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samment la consistance d'un Traité. La Députation des Affaires Etrangères s'est occupée sans relâche de ce Projet d'Alliance, dont les articles préliminaires. furent envoyés le 5 à M. de Lucchesini. Immédiatement après, ce Ministre Prussien est parti pour Berlin,

ALLEMAGNE.

De Vienne, le 17 Janvier.

Quoique l'Empereur ait eu de bons intervalles, et qu'une crise favorable. d'expectoration l'ait soulagé il y a huit jours; quoiqu'il ait paru à la Chapelle de la Cour, et qu'il se soit occupé des Dépêches importantes reçues de Pétersbourg et d'Yassy, son état est toujours alarmant. Les variations de la maladie sont plus ou moins défavorables; mais la maladie résiste, et la saison accroît cette résistance.

Orsova est toujours bloqué. Les troupes qui l'entourent sont chaudement vêtues et bien nourries: on a placé des poëles dans les cabanes où elles logent. Un moment, l'on a soupçonné quelque projet du Pacha de Widdin sur le poste de Kladova: quelques dispositions des Turcs accréditoient ce soupçon. Le Prince de Hohenlohe, qui commande on deçà de l'Aluta, a fortifié ses postes

avancés, ainsi que la garnison de Kladova, défendu par de bons fossés et un rempart garni d'Artillerie. Jusqu'ici les Ottomans n'ont rien tenté, et l'on n'a d'autres nouvelles de ces contrées que des escarmouches entre quelques partis volans.

Le Public ne pénètre pas encore le secret des premières conférences tenues à Yassy. Seulement paroît-il certain que, malgré les dispositions pacifiques des Plénipotentiaires, ils ne sont point encore convenns d'un Armistice. On débite que si la Porte cède à l'Empereur, Belgrade, Choczim, et prend la rivière d'Unna pour limite des deux Etats en Croație, on lui restituera Gradisca, Novi et Dubitza.

S. M. I. a élevé au grade de Général de Cavalerie le Lieutenant-général de Tige, et à celui de Général d'Artillerie, les Lieutenans-généraux de Mitrowsky et iVenceslas de Colloredo. Le Prince de Furstenberg a été avancé au grade de Major-général; et le jeune Prince régnant d'Anhalt Coëthen à celui de Lieutenant-Colonel du Régiment de Terzy. Le Régiment d'Arberg a été conferé au Duc d'Ursel. Il se répand que le Général d'Alton aura le Gouvernement général en Moldavie c'est là une conjecture, et non un fait. Il semble néanmoins qu'on attribue le tort des divisions survenues aux Pays-Bas, entre le Pouvoir Civil et Militaire à M. de Trautmansdorff qui s'est retiré à Aix-la-Chapelle, ainsi que le Comte d'Arberg. Cette supposition pourroit bien être

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une injustice, et même, suivant la cause de cette mésintelligence, honorable au Ministre Plénipotentiaire.

Au reste, on ne s'occupe ici nullement des Pays-Bas; il n'est pas question encore d'y faire marcher aucunes Troupes. Le Cabinet, ou n'a pas arrêté de résolution, ou tient secrètes celles qu'il peut avoir prises. Toute son attention paroît se borner en ce moment à la conservation de Luxembourg, et à l'étude des moyens conciliatoires qui peuvent rester encore entre le Gouvernement et les Brabançons.

De Francfort sur le Mein, le 27 Janvier.

L'espoir d'une conciliation amiable s'est ranimé à Liège depuis quelques jours. Le Prince-Evêque semble ébranlé par les représentations des Etats et par les instances du Directoire de Clèves. On ́va même jusqu'à prévoir que ce Prince s'en rapportera à la scule médiation de ce dernier, cependant sous quelques réserves, et qu'incessamment il reviendra dans ses Etats. Ce changement ameneroit bientôt la fin des troubles, que des esprits aigris cherchent à perpétuer.

Si la Cour de Berlin remporte cette nouvelle victoire, beaucoup plus importante que le vulgaire ne l'imagine, son influence sur les Cercles du Bas-Rhin et

de Westphalie deviendra prédominante, et l'habileté de M. Dohm aura prévalu, à l'aide des circonstances, sur les obsta cles puissans qui contrarioient ce dessein.

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Le Marquis de Lucchesini, Ministre du Roi de Prusse à Varsovie, est arrivé le 13 à Berlin, où la circulation des Courriers étrangers est plus fréquente que jamais. Les vastes projets du Cabinet et les dépenses de précautions qu'ils ont pu exiger, n'ont pas empêché le Roi de répandre, l'année dernière, pour trois millions et demi de thalers, en secours à ses divers Etats.

Les Troupes de Mayence, qui s'étoient rendues à Saint-Imbert pour y rétablir la tranquillité, sont revenues le 12 de ce mois, à l'exception d'un détachement de cinquante hommes; elles out amené cinq des principaux Perturbateurs qui ont été conduits à la Maison de Force.

Le Prince d'Anhalt-Zerbst, à qui le Séniorat d la Maison d'Anhalt étoit dévolu par la mort du Prince d'Anhalt Coëthen, y a renoncé en faveur du Prince d'Anhalt-Bernbourg.

Le Courrier Politique Allemand a publié l'extrait suivant d'une Lettre écrite de l'intérieur de l'Allemagne.

"

Les réclamations des Princes, possesseurs de terres en Alsace et en Lorraine, excitent de plus en plus l'attention de l'Empire. Les Etats ne voyent pas avec indifférence

T'atteinte qu'ils prétendent être portée aux propriétés de quelques-uns de ses Membres, par divers Decrets de l'Assemblée Nationale. On regarde ces Décrets, si toutefois on peut les étendre aux possessions qui faisoient autrefois partie de l'Empire, comme contraires au traité de Westphalie, dout le maintien intéresse toutes les Puissances, et nommément l'Empereur et PEmpire. Les possessions des Princes dans les Provinces susnommées, quoique soumises à la Suzeraineté du Roi, n'ont jamais cessé d'être parties intégrantes de plusieurs fiefs d'Alle magne, qu'on ne sauroit détériorer au mépris des engagemens solennels des Rois de France, qu'ont liés des traités garantis par d'autres Puissances. Plusieurs Cercles s'oc cupent des moyens de prévenir les suites d'un systême, que les Publicistes d'Allemagne regardent comme contraire aux intérêts de toutes les Nations. Le Cercle du Haut-Rhin a déja pris un arrêté à ce sujet; il réclame l'intervention de l'Empereur et de la Diète, et invite les Cercles du BasRhin, de Franconie, de Souabe et de Westphalie à faire cause commune avec lui. »

Conformément à l'usage que nous avons suivi les années précédentes, nous donnerons successivement le relevé des morts, mariages et naissances, en 1789, dans les principales Villes de l'Empire et d'autres Etats: ces notices intéressent les Amateurs de l'Arithmétique politique.

En 1789. Francfort sur le Mein. 163 ma

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