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à publier celles qu'on nous adresse spécialement

Autre Lettre au Rédacteur.

MESSIEURS,

Je vous prie de vouloir bien insérer la lettre suivante dans vot Journal.

Attaqué depuis long-temps par une foule de libelles odieux, j'ai constamment gardé le silence, et ne leur ai répondu que par le mépris. Alors mes ennemis se sont plû a inventer contre moi la plus atroce des calomnies ils m'ont supposé le projet le plus horrible, ils ont voulu me faire croire capable de commettre un crime dont la seule idée me fait frémir, et joignant à cette supposition un rafinement de noirceur, ils ont répandu que j'avois employé le travestisse ment le plus ridicule pour assurer l'exécution du complot dont ils m'accusent. Fier de mon innocence, armé de la sécurité que me donne une conduite irréprochable, j'ai résisté long-temps à la volonté de ma mère, à mes parens, à mes amis, qui me pressoient de démentir mes lâches accusateurs. J'ai cru long-temps qu'une calomnie aussi absurde tomberoit d'elle-même, et que le mépris étoit la seule arme à opposer à mes ennemis; mais enhardis par mon silence, cherchant peut-être à perdre en moi par les trames les plus odieuses, un des plus ardens défenseurs de la Constitution que l'Assemblée Nationale et le Roi ont donnée à la France, un des amis les plus zélés des droits du Peuple, ils ont continué à repandre les plus atroces calomnies. Je crois devoir enfin à mon innocence au caractère sacré dont la con

fiance de la Nation m'a revêtu, de repousser ces horreurs. C'est la premiere fois que je réponds à des libelles, et je jure que ce sera a derniere.

Je viens d'écrire au Comité des Recherches de l'Assemblée Nationale, à celui de la ville de Paris, à M. le Procureur du Roi au Châtelet, je les invite à faire les perquisitions les plus exactes sur tous les faits odieux dont on me suppose capable, sur ma conduite entiere, qui doit me mettre à l'abri de tous soupçons. J'invite toutes les personnes qui auroient à déposer contre moi, de s'adresser, soit au Châtelet, soit aux Comités des Recherches. Sûr de repousser toute accusation, par la preuve la plus évidente, la plus complète, je défie qui que ce soit de m'accuser; j'attaque d'avance comme calomniateur, le premier de mes ennemis, qui, quittant l'anonyme, ce masque des lâches et des traîtres, voudra prouver légalement que je suis coupable d'une seule des horreurs dont on m'accuse.

J'ai l'honneur d'être, etc.

Signé, le Duc D'AIGUILLON, Député à l'Assemblée Nationale.

Autre Lettre au Rédacteur.

A Paris, le 10 Janvier 179o.

Voulez vous bien, Messieurs, insérer dans votre Journal cette lettre que j'ai l'honneur de vous adresser? Vous faites profession d'impartialité, et vous verrez que ma demande est de toute justice.

Il a été dit dans l'Assemblée Nationale M. Camus, que M. le Prince de Lambesc; mon beau-frère, avoit reçu d'avance le trai

par

tement de sa charge de Grand Ecuyer an Trésor Royal. Des le lendemain de cette dénonciation, M. le Marquis de Foucault a nie le fait dans la même Assemblée, d'après des pièces authentiques. La lettre ci-jointe de M. Randon de la Tour, Administrateur du Trésor Royal, vous attestera, Messieurs, que M. le Prince de Lambesc n'a pas reçu depuis le 1er Juillet, le traitement de sa charge, qui représente en partie les intérêts d'une finance d'un million qu'il a payée, quoiqu'on eût toujours été dans l'usage de lui payer ce traitement par mois. Il ne jouit d'ailleurs d'aucune pension; l'objet pour lequel il est employé sur l'état des pensions, est la représentation de ses appointemens de Colonel Propriétaire d'un Régiment étranger, dont il a fourni une finance de cent mille écus sans brevet de retenue, et cette forme lui est commune avec tous ceux qui ont de ces Régimens. Cette pension, ou plutôt ces appointemens, ne lui ont pas été payés pour toute l'année 1789. Le seul paiement qui lui ait été fait, est celui de ses appointemens d'Inspecteur, qu'il n'a reçu, comme tous les autres Inspecteurs, qu'aux échéances et sans nulle préférence.

