courans. Les atteliers des terraffiers qui chargeoient des terres fur les deux bords de la riviere, venant au-devant les uns des autres, fe rejoignirent en moins de deux heures, & couvrirent de terre les bateaux échoués. C'eft par cette manœuvre rapide que M. Perronet eft parvenu à barrer un bras de la Seine qui étoit confidérable. Le Cri de la Seine, pendant la manœuvre ingénieufe faite à Neuilly le premier Toujours libre & toujours plus fidele à mon choix, Qui nourriffoit l'orgueil des mers! Quel dieu me captive & m'enchaîne ? Quelle audace à mes bras ofe donner des fers! On a donc oublié que je fuis Souveraine ! Le dépit, le courroux se peignent fur mon front... Mais que dis-je! & pourquoi me plaindre? Je dois, dans les plus doux transports, Par ce nouveau prodige ajoute à ma beauté Par Mile Coffon de la Creffonniere. LETLRE de M. de Voltaire à Au Château de Fernay, 28 Juillet 1774. Vous me donnez, Monfieur, une grande envie de prendre la pofte pour venir voir le pont de Neuilly. Je partirais fur le champ, fi mes 80 ans & mes maladies continuelles ne me retenaient. 11 eft trifte de mourir fans avoir vu les monumens qui illuftrent fa patrie. Je vous remercie bien fenfiblement d'avoir eu la bonté de me faire voir le deffin de ce bel ouvrage. Je ne doute pas que le Roi n'emploie vos rares talens à de nouveaux chef-d'œuvres qui immortaliferont fon fiecle & fon regne. Je vous prie de me compter dans le grand nombre de vos admirateurs. Les eftampes me paroiffent dignes du pont. Vous m'avez pé nétré de l'estime & de la reconnoiffance fincere avec laquelle j'ai l'honneur d'être, MONSIEUR, Votre très-bumble & très obeiffant ferviteur, VOLTAIRE, Gentilbomme ordinaire du Roi. QUATRAIN A LA REINE. Au plus beau de vos revenus; Mais que vous fetviroit la ceinture de Reine? Par M. le Comte de Couturelle. VERS & M. le Moine qui travailloit au bufte de la Reine. Pour rend rendre un tel objet, moderne Praxitele, Les efforts de ton art font encor fuperflus; Par M. le Chey, de Juilly de Thomafin, LE FOURMILION & LA FOURMI. Fable. DANS un fable fec & mobile, Fourmi-lion, au pied d'un vieil ormeau, Au centre de fa foffe, ainfi qu'en un tombeau, Qu'il devoit être bien malade. Erreur. Quoi! fi long-temps ne vivre que d'espoir; Le rufé, vaille que vaille, → comment foupçonner un pareil artifice ; Mais tout eft calme ici, rien n'inspire l'effroi : Arrive une Fourmi, l'imprudente avarice La pécore s'arrête, avance un peu, s'engage. Du fond de l'antre une grêle de pierre, Tomba fur elle & l'accabla. Vains efforts pour trouver fon falut dans la fulte. L'infecte roule au fort de l'ennemi. On tient Madame la Fourni, On l'entraine, on l'aveugle? ba? hé; feigneur hermite, (Dit-elle) un moment ? restez coi. J'arrive, |