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par raport aux fortifications tout ce qui fe pratique felon le Droit commun; qu'en confe quence dudit Droit Leurs Hautes Puiffances ont fait de tems en tems à la Ville de Maeftricht tous les ouvrages qui ont été jugez neceffaires pour la confervation & la defenfe de cette Ville avec beaucoup de depenses, & fans confiderer fur quel territoire étoient quelquesuns de ces ouvrages, s'il apartenoit à la Ville, ou à Leurs Hautes Puiffances, ou à l'Evêque & Prince de Liege. Quant à ce qui concerne l'étendue des fortifications jufques fur le territoire de Liege, Leurs Hautes Puiffances font à cet égard dans une bonne & paifible poffeffion de ce droit, fans avoir jamais été obligées de donner prealablement au Prince & Evêque de Liege connoiffance ou communication defdits nouveaux ouvrages à faire, ce qui eft con-, firmé par la conduite du Roi de France, tant qu'il a été maitre de Maeftricht, lequel en confequence de ce droit a fait faire plufieurs Bastions & toute l'inondation, qui eft du côté de S. Pierre fans en donner aucune connoiffance, & fans que l'on s'y foit opofé; que les ouvrages que l'on entreprend à prefent font deftinez à la defense de ladite inondation entre la Meufe & le Fort de la Montagne de St. Pierre, qui a été bati de la même maniere par Leurs Hautes Puiffances, & dont le droit à cet égard a été reconnu par la Convention du 29 Juin 1717., à condition que Leurs Hautes Puiffances, à l'égard de la Souveraineté & de la Jurifdiction, ou autrement, n'auroient là ni plus ni d'autres droits que fur les autres Fortifications de la Ville de Maeftricht qui font fur terre de Liege, ce que

Leurs

Leurs Hautes Puiffances ne prétendent en aucune maniere, ni à cet égard, ni à l'égard des Fortifications à faire. Que comme ces ouvrages ne font deftinez qu'à la défenfe de Maeftricht, dont l'Evêque & Prince de Liege est Seigneur avec Leurs Hautes Puiffances, Elles ne pouvoient s'imaginer, qu'ils s'y opofât, ou qu'il s'en crut offenfé, d'autant plus que Leurs Hautes Puiffances ne fe fervent que de leur droit. Qu'au refte il y a aparence que l'on a fait entendre au Seigneur Evêque & Prince de Liege plus qu'il n'y en a, & comme fi ces nouveaux ouvrages occupoient la place de plufieurs belles maisons, dont la demolition diminueroit les Revenus de la Menfe Epifcopale & cauferoit la ruine de plufieurs particuliers; qu'il y avoit aparence que l'on avoit ainfi exageré cette affaire à l'Evêque & Prince de Liege pour la lui rendre plus odieuse; mais que Leurs Hautes Puiffances étoient affurées; que la chofe étant examinée fans partialité, & telle qu'elle eft, on trouveroit que ces nouveaux ouvrages ne caufent pas le moindre préjudice, outre que s'il faut renverfer quelques maifons, ou creufer quelques terres làbourables pour les employer à ces traveaux, Leurs Hautes Puiflances feront prètes à convenir avec les Proprietaires d'un dedommagement raisonnable, ainfi qu'il fe pratique dans toutes les conftructions des Fortifications.

Leurs Hautes Puiffances s'étoient attendu que des raifons auffi peremptoires auroient defabulé l'Evêque & Prince de Liege, & l'auroient entierement fatisfait, ou que trouvant bon de porter fes plaintes à Sa Majesté Imperiale & Catholique fur la conduite de Leurs Hau

