Page images
PDF
EPUB

comme un autre saint Charles Borromée; réformer les abus, épurer la piété et les mœurs, former son clergé qni lui étoit d'autant plus dévoué que l'évêque, au lieu de commander, avoit l'air de prier répandre l'instruction édifier, visiter son diocèse, tels furent les objets constans de sa

les ordres, et fut ministre à Che- [ fonctions nouvelles, il s'y montra bacco, en 1747. Il continua cette place plus d'un demi-siècle, el mourut en 1799, âgé de 77 ans. Il avoit été, pendant quatre ans, chapelain dans les armées. On a de lui: Un traité de l'oeuvre de Dieu, Chebacco, 1763 et 1764: II. Un essai pour la défense de quelques principes importans dans le systéme des protestans réfor-sollicitude. Il prêchoit souvent et més du christianisme, etc., 1763. II. Une réplique à la lettre du docteur Mayhew 1765. IV. Un traité sur le baptême des enfans, 1784. Question plusieurs fois discutée par les ministres de l'église de l'Amérique.

CLIMENT (don Joseph), évêque de Barcelone, naquit le 11 mars 1706 à Castellon de la Plana, ville du royaume de Valence, diocèse de Tortosa, d'une famille riche qui lui donna une excellente éducation. La maturité précoce de son esprit, son éloquence naturelle, sa fortune et des protecteurs puissans, lui offrirent la perspective d'un établissement brillant dans le monde. Il préféra | l'état ecclésiastique. Docteur en théologie à l'âge de 21 ans, il fut nommé par la ville de Valence professeur à l'université de cette ville, place qu'il remplit pendant six ans avec distinction. Il fournis soit des livres à des écoliers pauvres, payoit leurs pensions, et continua cette bonne œuvre lorsqu'il eut quitté sa chaire pour être prédicateur et curé dans la même ville. La reputation dont il jouissoit le fit élever en 1766 sur le siége de Barcelone; il résista long-temps aux instances qu'on lui fit d'accepter cette dignité. Le roi lui même déclara que la résistance de l'élu attestoit la bonté d'un tel choix; et enfin Climent accepta. Dès-lors tout entier à ses

T. XIX.

4

avec talent; et il publia une lettre pastorale pour prouver que c'étoit une obligation indispensable des évêques et des curés, et l'im prima en tête de sa traduction espagnole de la rhétorique du père. Louis de Grenade qui eut cinq éditions. Il fonda une chaire pour l'enseignement de l'éloquence sacrée, établit des écoles pour les enfans, entre autres dix écoles à Barcelone, répandit de bons ouvrages, la plupart traduits du français et mit au jour une foule d'écrits pour encourager les écoles gratuites, l'étude de l'Ecriture des conciles, des Pères, des bons auteurs, ce qui lui donna occasion de faire l'apologie de Fleur contre les attaques du cardinal Orsi. La vertueuse comtesse de Montejo mariée récemment, avoit traduit en espagnol pour son usage excellent livre de le Tourneux sur les devoirs des gens maries; il ordonna la publication de ce bon ouvrage en tête duquel il plaça en forme de préface une excellente lettre pastorale. Par la frugalité de sa table et l'économie dans sa dépense, il trouva encore le moyen de fonder des hospices et de répandre avec prudence d'abondantes aumônes. Il fit cesser l'abus d'inhumer dans les églises par l'établissement d'un cimetiere commun pour la ville de Barcelone. Une sédition élevée en cette ville menaçoit d'embraser le voisinage et résistoit aux efforts

12

un

des autorités civiles; Climent seul par l'ascendant de ses vertus, parvint à la calmer. Cette bonne œuvre fut payée d'ingratitude; on persuada à la cour de Madrid qu'un homme, jouissant d'un tel crédit, pouvoit être dangereux; mais les véritables motifs qui stimuloient ses ennemis, étoient l'opposition de Climent à la doctrine relachée des Jésuites, son attache ment aux libertés gallicanes et à l'église d'Utrecht; à cette occasion il rappeloit le devoir sacré, mais si peu connu dans ces temps modernes, qui oblige les fidèles et bien plus encore les pasteurs de s'intéresser à toutes les portions de la catholicité; il citoit à ce sujet les exemples célèbres de l'antiquité chrétienne, pour les opposer à la tiédeur coupable de prélats qui, par intérêt ou lâcheté, s'isoloient dans leurs diocèses. It fut dénoncé à la cour de Rome, qui le dénonça à l'inquisition; mais l'opinion générale le protégeoit. Clément XIV, arrivé à la tiare conçut la plus haute estime pour Climent; l'impératrice Marie Thérèse même s'y intéressa; enfin le gouvernement espagnol défendit à l'inquisition de l'inquiéter et le nomma à l'évêché de Malaga, cinq ou six fois plus riche que celui de Barcelone. Alors les corps séculiers et réguliers et ses diocésains firent entendre le cri

