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DE FRANCE,

DÉDIÉ AU ROI,

COMPOSÉ & rédigé, quant à la partie littéraire, par MM, MARMONTEL, DE LA HARPE & CHAMFORT, tous trois de l'Académie Françoife; & par M. IM BERT, ancien Editeur partie hiflorique & politique, par M. MALLET DU PAN, Citoyen de Genève,

: quant

à la

SAMEDI 6 FÉVRIER 1790.

A PARIS,

Au Burean du Mercure, Hôtel de Thou, rue des Poitevins, No. 18.

Avec Privilege du Roi.

M558

1790

TABLE

Feb. Du mois de Janvier 1790.

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L'Homme & les 3 Daims. 99 Plan d'établiffement.

97 Suite.

127

130

Réflexions.

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Cha ale, Enig. Log.

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Mémoires.

¿¿15 Théatre de la Nation.

142

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A Paris, de l'Imprimerie de Moutard, rue des Mathurins, Hôtel de Cluni.

Coyl
Gottschalk

55

MERCURE

DE FRANCE.

PIÈCES FUGITIVES

EN VERS ET EN PROSE.

I

VERS

Sur un gant perdu, à Mlle. VICTOrine.

Qui t'a perdu, trop heureux gant,

Toi qu'avec transport je ramaffe,
Qui couvris que!que bras charmant
Parmi ce fexe plein de grace:
Quel plaifir d'y gliffer fa main!
D'y fentir la chaleur vitale

Qu'y répandit une Veftale,

Au cœur tendre, au regard humain!
Qu'il eft doux au toucher ! & comme dans mon ame
Il fait par-tout couler une amoureufe flamme!
Quel art à cette peau put donner ce poli?......
C'est d'en couvrir une autre & plus douce & plus fine;
Oui, c'eft le gant de Victorine.

Sans doute elle laiffa, dans un aimable oubli
Flotter ce bras འ་་༩ l'œil

Ce bras qu'Amerr voulut ac fea

Plus uni

que l'ivoire encore

Laiffa gliffer le gant qu'il ne putretenir.

Le rendrai-je, ce gant qui fait ma joie extrême, Que le fort plaça fur mes pas,

Qui ferra de fi près le plus charmant des bras Qu'en le baifant on croit baiser le bras lui-même ? Non, je le veux garder; il ne fera rendu

Que quand de cent baifers, feul intérêt que j'aime, J'aurai couvert le bras que l'ingrat laisse à nu.

(Par M. Perrière.)

A mon Oncle M. D*** T******.

LES

TROIS TEMPLES.

UN nouvel an, & mieux encore;

Un nouvel âge vient d'éclore;

Il nous promet des jours plus doux ;
Ma verve fe ranime; il faut donc que j'honore
Les Muses, la Patrie, & yous.
Quand on a des graces à rendre,
Refte-t-il des vœux à former ?

H en eft trois pourtant que je veux faire entendre
A ces objets qu'il m'eft fi doux d'aimer.

Je m'effarouche un peu de nos braves armées ; Mars me plaît feulement dans les bras de Vénus; Ainfi, du Temple de Janus

Je veux voir les portes fermées.

Je le dis fans détour, je n'aime point du tout
Des Ecrivains du temps la troupe politique ;
Mon fouhait, c'eft que la critique

R'ouvre enfin le Temple du Goût.

Horace, votre ami, vous donna vos entrées
Au fein de cet aimable lieu.

Obtenez pour nous de ce Dieu

Le don de fes faveurs, trop long-temps retirées.
Mais j'aime encor bien moins, j'entends avec pitié
Des complimens du jour, l'hypocrite langage:
Je veux qu'on porte fon hommage

Au Temple feul de l'Amitié ;

Près de votre belle moitié

Je cours donc placer votre image.

(Par M. Boisjolin. )

RÉPONSE aux Vers précédens.

LES SIX TEMPLES.

IL en faut convenir, cher ami, l'An nouveau,
A l'œil obfervateur offre un piquant tableau :
Chaque jour, chaque instant voit changer quelque
chofe;

Déjà tout eft moins mal, tout irà mieux encor;
Après l'âge de fer, nous verrons l'âge d'or;
Ah! bénis avec moi cette métamorphofe.

A ;

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