HISTORIQUE UNIVERSEL, POUR 1820. Avec un Appendice contenant les actes publics, traités, notes diplomatiques, PAR C. L. LESUR, auteur de la France et les STOR LIBRAKES CREZ NEW-YORK (FANTIN, Libraire, PARIS, Et à la Librairie Grecque-Latine,} rue de Seine, no 12, F.-S.-G. TREUTTEL et WURTZ, Libraires, rue de Bourbon, no 17. MD CCC XXI. T L'ANNÉE dont nous donnons l'histoire offre un spectacle mémorable, variis casibus plenum, seditioni bus discors, ipsa etiam pace sævum. En France, un horrible attentat consommé, une grande espérance accomplie, des agitations, des complots, un changement grave dans le système électif; en Allemagne, le développement du pacte fédéral, une constitution nouvelle établie par un accord admirable entre un prince et son peuple; en Angleterre, un procès célèbre, moins fâcheux par le scandale qu'il a causé que par les passions politiques qu'il a ralliées; en Espagne, en Portugal, dans les Deux-Siciles, des insurrections militaires au nom de la liberté, un congrès de monarques assemblés, pour les réprimer, au nom de l'ordre social; un volcan qui s'ouvre à chaque instant des cratères nouveaux: telle est l'esquisse de l'état de l'Europe en 1820. Au milieu du conflit effrayant des passions et des intérêts qui tourmentent la société, notre plume s'est plus d'une fois arrêtée. Nous avons eu besoin de nous rappeler l'utilité de notre travail, pour y retrouver le courage de le poursuivre. Si nous ne faisons pas en core de l'histoire, nous en réunissons tous les documens; nous en sommes les rapporteurs : ce rapport doit être exact, impartial et complet. Aussi dans notre première partie, surtout dans la session législative, miroir où l'état de la France doit fidèlement se réfléchir, nul orateur ne trouvera ses raisons négligées ou affaiblies. Les fragmens de discours qu'il nous a été possible de citer peuvent ne pas être littéralement conformes à leur texte; mais la substance en a été donnée dans l'esprit qui les a dictés, d'après la version des journaux du parti de l'orateur cité, et dans l'intention évidente de les faire valoir par ce qu'ils ont de plus saillant. Nous en avons écarté, quand elles ne sont pas rigoureusement historiques, ces personnalités injurieuses, fruits amers de nos discordes civiles, trop souvent échappées à la verve de l'improvisation. Il nous est quelquefois arrivé de distinguer les orateurs des divers partis, en libéraux ou royalistes. En cela, nous n'avons pas prétendu dire ne fussent point attachés au Roi et au gouvernement royal, et que les autres n'eussent point des idées libérales; nous n'avons voulu qu'exprimer la nuance qui domine dans leurs opinions, pour éviter de rappeler des dénominations vulgaires, indignes de la gravité de l'histoire. que les uns |