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fommes pas entrez avec tout l'empreffèment qu'Elle peut avoir fouhaité, dans le concert propofé, nous efperons que tout au plus V.. M. ne regardera nôtre difficulté que comme un excès de prudence ou de fcrupule, & nullement comme un défaut de confiance en V. M. pendant que les Alliez pourroient le regarder comme une contravention aux Traitez, & particulierement à l'Article 8.de la Grande Alliance. Nous efperons aufli que V. M., par les raifons que nous venons d'alléguer, reviendra d'une pensée fi désavantageufe pour nous, que nous aurions male Trépondu aux avances qu'Elle nous a faites,-& que nous ne voudrions point concerter avec fes Miniftres au fajet de la Paix. Mais, MADAME, quand V. M. n'acquielceroit pas à.nosraifons, (de quoi pourtant nous ne - pouvons pas douter), nous prions V.M. de: confiderer, fi cela fuffiroit pour que V. M.. pût fe tenir dégagée de toutes les Obligations à nôtre égard.

Si nous avions contrevenu aux engagemenss & Traitez que nous avons l'honneur d'avoirs conclu avec V. M. Nous attendrions de fa - bonté & de fa juftice, qu'Elle nous fit: repréfenter ces contraventions, & qu'Elle÷ ne fe tint point quitte de fes engagemens,. qu'après que nous aurions refufé d'y aporterYa Gu

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le redrés nécéffaire: Mais comme nous ne nous fommes engagez nulle part, d'entrer avec Vôtre Majefté dans un concert pour faire un plan de Paix, fans la participa tion des autres membres de la Grande-Allian ce, le peu de facilité ou d'empreffement que nous aurions montré fur ce fujét, ne peut être regardé comme une contravention à nos Engagemens, & ainfi ne peut fervir à déga-ger V. M. des fiens à notre égard, puis que nous fommes fortement perfuadez d'avoir pleinement fatisfait à tous nos Traitez & à toutes nos Alliances, tant avec V.M. qu'avec les Hauts-Alliez en général, & d'avoir fait dans la prefente Guerre, plus qu'on n'auroit pû attendre de nous avec justice & équite. Toute la difference entre V. M. & nous. en ceci, ne confifte tout au plus, à le confiderer fainement, que dans une disparité de fentimens.

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En verité, MA DAME, fi pour un tel fujet entre des Puiffances Alliées, & unies enfemble par les liens & les nœuds les plus forts & les plus étroits d'Alliance, d'Interêts & de Religion, une feule de ces Puiffances pouvoit fe dégager de tous fes Engagemens, & fe défaire de toutes fes Obligations, il n'y a point de liaison qui ne pût être rompue à tout moment, & nous ne voyons point. fur quels

quels Engagemens on pourroit compter à l'avenir.

Nous nous affurons que V. M. en voyant les conféquences, ne voudra pas fe tenir à la Déclaration que l'Evêque de Bristol a faite: Nous l'en fupplions avec tout le refpect & tout l'empreflement dont nous fommes capables, comme auffi qu'Elle veuille revoquer Tordre donné au Duc d'Ormond, s'il ne l'eft pas encore, & de l'authorifer d'agir felon les occurrences, ainfi que la raifon de Guerre & l'avancement de la caufe Commune le demandera.

Nous vous prions auf, MADAME, de vouloir encore nous communiquer le réfultat des Conferences tenues par vos Miniftres avec ceux des: Ennemis, ou du moins vos pentées fur la Paix, & nous tâcherons de donner à V. M. toutes les marques imaginables de notre deférence pour fes fentimens, & de notre délir fincere de conferver fa precicule amitié, autant que nous le pourrons faire, fans bleffer la bonne foi des Engagemens dans lefquels, nous fommes entrez par des Traitez & Alliances tant avec Vôtre Majefté, qu'avec d'autres Puiffan

ces.

Nous fommes fortement perfuadez, que ce n'eft nullement l'intention de V. M. de X 7

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les rompre en aucune maniere, puis qu'Ellè a été toûjours de ce fentiment avec nous. & avec les autres Alliez, que la bonne union entre les Alliez, non feulement pendant la préfente Guerre, mais auffiaprès que la Paix fera faite, eft & fera toûjours le moyen le plus folide, & même l'unique, de conferver la liberté & l'indépendance de tous ensemble, & de chacun en particulier, contre la grande Puiffance de la France.

Nous attendons auffi, qu'après avoir don. né des preuves fi grandes & fi éclatantes de fa fageffe, de fa fermeté, & de fon zéle pour le foûtien de la Caufe commune, V. M. ne voudra pas prendre préfentement des Réolutions, qui pourront être préjudicia bles à nous & aux autres Allicz; mais que pour parvenir à une Paix honorable, fûre &. générale, Elle pourfuivra les mêmes voyes, & fe tiendra aux mêmes maximes qu'Elle a tenues ci-devant, & que le bon Dieu a béni d'une maniere fi fenfible, par des Victoires & par de grands Evenements, qui rendront la gloire du Regne de Vôtre Majefté immor.

telle.

Nous renouvellons encore à V. M., les affûrances de nôtre haute & parfaite eftime pour fa Perfonne & pour fon amitié; comme auffi de nos intentions & de nos defirs

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finceres, d'entretenir avec V. M. la même bonne correfpondance, harmonie & union, que ci-devant; & de les cultiver entre les deux Nations, par tout ce qui dépendra de nous; priant Vôtre Majefté de conferver auffi pour nous, & pour nôtre Rèpublique, fa premiere affection. Nous nous remettons au refte à ce que le Sr. de Borffele, nôtre Envoyé Extraordinaire, pourra dire de plus à V. M. fur ce fujet; après-quoi nous prions le Tour-Puiffant, &c.

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Lettre de la Reine de la Grande-Bre tagne aux Etats Généraux, fur la lettre précedente des Etats Généraux, le 9 Juin 1712.

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Hauts & Puiffants Seigneurs, nos bon Amis
Alliez & Confederez

Ln'y a rien qui nous foit plus cher que

Ilay aertation d'une bonne intelligence.

& d'une parfaite union avec vôtre Etat. Elles ont été l'object de nos principaux foins, & bien loin de nous pouvoir accufer d'avoir contribué en aucune façon à leur diminu. tion, nous refléchiffons avec plaifir fur tou

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