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des Hauts Contractans, & que cette Navi gation & ce Commerce font fouvent trou»blez par les Corfaires de Barbarie, qui par » leurs Pirateries les infectent & les troublent tantôt à l'égard d'une Nation, tantôt à l'égard d'une autre, ainfi que le font pré» fentement ceux de Maroc & d'Alger à l'égard de la République, emmenant leurs Su»jets, quand ils peuvent faire quelque prise, », dans une dure captivité & efclavage, & que » pour cette raifon Leurs Hautes Puiffances » ont demandé que Leurs Majeftez TrèsChretienne & de la Grande Bretagne vou luffent prendre avec elles de juftes mesures pour reprimer & empêcher les Pirateries ,, defdits Corfaires, & pour les obliger à faire entretenir la Paix avec Leurs Hautes Puiffances. Qu'ain Leurs dites Majeftez » employeront leurs bons offices à cet égard, &z en cas que dans le tems d'une année la Paix ne peut être faite, qu'en ce cas Leurs dites Majeftez conjointement avec Leurs Hautes Puiffances leur déclareront & feront la Guerre. Qu'après la Paix faite, », en cas qu'elle fut rompue, aucune des trois Puiffances ne pourra plus faire la Paix fé», parement; mais qu'elles en feront une cau fe commune, enforte que ces Barbares, lefquels étant confiderez comme de juftes En,, nemis, doivent tomber dans les cas des Alliances, en vertu defquelles les Alliez font » en droit d'exiger réciproquement les fecours ftipulez par les Traitez. Que dès à préfent aucuns Vaiffeaux defdits Corfaires ne feront admis dans les. Ports de France & de la Grande-Bretagne, y compris Gibraltar & » Port

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Port Mahon, & que les prifes qu'ils pour ,,roient y amener feront faifies & reftituées » aux Proprietaires. Et puifque la France & la Grande-Bretagne auffi-bien que la République » préfentement font en paix avec ceux de Tunis , & de Tripoli, en cas que ces Régences vouluffent rompre la Paix avec quelqu'une des » trois Puiffances, qu'on en fera une cause com,, mune, & qu'on le reputera pour un cafus fœ

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deris.

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Que l'on conviendra de ces Articles fepa»rez avant ou en même-tems que l'on convien» dra de l'Acte de l'Acceffion, & que les Rati»fications de ces Articles feparez & de l'Acte » de l'Acceffion feront échangées en même

» tems.

,, Les Remarques qui refultent des avis des Provinces fur l'Acceffion au Traité de Hano» vre confistant en ce qui eft dit ci-deffus, lef,, dits Srs. Députez tâcheront de les faire gou,, ter aux Miniftres des trois Puiffances afin d'a,, vancer & de maturer par là le point de l'Ac›› ceffion.

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,, Outre tout cela lefdits Députez reprefen,, terent aux Miniftres, que nonobftant que Leurs Hautes Puiffances ayent aporté tou" te forte de facilité raisonnable pour parvenir à un accommodement des differents ,, entre Sa Majesté le Roi de Dannemarc * ,, & la République, elles n'en avoient pu ›› venir

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Ces differens, qui ne font pas encore terminez lorfque nous imprimons ceci en Octobre 1727. confiftent en diverfes prétenfions des Sujets de l'Etat fur la Couronne de Dannemarc pour des Vaiffeaux arrêtez & enlevez contre les Traitez & le Droit des Gens, & du côté de la Couronne de Dannemarc en pretenfions d'arrerages qui lui font dûs pour fes Troupes pen

dant

venir à bout; Qu'ainfi elles fouhaitoient & prioient que les Rois leurs Maitres voulussent employer leurs bons offices auprès de Sa Majefté Danoise, à ce que de la part de Sa Ma,, jefté il foit aporté plus de facilité, que par le » paffé pour finir ces differens par un accom,, modement amiable tant à l'égard des Pré

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tenfions réciproques, qu'à l'égard du renouvellement du Traité de Commerce, &c.

L'Article qui concernoit les Algeriens & autres Corfaires de Barbarie excita de grands debats dans les conferences, ce qui donna lieu à la publication des confiderations fuivantes, forties d'une plume refpectable, & d'autant plus importantes qu'elles peuvent être d'ufage dans d'autres circonftances.

dant la derniere Guerre; quant à la République en géneral, il s'agit de renouvelier l'ancien Traité de Commerce expiré il ya quelques années & que fa Majefté Danoise ne veutrenou veller qu'à des conditions onereufes pour l'Etat.

Con

Confiderations qui peuvent fervir à donner de juftes idées fur une Alliance défenfive entre la France, la Grande-Bretagne, & les Etats Generaux pour la fureté de la Navigation & du Commerce contre les Algeriens & les autres Peuples de la Barbarie,

L femble, qu'on peut avancer hardiment, que le Brigandage de divers Peuples de la Barbarie, & nommement des Algeriens, n'eft pas moins par fa nature l'objet d'une Alliance défentive, que les hoitilités & dépredations de tout autre Peuple.

Au contraire, il femble qu'independamment de toute Alliance, la nature même, ou le Droit naturel, oblige tous les Peuples civilifez à se prêter les mains, pour extirper des Barbares, qui font profeffion de Piraterie, & qui, pour exercer cet infame metier avec plus de fureté & de fuccès, ont la politique de ne pas pirater en même tems fur tout le monde; mais d'exercer leur Brigandage par intervalles, tantôt contre les uns, tantôt

contre les autres.

Du moins femble-t-il, que c'eft un devoir commun & indifpenfable d'en purger la Mer, que tous les Peuples civilités devroient regar der conformement à fa deftination naturelle, où ils font intereffez, & par la même obligez Tome 111.

K

d'en

d'en maintenir conjointement le libre ufage pour la fûreté du Commerce, & de la Communication réciproque de leurs Etats.

Cependant, par une avarice auffi mal entendue que blamable, il s'eft introduit parmi les Européens une coûtume bizarre, & qui fait deshonneur au nom Chrétien.

Non feulement ils ne s'y font point fcrupule de faire des Traités de Paix, ou plûtôt de Treve, qu'à jufte titre l'on peut nommer précaires ou arbitraires, avec des Peuples, qui font profeffion d'infecter la Mer par leurs Pirateries.

Mais les Alliances défenfives, que les Européens contractent enfemble, quelques fortes, quelques générales, & quelques relatives au fait de la Navigation, & du Commerce qu'elles foient, font cenfées contenir une exception tacite en faveur de ces Peuples Barbares.

Si bien que ceux, dont en vertu d'une telle Alliance, l'on peut demander le secours contre les hoftilités de tous les Princes Chrétiens, & de leurs fujets, fans exception, fe difpenfent de leur donner, dès que les hoftilités, fi toutes fois les brigandages des Africains meritent ce nom, font commifes par des Peuples qui en font un infame mê

me.

Eft-il furprenant, que pour fe précautionner contre une coutume fi bizarre, & contre une exception fi oppofée au Droit naturel, fondé fur l'interêt commun de tous les Peuples, & fur la deftination originaire des chofes, les Etats Generaux tâchent de faire inferer dans l'acte de leur acceffion à un Traité

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