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» ces temples augustes où le philosophe proclame les vertus de la morale où » l'historien déploie avec majesté les ar>> chives du genre humain, où l'orateur >> montre les beautés de l'éloquence, où » le poëte enchante par l'harmonie de ses >> vers et où l'artiste anime ses pin» ceaux ? N'a-t-il pas multiplié les éta» blissemens de la bienfaisance, les asi» les de la charité et de l'humanité >> souffrante ? »

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Il faut convenir que la Providence n'a jamais favorisé d'une manière aussi spéciale les grands hommes qu'elle destine quelquefois à la régénération des Empires. Souvent ces héros législateurs réparent, comme César et Auguste, les

forfaits dont eux-mêmes ont été les complices; ils mettent un terme à des révolutions désastreuses, après avoir, comme Cromwel, long-temps agité entre leurs mains coupables les brandons de la sédition et les flambeaux incendiaires de la guerre civile.

BONAPARTE est étranger à cette révo

lution funeste dont, depuis son heureux avènement, il ne nous reste plus qu'un faible souvenir : ce héros de trente ans essuie, avec les lauriers de la victoire des pleurs qu'il n'a point fait répandre; il a fermé les cachots dont la France sans avoir jamais signé

était couverte un seul mandat d'arrêt. Alors simple officier dans les rangs militaires, il était exposé lui-même aux fureurs d'une tyrannie (1) dont ses mains triomphantes ont fait écrouler l'odieux édifice. La France lui doit le retour de ses proscrits," lorsque, particulier, on l'a toujours entendu accuser d'une voix courageuse, l'infâme systême des proscriptions: il oppose aujourd'hui sa puissance à toutes réactions vengeresses contre les hommes coupables qui les ont ordonnées; parce

(1) Après la prise de Toulon, Bonaparte fut arrêté à Nice où il s'était rendu, par l'ex-conventionel Beffroi; on visita ses papiers avec une attention scrupuleuse ; on n'y trouva qu'une correspondance familière et sur des affaires indifférentes des plans et des mémoires sur la guerre, avec des lettres qui ne respiraient que l'honneur. Il fut mis en liberté.

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qu'il veut éteindre les haînes, calmer les ressentimens, et confondre toutes les opinions dans un systême politique que ses mains triomphantes ont assis sur les ruines de l'ancienne monarchie, et sur les débris de nos factions révolutionnaires.

Enfin

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, après de si longues dissentions on voit s'élever, par la seule influence de son génie, un gouvernement vierge au milieu de tant de souillures et qui est étranger à toutes les accusations dont les bouleversemens précédens peuvent devenir l'objet ou le prétexte.

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Le Peuple Français, en choisissant BONAPARTE pour chef suprême du gouvernement et en fixant l'hérédité dans sa famille tout en acquittant la dette de la reconnaissance, n'a fait qu'assurer son repos et son bonheur. Obligé de revenir aux principes, dont malheureusement il s'était écarté pour courir après une chimère, il fera tous ses efforts pour consolider l'autorité qu'il a créée, et lui

donner cette force et cette vigueur sans lesquelles un gouvernement devient, par sa faiblesse, le mépris des autres puis

sances.

Les anciens royalistes peuvent-ils lui reprocher d'occuper une place qu'il a trouvée vacante et de substituer les droits que lui donnent les vœux unanimes de ses concitoyens, à ceux d'une dynastie dont la déchéance est solemnellement consacrée par des loix auxquelles il n'a pu prendre part? Pepin, père de Charlemagne, et Hugues Capet, avaient eux-mêmes dépossédé les princes dont ils prirent la place, et jamais l'impartiale postérité ne leur a fait un crime d'une révolution devenue nécessaire au salut des Français.

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« Il est impossible de jetter un regard en arrière sans éprouver un sentiment de reconnaissance envers la Providence 9 de nous avoir ramenés au but où nous voulions parvenir en 1789, et que la force des circonstances et le concours

d'évènemens extraordinaires nous obligèrent à dépasser. Nous cherchions, à cette époque, une forme de gouvernement sous lequel tous les citoyens fussent égaux en droits, et qui offrît une garantie à la liberté publique; nous voulions faire disparaître du sol français les vestiges déshonorants d'un systême de féodalité enté l'ambition et le despo, par tisme, sur l'ignorance et la faiblesse des peuples; nous réclamions hautement la liberté de conscience, sans laquelle il n'est point de patrie. Tout ce que nous désirions alors, nous en jouissons aujourd'hui. L'intolérance politique et religieuse a été bannie pour jamais du territoire français ; et tout citoyen quelles que soient sa fortune et sa condition, peut, au moyen de ses talens parvenir aux places les plus éminentes ».

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LE COURONNEMENT

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