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Hautes Puiffances, il n'auroit pas manqué d'informer en même tems Sa Majefté Impe riale & Catholique des raifons de Leurs Hautes Puiffances, & de ce qu'Elles alleguent pour prouver leur droit & leur poffeffion, de la maniere que le tout eft deduit dans leur Reponse du 12. d'Août 1724; car Leurs Hautes Puiffances font perfuadées de l'équité de Sa Majesté Imperiale & Catholique, que ces plaintes n'auroient alors fait aucune impreffion, & en tout cas que Sa Majefté Imperiale & Catholique n'auroit pas regardé comme un attentat & une voye de fait qui viole la Jurisdiction de Sa Majefté Imperiale & Ca→ tholique fur les Terres de l'Empire, d'avoir commencé l'amelioration de ces ouvrages exterieurs fans en avoir communiqué avec l'Evêque & Prince de Liege, ce que Leurs Hautes Puiffances trouvent avec chagrin dans le Memoire fufdit leur être imputé; Elles voyent avec le même chagrin par les Pieces annexées, que l'Evêque & Prince de Liege n'étant pas content de s'être ainfi plaint à S. M. I. & C. infique affez ouvertement dans fa Lettre du II. Août de l'année derniere, quoique très-abufivement, que les droits de l'Evêché de Liege fouffriroient moins fi Maeftricht étoit entre les mains d'un Prince qui fut en guerre avec l'Empereur & l'Empire qu'ils foufrent à prefent, que Maeftricht, par raport aux Fortifications & à la Garnison, eft au pouvoir de Leurs Hautes Puiffances; outre cela il cherche, dans ces Pieces annexes, à exagerer cette affaire, en la faifant confiderer comme beaucoup plus im-portante qu'elle n'eft en effet, en donnant à entendre, que l'intention eft d'étendre encore

plus

plus lefdits ouvrages commencez, fans doute parce qu'il ne fait pas que de la maniere qu'ils font tracez & prefque achevez, ils fe termineront à l'inondation, pour la fûreté de laquelle ils font faits, & pour empêcher qu'on ne la faigne, que plufieurs maifons & même une Chapelle, courent rifque d'être renverfez, fans faire réflexion que cela n'eft à craindre qu'en cas de fiege auquel cas tout batiment qui eft fous les Fortifications, & qui nuit à la défense, eft expofé à ce malhenr, outre que ces batimens font dedans & entre les ouvrages, où la plûpart ont été batis par tolerance longtems après la conftruction du Bastion la Motterie, que l'on agrandit à prefent: Leurs Hautes Puiffances ne s'expliqueront pas fur les autres chofes que l'on avance fans fondement dans lesdites Pieces annexes audit Memoire, s'en raportant au Mémoire du Directeur des Fortifications, fous l'infpection duquel ces ouvrages fe font, & dont on remettra une copie au Sr. Comte de Koningsegg-Erps; s'aflurant que la fufdite réponse fatisfera pleinement Sa Majefté Imperiale & Catholique de la droiture de la conduite de Leurs Hautes Puiffances, & du tort que leur fait l'Evêque & Prince de Liege par fes plaintes; priant Mr. le Comte de Koningsegg Erps de vouloir bien té-moigner à Sa Majesté Imperiale & Catholique en lui envoyant cette Refolution, que Leurs Hautes Puiffances ont vû avec plaifir & reconnoiffance par le fufdit Mémoire que Sa Mar jefté Imperiale & Catholique a déja, exhorté l'Evêque & Prince de Liege de contribuer amiablement à tout ce dont les voifins peuvent avoir

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avoir befoin pour la fûreté & la defense de leur place.

L'Extrait de cette Refolution de Leurs Hautes Puiffances fut remis, par l'Agent van Barle, entre les mains audit Sr. Comte de Koningsegg-Erps en réponse dudit Memoire.

On en envoya auffi l'Extrait au Sr. Hamel Bruynnix Envoyé Extraordinaire de Leurs Hautes Puiffances à la Cour Imperiale, pour lui fervir d'instruction.

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On ne fut pas long-tems à découvrir quello raison avoit empêché la Cour de Pruffe de figner l'acceffion des Provinces-Unies au Traité d'Hanovre. On fut informé que le Comte de Seckendorf, General Saxon fort eftimé du Roi de Pruffe, étant à la Cour de Potsdam, avoit fait à ce Prince quelques ouvertures pour une Alliance avec l'Empereur, qui n'avoient pas été rejettées. En agiffant conformement au Traité, on eut dû en faire d'abord part aux Rois de France & de la Grande Bretagne, cela ne fe fit pas. Bien loin de là, la negotiation fut fort fecrete, les Miniftres mêmes de Sa Majefté Pruffienne n'y eurent que très peu de part tout se pafla entre le Roi & le General Seckendorf qui ne fut point defavoué de l'Empereur, quoique l'on previt bien dès lors que cette Convention n'auroit aucun effet; mais c'étoit affez que l'on put rendre cet Allié fufpect aux deux autres Rois, & femer ainfi la divifion, ou du moins beaucoup de defiance, entre ces trois Potentats, & l'on y réüffit admirablement bien.

Jamais on n'a eu de Copie de cette Con

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