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La Commission ainsi nommée se constitua le 2 septembre, en nommant pour président le marquis de Saint-Victor, pour vice-président J. Albisson et pour secrétaires Aurès, notaire; Crespin,

chanoine; Rouch, avocat, et Gigot, chanoine'. Le président et le vice-président n'étaient nommés que pour un mois; les secrétaires pour un mois et demi pendant leur premier exercice, puis ensuite pour un mois, afin que leur changement ne coïncidât point avec celui de la présidence.

En outre des six consuls, la Commission s'adjoignit Estore, colonel-général-commandant de la milice bourgeoise, et le président Serres, colonel des troupes bourgeoises des faubourgs, pour les services qu'ils avaient rendus en maintenant l'ordre.

Le premier acte de la Commission (3 septembre) fut d'offrir, conformément aux vœux des sixains, des lettres de citoyen de Montpellier au comte de Périgord, commandant, « en reconnaissance de ce »qu'il avait fait pour garantir Montpellier des trou>>bles essuyés presque partout ailleurs », et au baron de Ballainvilliers, intendant, « comme prix des

1 Les autres élections à la présidence furent :

1er octobre 1789 : Président : Blouquier père, négociant. V.-Présid.: Cambacérès, conseiller.

1er novembre: Président Gigot, chanoine.

V.-Présid.: Coulomb, conseiller, C. c.

1er décembre : Président : Sicard, conseiller.

V.-Présid.: Rouch, avocat.

1er janvier 1790 Président : Durand, président, C. c.

V.-Présid.: Fargeon, procureur.

Les membres laïques prêtaient serment en levant la main, les ecclésiastiques en portant la main ad pectus. (Proc.-verb. du Six. Saint-Paul, pag. 2.)

» secours qu'il avait procurés à la ville en des temps >> malheureux et de sa généreuse bienfaisance en>>vers la classe indigente ». Elle adressa également « un témoignage de reconnaissance à l'Association »patriotique qui, en assurant les subsistances, avait Dassuré la tranquillité publique ».

Les sixains avaient demandé et la Commission décida « qu'aucuns particuliers, en quelque nom>>bre qu'ils fussent, ne pourraient provoquer la con»vocation de la Commune, pour quelque cause »que ce pût être, sans l'agrément de la Commis»sion, et que les commissaires coopérateurs ne » pourraient faire aucune innovation au régime ac>>tuel de la municipalité sans que l'assemblée géné»rale des régénérateurs eût jugé si les innovations >>proposées étaient assez importantes pour que les » sixains fussent consultés et fissent connaître le >> vœu de leurs concitoyens ».

La Commission délibéra ensuite une adresse aux municipalités de la campagne pour les féliciter d'avoir conservé le calme, leur offrir ses services, et inviter à correspondre avec elle directement les. communes qui correspondaient avec le Conseil permanent, attendu que ce dernier avait déposé ses pouvoirs dans l'Assemblée des représentants de la commune de Montpellier (Pr.-v. g., pag. 33).

Le 4 septembre, cette Assemblée assista à la bénédiction des drapeaux des Milices bourgeoises, et le 7 elle procéda à sa division en bureaux.

Il en fut formé sept:

1. Bureau de la constitution de la municipalité; 2. Bureau des revenus patrimoniaux et octrois;

3. Bureau des impositions ;

4. Bureau des dépenses;

5. Bureau de sûreté, d'ordre public et de salubrité ;

6. Bureau des établissements publics;

7. Bureau des subsistances.

Bonnier d'Alco est nommé président, Coulomb vice-président, et Rabaut-Pommier secrétaire du bureau de la constitution.

Ces préliminaires accomplis, la Commission se mit sans retard à s'occuper des grandes questions qu'elle avait à traiter pour sauvegarder les intérêts de la Ville. Tout d'abord et dès le 7 septembre, elle délibéra de prier les députés de la sénéchaussée de présenter à l'Assemblée nationale et aux ministres un mémoire « à l'effet d'obtenir que Montpellier >> conservât la cour souveraine et les autres cours »qui y étaient de toute antiquité établies ». Le soin de cette importante affaire fut recommandé à Cambon fils, qui, député suppléant de la sénéchaussée, était à Versailles, s'occupant des intérêts de Montpellier et entretenant une correspondance active, d'abord avec le Conseil permanent, ensuite avec la Commission générale.

Le 11 septembre commença une autre grande question. Estorc, colonel-général-commandant des troupes bourgeoises, demanda pour elles des armes et des munitions. L'Assemblée municipale députa vers le comte de Périgord, mais il faisait à cheval sa promenade ordinaire. Le lendemain, il répond :

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<< que les armes en dépôt dans l'arsenal sont desti»nées aux troupes du roi et qu'il n'en peut dispoOn lui représente qu'il y a « un dépôt » particulier d'armes destinées au service de la »Garde-côte et non employées en ce moment »; il réplique que ce dépôt est confié à M. l'intendant, non à lui, et qu'il approuvera tout ce que fera l'intendant.

Le 13, M. l'intendant répond à son tour qu'il est disposé à les livrer, mais sur le commandement, par écrit, de M. le comte de Périgord. Le 18, M. l'intendant retardait la remise jusqu'à ce qu'il en eût été dressé un inventaire.

Le 2 octobre, les choses en étaient au même point, quand Massilian, premier consul-maire, fit connaître à la Commission que « les corps de garde »refusaient de prêter main-forte sans la réquisition »d'un officier municipal présent », et qu'il n'était pas facile qu'un officier municipal (un consul) se trouvât toujours présent au moment où la mainforte pouvait être nécessaire (Pr.-v. g., pag. 67). On s'adressa derechef à M. le comte de Périgord, qui, sur ce point, promit à peu près satisfaction.

Mais le 13 octobre, rien n'était fait pour l'armement; les événements accomplis à Paris les 5 et 6 octobre étaient connus; la population s'a

1 L'émigration de nombreuses familles riches avait suspendu le travail; des accaparements prémédités avaient fait renchérir le pain; le mauvais vouloir de la cour envers l'Assemblée nationale et le projet de fuite du roi avaient indigné la population de Paris. Elle se souleva, se jeta sur

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