dont il payoit les mois de nourrice. Retiré dans sa patrie, il y mourut le 23 novembre 1781. Dans diverses provinces on prononça l'o. raison funèbre de ce prélat qui sera à jamais un des ornemens de l'église d'Espagne. Successeur de saint Pacien, il avoit eu à cœur de voir paroître une édition nouvelle de ce père avec une traduction espagnole; elle a été imprimée à Valence, in-4°, en 1780. Climent n'avoit jamais consenti à ce qu'on imprimât ses Sermons qui sont inédits entre les mains de sa famille; mais on a publié après sa mort 3 vol. de prières échappées de sa plume, tirées pour la plus grande partie de ses sermons ; sous ce titre Colleccion de las obras del il. senor Climent, 3 vol. in-12, Madrid, 1788; elles sont pleines d'onction et ajoutent à l'idée qu'on avoit de ses talens, de sa sagesse et de sa charité.

CLOPPER (Nicolas), chanoine régulier d'Eyndhove, vers la fin du 15° siècle; est auteur d'une chronique ou histoire universelle, intitulé Florarius temporum. On ignore si elle a jamais été imprimée; les auteurs qui en parlent, ont gardé le silence à ce sujet.

COBB (Ebenezer), remarquable par la durée de sa vie, né en 1694 à Plymouth (Massachusetts) mort à Kingston en 1801, âgé de cent sept ans huit mois et six jours. Il a vécu dans

trois siècles, et dans ses dernières

années, il a déclaré qu'il avoit le même attachement à la vie.

d'alarme de perdre leur pontife. Climent condamnoit les translations d'évêques assez communes en Espagne, où les évêchés les moins riches étoient appelés di transito ou de passage à des siéges opulens qu'on appeloit di termino, de COBBATHY (Aboubakre El'), repos; i refusa Malaga, mais célèbre docteur Musulman, avoit néanmoins donna sa démission d'abord été marchand de cobbâth après avoir pris des moyens pour (sorte de pâte ); il quitta le comcontinuer ses aumônes aux vieil-merce pour la chaire, où il se fit adlards, aux hospices et la subsis-mirer par son éloquence. Ce qui tance d'environ trois cents enfans distinguoi sur-tout ce docteur

[ocr errors]

c'étoit une modestie saus exemple jusqu'alors chez les Musulmans et qui n'a guère été imitée depuis. Un jour qu'il avouoit en chaire son ignorance sur quelque difficulté un de ses auditeurs lui dit que la place où il étoit, n'appartenoit point aux ignorans. Aboubakre lui répondit avec modestie : « l'élévation où je me trouve ici est proportionnée à mon instruction,mais je serois arrivé jusqu'au ciel si j'étois monté selon mon ignorance. »

[ocr errors]

COBETT (Thomas), célèbre ministre et écrivain, né en 1608 à Newbury en Angleterre, étudia quelque temps à l'université d'Oxford; mais, dans le temps de la peste il en sortit, et fut confié aux soins du célèbre docteur Twisse de Newbury. Il continua sous lui le cours de ses études en

[ocr errors]
[ocr errors]

