Page images
PDF
EPUB

quelle avoit été propofée pour chercher un moyen équivalent, par lequel les Alliez trou vaffent la même fûreté qui leur étoit donnée par le XXXVII. Article des Préliminaires.

[ocr errors]

Que dans la premiére Conférence tenuë at Gertruydenberg, entre les Srs. le Maréchal d'Huxelles & l'Abbé de Polignac d'une part, & les Srs. Buys & vander Duffen de l'autre, ces derniers avoient fait voir, que les propofitions qu'on avoit faites jufques alors, de donner aux Alliez des Villes d'ôtages aux Païs-Bas, pour leur tenir lieu de la fûreté qu'ils croyoient trouver dans le XXXVII.. Article des Préliminaires n'étoient point acceptables parce que par là les Alliez fe.. trouveroient engagez dans une Guerre par ticuliere & incertaine avec l'Espagne, pen dant que la France de fon côté jouiroit de la Paix Et qu'on ne pouvoit pas avec rai fon exiger d'eux, qu'ils demeuraffent enga gez dans une Guerre fujete à toute forte d'in cidens, & qui même leur feroit courir rif que de ne recouvrer jamais l'Espagne & les Indes, mais que la Paix devoit être géné

rale.

Les Sieurs Plénipotentiaires de France en parurent fi convaincus, que dans cette premiére Conférence & dans toutes les autres qui fuivirent, ils propoferent; Que puifqu'

2

ils voyoient bien que les Alliez ne vouloient qu'-une Paix générale, & qui procurat la Reftitution de l'Espagne & des Indes, dont le Roi Phi~~ lippe étoit encore en poffeffion; il n'y avoit que deux voyes pour le porter à s'en défifter, l'une de contrainte, & l'autre de perfuafion. Que la premiére, à leur avis, feroit dure à la France; & par conféquent que la feconde feroit feule praticable, & pourroit réüffir, fi on leur remettoitentre les mains quelque portion de la Monarchie d'Espagne, dont ils puffent difpofer en faveur du Roi Philippe, & par ce moyen le porter à renoncer au refte. Enfuite, ayant demandé fi les Alliez pour parvenir à une Paix générale, ne voudroient pas confentir à un Partage; ils ont proposé plufieurs alternatives, l'une defquelles étant acceptée, le Roi Charles entreroit en poffeffion de la Monarchie d'Espagne,, à l'exception de cette portion qui feroit af fignée au Roi Philippe; & après qu'on eût tenu plufieurs Conférences, les Srs. Pléni potentiaires de France reduifirent les fufdites Alternatives aux Royaumes de Sicile & de Sardaigné. Les Hauts Alliez n'ont pas pû par là entendre autre chofe, finon que ces deux. Royaumes étant cedez au Petit-Fils de Sa M. T.C., Sadite Majefté s'engageoit par ee moyen de la porter à remettre aux HautsAlliez le rette, de la Monarchie, d'Espagne donail eft encore en poffeffion Mais

Mais les Hauts-Alliez comprirent, par ce qui fe paffa dans la penultiéme Conférence, & par le Rapport qu'en firent les Srs. Députez, que quand même ils pourroient se refoudre à accepter la fufdite propofition d'un Partage, il demeureroit toutefois incertain, fi par là on pourroit parvenir à une Paix gé nérale; puifque les Sieurs Plénipotentiaires ne s'expliquoient pas clairement fur la que ftion, fi en ce cas l'Espagne & les Indes fe roient effectivement remifes au Roi Charies, comme il avoit été regłé par les Prélimi naires. Ils fembloient même fuppofer le contraire, puifque l'un d'eux (quoi qu'il femblât alors ne parler que felon fa penfée par ticuliere) s'étoit avance de demander, fi les Alliez ne pouvoient pas fe contenter que le Roi de France leur fournit une certaine fomme d'argent pour les aider à faire la conquê te de l'Espagne & des Indes.

Dans cette incertitude, les Hauts-Alliez crurent qu'avant que de s'ouvrir fur la propofition d'un Partage, il falloit qu'ils viffent plus clair dans les intentions de la France, fur une affaire fi férieufe & fi effentielle. Pour cet effet, ils requirent le Sr. Pettecum, qui avoit été ci-devant, & qui étoit encore employé dans la Négociation, d'en parler aux Srs. Plénipotentiaires, & de leur faire con

noître

noître que les Hauts-Alliez ne pouvoient ac cepter la propofition des Subfides qui avoit été avancée, parce que cela fuppofoit qu'on feroit une Paix particuliere avec la France, en continuant une Guerre particuliere avec l' Efpagne: à quoi les Alliez ne pouvoient entendre, par les raifons alleguées dans la premiére Conférence. On demandoit en même temps un éclairciffement fur les intentions de la France, au fujet de l'évacuation de l'Efpagne & dcs Indes en faveur du Roi CharJes, en conformité des Préliminaires, avant que du côté des Alliez on vint à s'expliquer fur la propofition d'un Partage: Déclarant, que l'intention des Hauts-Alliez étoit, que le fondement qui avoit été posé d'abord, sa voir la Reftitution de l'Espagne & des Indes fuivant les Préliminaires, devoit demeurer ferme. Que fur ce pied-là la Négocia tion pouvoit fe continuer; mais que fi on venoit à s'en départir, on ne pouvoit atten. dre aucun fruit des Conférences.

Lesdits Srs. Plénipotentiaires n'ayant pas jugé à propos de s'expliquer en aucune ma niére fur ce que le Sr. Pettecum leur avoit propofé, demanderent peu de jours après une nouvelle Conférence. Lès Srs. Dépu tez, jugeant par la Lettre qu'ils écrivirent, qu'ils étoient alors en état de s'expliquer fur

[ocr errors]

ee que le Sieur Pettecum leur avoit proposé, fe rendirent à Gertrydenberg; Où les Sieurs Plénipotentiaires leur dirent, que quoi qu'il ne fe cruflent pas obligez à recevoir les paroles qui leur étoient portées par le Sieur Pertecum, ils n'avoient pas laiffé d'envoyer à la Cour de France la propofition qu'il leur avoit faite: mais qu'ils n'avoient pû recevoir aucun ordre fur ce fujet, parce qu'elle y a elvoit été trouvée obfcure & ambigue. (Ce fut la maniere dont il plût à ces Meffieurs de s'exprimer.) Sur quoi lesdits Sieurs Députez expliquérent & justifiérent ladite propofition fi clairement, qu'il ne pouvoît plus refter à cet égard aucun doute ni ambiguité. Ils reprefenterent en même temps, que les Hauts Alliez ne pouvoient accepter l'offre qu'on faifoit d'un fubfide, pour leur aider à recouvrer l'Espagne & les Indes. Ils firent connoître les raifons de ce refus: favoir qu'il avoit paru très-clairement, par les difcours qu'on avoit tenus fur ce fujet dans la précedente Conférence, qu'on ne pourroit jamais s'accorder, tant à l'égard des fommes que: la fûreté du paiement, non plus qu'à l'égard de la fûreté que la France devroit donner de n'affifter le Duc d'Anjou ni directement ni indirectement. Ceci fait bien voir qu'on pofe dans la Lettre des Srs. Plénipotentiaires

trog

« PreviousContinue »