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victoires, aussi féconde en ressources. Cinq armées sont successivement détruites et trois généraux vieillis sous les lauriers, et dont la réputation avait été jusqu'alors intacte, mis hors de combat. L'Italie, devenue la conquête du vainqueur, n'est point soumise au joug humiliant d'un peuple asservi par les armes le héros, lui rappelant son ancienne gloire, lui fait partager les hautes destinées du grand Empire dont il est le chef: Naples, rendue à son roi, redevient, sous les auspices protecteurs de la France, une des grandes puissances du continent. Le conquérant, refusant les honneurs de l'entrée triomphale au Capitole, donne des larmes au malheur de cette reine des nations; il lui rend son pontife et le sceptre de la religion... Je ne parle point de ses conquêtes en Orient; il les a sacrifiées au salut de la France qui, menacée du sort de la malheureuse Pologne, allait s'anéantir dans les abîmes de l'anarchie, si la Providence ne lui avait rendu le héros qui seul fait sa

force. Depuis six ans le génie de

BONAPARTE est la fortune de la France. A peine un faible bâtiment l'a-t-il ramené dans un des ports de la Provence, que les destinées de l'empire sont changées; la victoire abandonne les drapeaux ennemis, pour rester fidelle à nos étendards. L'invincible Suwarow est mis en fuite; les Russes belliqueux ne peuvent tenir contre nos bataillons, et les montagnes helvétiques redeviennent, de nouveau, un rempart inexpugnable pour la France. BONAPARTE paraît, et les peuples de nos campagnes, consternés, le reçoivent au-milieu des cris joyeux de l'espérance. Il arrive presque seul, avec un petit nombre de ses amis; mais son heureuse fortune devient le gage de la prospérité publique. Un gouvernement ignoble, qui, depuis six mois, était le scandale de l'Europe et l'opprobre de la France, disparaît devant la présence du héros; et les vœux unanimes du peuple remettent les rênes de l'Etat entre les mains du grand homme qui, naguères,

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I

que

l'avait élevé à un dégré si haut de splendeur. A peine quelques mois se sont-ils écoulés depuis que BONAPARTE est chef de l'Empire, que l'Autrichien, qui, maître de Nice, menaçait nos provinces méridionales, est chassé jusques dans ses Etats héréditaires; les frontières de l'Empire Français sont reportées à ces limites leur avaient assignées les victoires de Charlemagne. Ainsi Bonaparte, la première année de son avénement, exécute ce que n'avait osé concevoir le génie audacieux de Richelieu, et ce que n'avait pu réaliser l'ambitieux Louis XIV, après vingt ans de triomphe. Des peuples, depuis près de onze siècles, séparés de la France, réunis à ses domaines, accroissent sa population, sa force militaire et son territoire. Notre heureuse nation devient le premier peuple de l'Univers; l'Europe admire sa gloire, sa puissance et ses institutions ; le monde entier est plein de sa renommée. BONAPARTE, maître de tous les mouvemens qui dirigent les opérations

des Puissances étrangères, fait servir son influence toute puissante à consolider son systême de pacification générale. L'Europe semble la nation occidentale du monde, dont BONAPARTE est le héros et le pacificateur.

Il remplit le continent entier des monumens de sa puissance politique; sa main victorieuse jette les fondemens d'une monarchie dont l'existence est reconnue par tous les potentats de l'Europe; et le trône de cette monarchie devient l'honorable récompense de l'ancienne et constante amitié de l'une des plus illustres maisons souveraines du continent. Il place à l'entrée de l'Italie une république dont les forces effectives peuvent rivaliser avec celles des puissances du second ordre: et la République Italienne remplaçant, dans le systême politique, celle de Venise, devient une forteresse imposante, qui couvre la France du côté des pays héréditaires de la maison d'Au

triche.

Pour la première fois on voit un

héros accuser lui-même la guerre d'être une lèpre dévorante pour les Empires; substituer les sentimens doux et bienfaisans, au besoin d'opprimer, à l'ardeur de détruire; aussi, le front orné des lauriers de la victoire, il s'arrête au milieu de ses conquêtes, pour offrir la paix aux ennemis qu'il vient de

vaincre.

Nous avons donc vu un conquérant de trente ans fermer le temple de la guerre, et rappeler à ses antiques vertus un peuple illustré par ses triomphes. Il veut la paix pour établir le règne des loix et de la justice, sur les débris de toutes les factions 9 et pour arrêter les progrès effrayans de cette propagande révolutionnaire, qui menaçait l'Europe d'une subversion générale.

Lui seul a pu mettre un terme à cette guerre vendéenne , qui depuis si longtems désolait nos provinces ; mais il ramène les rébelles à l'obéissance, en rendant à son ancien éclat notre antique religion pour laquelle ils combattaient ;

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