théologie et quelque temps après il prêcha dans de petits endroits du comté de Lincoln. En 1637, ayant avancé quelques propositions hétérodoxes, il fut enCOBENTZELL (le comte veloppé dans la persécution qui Philippe de), chevalier de la s'éleva contre les non-conforToison d'or, grand'croix de l'or-mistes et obligé de sortir du dre de saint-Etienne, chambel- comté; il passa à Boston, où il s'atlan et conseiller intime de l'em- tacha successivement à plusieurs pereur, mort à Vienne en Au- ministres de son parti, puis triche, le 30 août 1810. Après succéda à Reyers en qualité de avoir rempli, dans sa jeunesse pasteur de la première église d'Ipsplusieurs emplois subalternes, il wich;ilconserva cetteplace jusqu'à fut envoyé à Teschen en 1779, sa mort, arrivée en 1686. Il a pupar l'impératrice Marie Thérèse blié un Traité sur le 5e commanpour conclure la paix avec la dement: La puissance du magisPrusse. Il futensuite nommé vice- trat civil en matière de religion, chancelier. Joseph II, connois- modestement débattue, avec une sant son amour pour les sciences Réponse au Pamphlet, intitulé et les arts, lui confia la direction Mauvaises nouvelles de la Noudu jardin de Schoenbrunn, qu'il velle-Angleterre, par Jean Clarke rendit bientôt le plus riché de de Rhode-Island, 1653: Disl'Europe, en plantes exotiques. cours sur la prière, in-8°, 1654. En 1789, il fut commissaire de Un ouvrage sur le baptême des la cour, chargé de rétablir la enfans, dont Cotton fait un grand tranquillité dans les Pays-Bas in- éloge dans sa Préface de la Résurgés; mais il reçut sa démis-ponse de Norton aux Recherches sion au mois de mai de l'année d'Appollonius. suivante. Il se retira dans une de ses terres, pour s'y livrer entièrement à l'étude des sciences. Il quitta sa retraite en 1801, et vint résider à Paris en qualité d'ambassadeur d'Autriche. La guerre de 1805 mit fin à sa carreré diplomatique. Le comte de Cobentzell étoit le dernier rejetton de sa famille, qui se trouve teinte par sa mort. Cette famille jouissoit d'une grande Considération en Autriche.

CODDINGTON (Guillaume), surnommé le père de Rhode-island , passa en Amérique en 1630; il y fut assistant, et l'un des magistrats de Massachussetts, et réélu plusieurs fois a cette place. Mais, en 1637, quand le gouverneur Vane, auquel il étoit attaché, fut remplacé par Winthrop, il quitta aussi la magistrature. Cependant, les amis de la liberté de Boston le nommèrent

en 1678, dans la 78° année de son âge. Coddington se montra tou jours prudent, actif et bien intentionné dans son administration. Ilne fut jamais occupé que de l'in-> térêt de la république, à la fondation de laquelle il avoit eu la principale part. On trouve dans les Souffrances des quakers, de Besse, une Lettre qu'il avoit écrite en 1674 au gouverneur de la Nouvelle-Angleterre.

l'année suivante, ainsi que Vane, député à la cour. En 1636, quand les dissentions religieuses étoient dans toute leur chaleur, il défendit madame Hutchinson dans son procès contre le gouverneur Winthrop, et les ministres. En 1638, quand il vit tous ses efforts inutiles à son parti, il quitta Boston où il laissoit une fortune considérable, qu'il y avoit acquise dans le commerce, et accompagna les émigrés, qui abandonnoient la colonie. Il passa à Rhode-Island, et fut l'un des premiers et des plus utiles coopérateurs de cet établissement. Dès les commencemens, il fut nommé juge, et trois anciens lui furent adjoints; mais, en 1740, cette forme de gouvernement fut chanCOGSWELL (Jacques), migée; on y substitua un gouver-nistre de Windham au Connecneur, un lieutenant gouverneur et quatre assistans. Coddington' fut nommé gouverneur et réélu sept années de suite. En même temps l'ile fut incorporée aux plantations de la Providence. En 1647,

CODMAN (Jean), membre du sénat de Massachussetts mort à Boston en 1803, dans la 49° année de son âge. Il remplit avec honneur les charges publiques qui lui furent confiées, et sa charité le rendit sur-tout cher aux pauvres.

ticut, né en 1724, gradué en ordres en 1744, et fut pasteur de 1742 au college d'Yale, prit les la première église de Canterbéry. Il mourut en 1867, âgé de 87 ans. Sa prédication étoit simple et

touchante.

les Journaux de physique. II. La Science des postes militaires, ou Traité de fortification de campagne, 1759, in-12. III. Commentaire sur la retraite des dix mille, 1766, 2 vol. in-12.