Dans la position pénible de mon frère, il me semble de justice de ne pas l'aggraver, et je crois de mon devoir de vous prier de vouloir bien rendre cette vérité publique. J'ai l'honneur d'être très-sincèrement 2 Messieurs, votre très-humble et très-obéissante servante,

Signé, MONTMORENCY,

VAUDEMONT.

Princesse DE

M. Moreau de Saint-Méry a reçu du

Fort-Royal de la Martinique, en date du 18 Novembre 1789, une Lettre qui renferme les faits suivans:

"

Il y a une insurrection générale parmi tous les Negres qui veulent absolument être libres. On a été obligé d'envoyer des détachemens du Régiment dans divers quartiers de la Colonie où les Negres manifestoient la révolte. Il n'y a eu jusqu'à présent que l'économe de Madame Duharoc; qui a été victime de la persuasion où sont les Esclaves qu'ils sont libres. Il a été tué par sept assassins, le 8 de ce mois, à deux heures aprèsmidi. Ce qui fait craindre que ce ne fut an projet général d'égorger tous les Blancs, c'est que les sept coupables n'ont rien dit dans leurs dépositions, sinon que cet homme n'étoit pas méchant; qu'il ne les forçoit pas au travail; qu'il leur avançoit même de l'argent, et qu'ils ne l'avoient tué qu'à cause de la Nation. Le Conseil, extraordinairement convoqué pour les juger, en a condamné six à la roue et un au gibet. Deux seront exécutés sur l'habitation où ils ont commis le délit, et les autres dans les quartiers voisins. L'on assure que tous les Nègres ont résolu de demander, au jour de l'an, à leurs Maitres, leur liberté, et en cas de refus, de faire couler des flots de sang, etc. »

La Poud e Anti-Hémorragique et incomparable du sieur Jacques Faynard, dont la précieuse utilité est aujourd'hui universellement reconnue, et dont les succès multipliés, tant en Angleterre qu'en France, patrie de l'Inventeur, sont universellement reconnus, se trouve au dépôt général, chez le sieur Fay

nard, maison du cimetière des Protestans, près de la Barrière de l'Hôpital S. Louis; on peut écrire à l'Auteur en affranchissant les Lettres. Les dépôts particuliers, sont, à Paris, chez le sieur Billotte, Receveur de la Loterie Royale de France, rue de la Féronnerie; le sieur Gattey, Libraire, au Palais-Royal, No. 13 et 14; le sieur le Vasseur, Receveur de la Loterie Royale de France, rue Grenier-Saint-Lazarre, No. 4; le sieur Gibé, Marchand Limonadier, porte Saint-Antoine, au coin du Boulevard; le sieur Noel, rue de Tournon, fauxbourg S. Germain; le sieur Godeaux, Portier aux Tuilleries, Cour du Manége; le sieur Maulu, au Café du Parnasse, quai de l'Ecole, N°. 5; lesieur Rivette, galerie du Palais-Royal, côté des Variétés, no. 40; le sieur Paris, Limonadier, rue nouve des Capucines, sur le boulevard; et le sieur Lestrade, boulevard de la porte Saint-Martin.

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"

A Versailles, chez le sieur Blaizot, Li- ́ braire, rue Satory, et le sieur la Vallée, rue Montboron, Ño. 20. »

«Le prix des boites est de 12 liv. et 24 liv. "

M. Bureau de Puzy a été nommé, Lundi dernier, Président de l'Assemblée Nationale.

Quelques Lettres de Dauphiné parlent d'une émeute à Grenoble, tentée contre M. de Lally, qui, de Genève, étoit allé passer une semaine avec M. Mounier, et que la fermeté de celui-ci, aidé de l'ascendant de la vertu, a appaisée. Nous donnerons les détails dans huit jours.

Les Numéros sortis au Tirage de la Loterie Royale de France, le 1er Février 1790, sont : 86,75, 83, 19, 34.

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