Page images
PDF
EPUB

¡ue la terreur règne partout? Les déparont été lents à se prononcer; ailleurs les >trateurs ont été chassés; plusieurs fautes ur, ces fautes contre lesquelles je me suis ent récrié, ont été rappelées avec avantage; tale a donné l'exemple de la lâcheté, qui que trop suivi. Dillon avec toute la gauche on armée, depuis Dunkerque jusqu'à Mau, a plié sous les commissaires et ne m'a pas envoyé les troupes que je lui demandais, j'étais le plus sûr. Luckner a assisté à la Jonuit où la suspension du roi était accep3 corps municipaux et administratifs t de peur, ainsi que le général. Voilà s autorités civiles environnantes, es, excepté le corps d'armée immoi, qui plient sous le joug. nes régiments étaient séduits, Ivres infernales qu'on a emrai qu'une; c'était de faire pagnes et envoyer comme nisateurs. L'artil

d'accusations,

ce, allait pleu

es bons régiliciers. Je vou

planter enve utionnel;

fois de p cobite, jo

Mon âme, je l'avoue, est livrée à une profonde douleur, mais ma conscience est pure et tranquille, et je doute que les chefs des différentes factions qui m'ont déchiré, puissent en dire autant. Madame de Lafayette et mes enfants ne sont vraisemblablement plus à Chavaniac, et je voudrais bien, ma chère tante, que vous ayez voulu consentir à les suivre. Dans tous les cas, montrez ou envoyez-leur ma lettre. Je vous prie de parler tendrement de moi aux sœurs et à tout ce qui habite Chavaniac. Dites aux habitants de la commune d'Aurac qu'ils auraient bien tort de prendre de l'humeur contre la constitution, parce que leur concitoyen qu'ils aiment est persécuté. On n'avait pas plus ce droitlà que celui de gêner leur conscience. Ce sont des abus; mais ceux de l'ancien régime étaient bien plus multipliés, et la révolution n'en a pas moins été faite pour le bonheur du peuple. Ainsi j'espère qu'ils seront toujours bons patriotes. Adieu, ma chère tante; vous avez au moins la consolation de penser que je ne cours plus le danger de la guerre. Je vous avoue que je ne partage pas votre satisfaction sur ce point, et que l'idée de ma patrie envahie sans être défendue par moi me perce le cœur... mais ils l'ont voulu. Puisse cette proscription ne pas tourner au désavantage de ma patrie et de la cause de la liberté!

Adieu, ma chère tante. Je vous aime bien tendrement.

A MADAME D'HÉNIN *.

Nivelle, Pays-Bas, ce 27 août 1792.

Vous devez être bien occupée de ma bizarre situation, mon excellente amie, et parmi les calculs que votre amitié faisait pour moi, celui-ci n'avait certainement pas trouvé place. Je vous ai mandé que je défendrais le trône constitutionnel aussi franchement que j'avais combattu celui de l'ancien régime, et quoique la faction jacobine m'eût fait beau jeu pour changer de conduite, je n'ai jamais voulu avoir de communication avec elle. Mon affaire à l'assemblée, en réunissant contre les bri

* C'est la première fois que le nom de madame la princesse d'Hénin paraît dans notre recueil: les enfants du général Lafayette ne peuvent exprimer ici que bien faiblement les profonds sentiments de reconnaissance qui leur rendent si précieux le souvenir de cette admirable amie. Elle était alors en Angleterre; la plupart des lettres que le général Lafayette put écrire pendant sa captivité lui furent adressées. Tandis que madame de Lafayette, presque tous ses parents et amis, étaient retenus dans les prisons de la Terreur, madame d'Hénin était le centre de leur correspondance, et s'efforçait de faire parvenir à tous des nouvelles et des consolations. Les lettres du volume suivant montreront quel fut le dévouement de son amitié.

gands une majorité des deux tiers de voix, allait remonter un peu la machine politique, lorsque l'affreuse crise du 10 a tout renversé. J'ai trouvé dans la déclaration des droits, et dans la constitution, comme dans l'indignation de mon âme et dans l'intérêt de la patrie, toutes les raisons possibles pour résister à cette rébellion contre tous les principes et toutes les lois. Le département des Ardennes où j'étais, la municipalité de Sedan dont tous les citoyens sont excellents, une partie de mes troupes, voilà les premiers moyens de résistance que j'ai employés. Trois commissaires de l'assemblée, dont était Kersaint, ont été, aux acclamations de tout Sedan, arrêtés et enfermés au château d'où ils ont vu la garde nationale et les troupes renouveler devant la municipalité, le serment civique à la nation, à la loi et au roi. Un courrier de M. Clavière m'est arrivé avec un passe-port où le nom du roi était effacé, je l'ai envoyé en prison. Je n'ai plus voulu correspondre qu'avec le directoire du département des Ardennes, jusqu'à ce que la liberté eût été rendue au roi et à l'assemblée nationale que je voyais également captive. J'avais proposé aux autres départements une coalition, et comme un petit congrès qui aurait agi au nom du roi, jusqu'à ce que le pouvoir exécutif lui eût été restitué; de manière que sa suspension fùt déclarée par une majorité imposante du royaume, un acte criminel auquel la France ne se soumettait point. Mais que peuvent les efforts les plus énergi

ques lorsque la terreur règne partout? Les départements ont été lents à se prononcer; ailleurs les administrateurs ont été chassés; plusieurs fautes de la cour, ces fautes contre lesquelles je me suis si souvent récrié, ont été rappelées avec avantage; la capitale a donné l'exemple de la lâcheté, qui n'a été que trop suivi. Dillon avec toute la gauche de mon armée, depuis Dunkerque jusqu'à Maubeuge, a plié sous les commissaires et ne m'a pas même envoyé les troupes que je lui demandais, et dont j'étais le plus sûr. Luckner a assisté à la séance de nuit où la suspension du roi était acceptée par les corps municipaux et administratifs qui mouraient de peur, ainsi que le général. Voilà donc toutes les autorités civiles environnantes, toutes les troupes, excepté le corps d'armée immédiatement avec moi, qui plient sous le joug. Déjà plusieurs de mes régiments étaient séduits, et parmi les manœuvres infernales qu'on a employées, je n'en citerai qu'une; c'était de faire engager dans les campagnes et envoyer comme recrues, les plus habiles désorganisateurs. L'artillerie des destitutions, des décrets d'accusations, enfin tout ce qui peut ôter la confiance, allait pleuvoir sur moi. J'avais encore quelques bons régiments et un très-grand nombre d'officiers. Je voulais m'enfermer dans une place et y planter envers et contre tous, l'étendard constitutionnel; mais on m'a représenté qu'entouré à la fois de puissances coalisées et de la puissance jacobite, je ne pou

« PreviousContinue »