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On y pofe pour maxime, que le pouvoir d'un chacun eft la feule regle & mesure des efforts que les Alliez doivent faire. Après cela on s'êrige en Juge, tant de la Puiffance des Royaumes de S. M. que de celle de l'Etat. Il n'eft pas difficile de voir, jufqu'où une telle Logique nous meneroit. Bien loin d'avoir été obligée par le Mémoire dont il eft parlé dans la Réfolution du 1. du mois d'Avril, de changer de fentiment,S. M, trouve à propos de renouveller les Déclarations que le Comte de Strafford à faites par fon ordre & en fon nom: Ce ne font pas des points que la Reine propose comme un fujet de Négociation, c'est une communication qu'Elle donne à fes Alliez d'une Réfolution prife, & d'une régle établie, afin qu'ils puiffent là-deffus concer ter leurs mefures. La Chambre des Communes, qui eft compofée de Députez envo jez de chaque Province du Royaume, & qui eft unJuge plus competent que qui que ce foit duFardeau que le Peuple eft en état de porter, n'a donné des Subfides pour l'année courante, que dans les proportions & fous les conditions dont on a fait part à Mrs. les Etats Géné raux, S. M. à déclaré à cette Chambre, qu'Elle trouvoit les conditions raisonnables; & fes ordres font donnez fur ce plan, dans lequel par conféquent il n'y a pas le moindre changeinent à efperer.

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La Reine regarde l'Union entre Elle & l'Etat comme le plus ferme apui de la Cause Commune, & c'eft par cette raison qu'Elle a fait tout ce qui dépend d'Elle pour traverfer les deffeins de ces efprits factieux, qui tendent à la rompre. Les propofitions qui ont été faites par les Plénipotentiaires de S. M. aux Miniftres des Etats Généraux, montrent d'une maniere inconteftable, le defir fincere de la Reine d'entretenir une bonne correfpondance & étroitte union avec eux : Ce font auffi toutes les avances qu'Elle peut faire à cette fin. S. M. fe flate qu'elles auront l'effet qu'on en doit attendre, qu'elles diffiperont toutes les vaines craintes mal fondées, qui ont été semées avec tant d'induftrie dans les Provinces. En tout cas, S. M. aura la confolation de n'avoir rien omis de tout ce qu'Elle pouvoit contribuer à la fatisfaction des Etats Généraux, fans abandonner les interêts de fes propres Royaumes.

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Des Provinces Unies, à la Reine de la Grande Bretagne, que Mr. de Borfele leur Envoyé Extraordinaire lui prefenta dans une Audience particuliere le 6. de fuin 1712.

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Près toutes les preuves que Vôtre Maje fié à données pendant le cours de fon glorieux Regne, de fon grand zéle pour le Bien public, & de fon attachement à la caufe commune des Hauts-Alliez; après tant de marques, qu'Elle a eu la bonté de Nous donner de fa pretieufe affection, & de fon amitié pour notre République, & après les affurances rêïterées, qu'Elle Nous a données & fait donner tout récemment de fes intentions de faire agir fes Troupes contre l'Enne mi commun, auffi long-temps que la Guer re ne fera pas terminée par une Paix générale; il eft impoffible que nous ne foyons

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furpris & touchez des deux Déclarations que nous venons de recevoir, l'une après l'autre, de la part de Vôtre Majefté: La premiere par le Duc d'Ormond, vôtre Général de ne pouvoir rien entreprendre fans vos nouveaux Ordres: L'autre par l'Evêque de Bristol, vêtre Plénipotentiaire au Congres d'Utrecht, de ce que Votre Majeffé, voyant que Nous repondions fi mal aux avances qu'Elle Nous auroit faites & que Nous ne voulions point concerter avec fes Miniftres au fujet de la Paix, Elle feroit fes affaires à part; & qu'Elle eftimoit de n'être plus dans aucune Obligation, quelle qu'elle puiffe être, à notre égard.

Dés que nous avons été avertis de ces Déclarations, nous avons envoyé nos ordres à nôtre Miniftre, qui à l'honneur de réfider auprès de Vôtre Majefté, de lui reprefenter les raifons de nôtre iurprife, & les conféquen ces de ces Déclarations; & de la prier avec tout le refpect que nous avons toûjours eu, & que nous conferverons toûjours pour fa Perfonne Royale, de vouloir donner d'autres ordres au Duc d'Ormond, afin qu'il puiffe agir avec toute vigueur, fuivant la raifon de Guerre, & d'avoir la bonté d'entrer à nôtre égard, dans d'autres fentimens, que ceux que l'Evêque de Bristol a déclarez a nos Plénipotentiaires à Utrecht.

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Mais plus nous faifons attention à ces Dé clarations, nous avons envoyé nos ordres à nôtre Miniftre, qui a l'honneur de réfider auprès de Vôtre Majesté, de lui représenter les raifons de nôtre furprife, & les conféquences de ces Délarations; & de la prier avec tout le refpect que nous avons toûjours eu, & que nous conferverons toûjours pour fa Perfonne Royale, de vouloir donner d'autres ordres au Duc d'Ormond, afin qu'il puisse agir avec toute vigueur, fuivant la raifon de Guerre, & d'avoir la bonté d'entrer à nôtre égard, dans d'autres fentimens, que ceux que l'Evêque de Bristol à déclarez à nos Plénipotentiaires à Utrecht.

Mais plus nous faifons attention à ces Déclarations, plus nous les trouvons importan tes, & plus nous en apréhendons les fuites : C'est pourquoi nous avons crû ne pourvoir nous difpenfer de nous Adreffer directement à Vôtre Majefté, par cette Lettre, espérant qu'Elle y voudra bien donner l'attention que nousnous promettons, tans de fa grande prudence & fageffe, que de fon zéle fi re nommé pour le bien public, & particulierement de fon amitié & affection accoûtumée pour nous & pour nôtre République.

Nous proteftons avant toutes chofes, qu'ayant toûjours en pour Vôtre Majefté une

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