts de Votre Alteffe Royale & travailler à fa fatisfaction, euffent voulu en faveur de notre entremife renouvellée, promettre & donner des affurances de vouloir avec vigueur & de leur mieux concourir à tout ce qui peut procurer à Son Alteffe Royale une prompte fatisfaction & nonobftant que les vives reprefentations fur ce fujet, qui ont fi souvent été reiterées n'ayant pu porter les Miniftres defdites Couronnes à acceder pour cette fois (comme leurs paroles le portent) au dit Article propofé par nous avec les plus fortes inftances; alleguant entre autres raisons, que jufqu'à prefent il n'a plu à Votre Alteffe Royale d'en requerir leurs auguftes Maitres,

& que la Conduite des Miniftres de Votre Alteffe Royale a jufqu'à prefent été telle, que malgré eux ils ne font pas encore en état de montrer par des effets l'égard particullier qu'ils ont pour nos bons offices, & les bonnes intentions qu'ils ont pour la perfonne de Votre

Alteffe

Alteffe Royale & pour fes interêts; Cepen dant lefdits Miniftres ont donné clairement à entendre au nom de leurs Souverains, que par l'acceffion de la Suede au Traité de Hanovre non feulement le chemin pour contribuer à la fatisfaction de Votre Alteffe Royale, ne nous eft point fermé, mais qu'au contraire par ce renouvellement d'amitié avec les Couronne de France, & de la Grande Bretagne les bons offices auxquels nous nous fommes engagez pour les interêts de Votre Alteffe Royale, feront chez eux d'autant plus valables` que notre acceffion eft le feul moyen, par le quel ils pourroient être avancez & que les reprefentations & entremises amiables qui pourroient être faites de notre part fur ce fujet, auroient toujours plus de poids chez eux, que celles de toute autre Puiffance. Cela étant, Votre Alteffe Royale verra aisement elle même qu'entre autres raifons, particulierement celle d'avancer fes interêts, nous a porté à ne point refuser l'invitation amiable desdites Couronnes d'entrer dans leur Alliance defenfive d'Hanovre, par laquelle nos engagemens anterieurs ne font nullement affoiblis, mais demeurent en toute leur vigueur comme auffi nous nous trouvons plus en état que par le paffé, d'être utile à Votre Alteffe Royale & de contribuer à une fatisfaction qui lui puiffe paroitre raisonnable, étant toujours inclinez à donner à Votre Alteffe Royale des preuves convaincantes de cette notre ferme Refolution & de l'affection que nous nous fentons pour elle. Nous affurons auffi Votre Alteffe Royale que nous ferons toujours prêts de profiter avec foin de

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toutes

toutes les occafions qui fe prefenteront, & particulierement de cette notre acceffion pour porter Leurs Majeftez Très-Chretienne & Britanniqne à fonger aux moyens les moins dangereux, & les plus propres à procurer une prompte fatisfaction à Votre Alteffe Royale.

Nous croyons fuperflu de parler ici des avantages que Votre Alteffe Royale pourroit trouver en recherchant l'amitié & la confiance defdites deux Puiffances, lesquelles en vertu de l'Article secret conjointement avec les deux Cours Imperiales & autres Puiffances Intereffées agiroient de concert pour trouver les moyens les plus convenables & les moins dangereux à procurer la fatisfaction de Votre Alteffe Royale en cas que les bons offices fuffent employez fans fuccès. La Grande penetration de Votre A. R. que nous lui connoiffons, ne nous permet pas de douter que fans une plus ample difcuffion, elle ne voye el. le même les bons effets qui en refulteroient > neceffairement & combien l'affaire en feroit facilitée; Nous auffi bien que les Etats du Royaume affemblez prefentement fouhaitons fincerement & de tout notre cœur qu'on puiffe trouver les moyens par lefquels les veritables. Interêts de Votre Alteffe Royale & fa fatisfaction puiffent avoir les fuccès defirez; & la tranquilité du Nord être en même tems confervée. Comme il a plu à Votre Alteffe Role d'honorer les Etats du Royaume par fa Lettre amiable du 26. Août dernier, nous pouvons, fuivant le defir que lefdits Etats nous en ont temoigné, affurer Votre Alteffe Royale de nouveau de leur conftante attention pour

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pour fes interêts & de leur eftime pour fa perfonne, dans la ferme efperance que Votre Alteffe Royale ne ceffera jamais de donner en toute maniere & auffi fouvent que l'occasion se prefentera, des preuves de l'amitié & de la veritable affection qu'elle a pour nous, pour Sa Maj. notre tres aimée époufe, & pour le Royaume: nous recommandons Votre Alteffe Royale à la fainte protection de Dieu le tout Puiffant & fommes toujours prêts de temoigner à Votre Alteffe Royale toute forte d'amitié & de bienveillance.

FREDERICH.

A Stockholm; dans le Se-
nat le 27. Mars 1727.

Réponse du Roi de Suede au Memoire du
Comte de Freytag raporté ci-dessus page

224.

SA

6

A Majefté s'eft fait faire raport des raifons & motifs alleguez amplement en plufieurs occafions par l'Envoyé Extraordinaire de l'Empereur, tant auparavant que dans fon Memoire du . Fevrier & dans celui que par l'Ambaffadeur de Ruffie il a fait inferer dans le Protocol des conferences le 10. du courant pour diffuader Sa Majefté d'acceder à l'Alliance d'Hanovre, comme n'étant pas purement defenfive, & d'ailleurs contraire aux engagemens anterieurement pris avec Sa Majesté Imperiale & Sa Majefté l'Imperatrice de Ruffie, qu'en outre, à ce que l'Envoyé Extraor

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dinaire

dinaire paroit croire, Sa Majesté ne seroit pas par cette acceffion en état d'avancer les in terêts des deux dites Puiffances, mais que plu tôt elle perdroit la confiance, que ces Puiffances ont temoigné pour elle jufqu'à present, que l'Espagne le voyant obligée à prendre les armes pour une Guerre defenfive; & aiant pour cette raison actuellement affiegé Gibral tar, Sa Majefté Imperiale eu égard à fon amitié fincere pour la Suede fondée fur des Traitez, & fon inclination pour le bien de cette Couronne, s'eft cru obligée d'en donner des avis certains, afin qu'ici on puiffe fonger aux moyens de prevenir que le Commer ce confiderable que font tous les Sujets de Suede en Espagne & en Portugal ne foit in-terrompu, & defenses faites à leurs Vaiffeaux d'entrer dans les Ports defdites Couronnes dont les interêts, par les raifons alleguées, feront à l'avenir tellement unis, qu'elles auront les mêmes amis & ennemis ; que par l'acceffion de la Suede au Traité de Hanovre Sa Majefté s'écarteroit de l'Article fecret de l'Alliance avec la Ruffie, & que par confequent la reftitution de Son Alteffe Roiale dans fes Etats auroit plus de difficultez, avec d'au tres representations, deduites plus amplement dans les Memoires mêmes. L'Envoyé Ex traordinaire raporte enfin dans ledit dernier Memoire, que Sa Majefté Imperiale pour d'autant mieux convaincre Sa Majesté de fon affection fincere pour la Couronne de Suede, & de fon intention pour contribuer à l'Etablif fement & aux avantages de ladite Couronne s'offre de concourrir avec Sa Majesté l'Impe ratrice de Ruffie pour conclurre un nouveau Q Trai

Tome III.

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