il contribua à la formation du code des lois, qui ont été depuis la base du COINTE(Jean-Louis le),de l'agouvernement de Rhode-Island. En 1648, Cod- cadémie de Nîmes, sa patrie, vivoit dington fut encore élu gouver-1. Des Dissertations insérées dans dans le 18e siècle. On a de lui, neur, mais il refusa cette charge. Cette même année il fit quelques tentatives infructueuses pour faire recevoir Rhode Island dans la confédération des colonies-unies. En 1651, il alla en Angleterre, où il fut nommé gouverneur de l'île d'Aquetneck, séparée du reste de la colonie. Mais, comme le peuple vit de mauvais ceil cetie nomination, qui portoit atteinte à ses droits et à sa liberté ; Coddington donna sa démission, et se retira des affaires publiques. Cependant, sur la fin de sa vie, il accepta la principale magistrature, et devint gouverneur dans les années 1674 et 1675. Il mourut

COINTRE (L. Le), marchand de toiles en gros à Versailles, jouissant de la meilleure réputation de probité, fut nommé, en 1789, à la place de commandant de la garde nationale de Versailles, sous l'amiral d'Estaing. Le Cointre embrassa avec ardeur les principes de la révolution, et on le vit, en 1791 et 1792, déclamer successivement

[ocr errors]

|

demanda le 15 avril 1793, de faire
traduire au tribunal révolution-
naire, les généraux Harville et
Boucher, et le commissaire des
guerres Bonneville, pour l'éva-
cuation de Namur; le 7 janvier
1794, il prit la défense du géné-
ral Westermann. Au moment de
la chute de Robespierre, il se
déclara l'ennemi des complices
du tyran, les attaqua le 28 août,
et ses accusations, discutées pen-
dant les jours suivans, furent
déclarées unanimement calom-
nieuses; leur auteur fut même
obligé de quitter le bureau de
secrétaire qu'il occupoit alors, et
fut aussi exclu des jacobins. Le
29 novembre, il demanda l'exa-
men de la mission des trois dépu-
tés envoyés à Bordeaux, et s'op-
posa à la proposition de mettre
en arrestation les piêtres qui se
trouveroient dans le rassemble-
ment où il y auroit des émeutes, et
ly
quelques jours après, demanda
la distribution des pièces qu'il
avoit produites contre les mem-
bres de l'ancien comité. Il pro-
posa des indemnités pour
les pa-
rens des condamnés dont les
biens avoient été confisqués; de
poursuivre quelques agens de la
terreur; de décréter la révision
des lois rendues contre ceux qui
recéleroient des prêtres réfrac-
taires; il réclama violen ment con-
tre le rappel des députés frap-
pés au 31 mai; demanda la

contre le ministre Duportail, contre des officiers émigraus; contre les régimens de Dauphin et de Royal cavalerie, qu'il accusa d'incivisme; contre différens particuliers qu'il fit traduire devant la haute cour d'Orléans; contre le min. Narbonne, qu'il dénonça à trois reprises différentes, malgré l'improbation de l'assemblée qui refu. a de l'entendre; enfin contre Theobald de Dillon, qu'il attaqua le jour même où l'on décerna des honneurs à sa mémoire. Le 21 mai, il annonça que le comité des recherches avoit reçu une dénonciation de plusieurs Cent-Suisses de la garde, contre dix-huit de leurs camarades, qui, sous prétexte de retourner dans leur pays, étoient partis pour l'armée des princes; et qu'ayant averti de ce fait la municipalité de Béfort, elle en avoit arrêté neuf: il s'éleva diverses réclamations contre l'acte arbitraire que s'étoit permis cette municipalité. On demandoit le décret d'accusation contre lui, et il fut envoyé trois jours à l'ab baye, pour avoir substitué son nom à celui du comité dans cette correspondance. Il en sortit pour proposer, le 24, de mettre hors de la loi, tout prêtre qui refuseroit de prêter son serment constitutionnel. Le 12 août, il fit décréter que les officiers seroient élus par les soldats. Envoyé ensuite comme commissaire mise en activité de la Constitution dans le département de la Seine-de 1793, et le rapport des lois sur Inférieure, pour assurer la révo- les suspects ; et enfin, après avoir lution du 18 août, il y pour- appelé la responsabilité sur Colsuivit les suspects et les prêtres. lot, Billand, etc., il s'opposa à leur A son retour, il entra dans la proscription. Ce fut pendant le Convention, et proposa diverses mois de mars 1795, qu'il livra mesures de circonstance, et en des combats frequens contre le tre autres la vente des biens des parti modéré, contre les memémigrés. Le 15 décembre, il proposa que Louis XVI pû communiquer avec sa famille. Il

T. XIX.

res proscrits qu'on venoit de rappeler dans le stiu de la Convention, et sur la conduite des 12* Feuillet 3.

« PreviousContinue »