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l'Empereur une fatisfaction raisonnable fur la Succeffion d'Efpagne; ce qu'elles ont auffi executé très-fidellement : & l'on ne fauroit fans injuftice leur ôter le témoignage d'avoir fait en cette Guerre leurs plus grands efforts, également & par-deflus leurs Alliez. De plus, quand même on accorderoit, que l'Etat auroit dû envoyer plus de Troupes en Catalogne, & qu il auroit dû remplacer en Portugal, celles qui en fortirent 1706., pour marcher en Efpagne, il n'en refteroit pas moins pour conftant, felon toutes les régles imaginables de l'équité, que les efforts confiderables qu'il fait aux Païs - Bas, par - dessus la Grande-Bretagne, fufiroient pour compenfer abondamment, ces manquemens prétendus.

Surquoi il eft à remarquer, que dans l'Adreffe des Communes, on fait monter à une très-groffe fomme l'Extraordinaire de la Guerre d'Efpagne & du Portugal, & qu'à l'égard de celui des Païs Bas, on n'en dit rien autre chofe, finon que les Extraordinaires de la Guerre aux Païs-Bas, paffent la Somme de 1107096. livres ft.; Et que la Chambre des Communes n'a pu faire de comparaison entre cette Somme, & celles que l'Etat a employées pour la même fin aux Païs Bas, parce qu'on ne luien a point

com

communiqué d'Etat; Mais on y peut fuppléer, en difant ici, que fi la Grande-Bretagne a employé de très grandes Sommes, pour l'Extraordinaire de la Guerre d'Efpagne & de Portugal, les Etats Généraux en ont auffi employé de très-grandes pour celui de la guerre du Païs-Bas, que ces Sommes. montent à 65861821. & qu'ainfi elles excedent celles que la Grande-Bretagne ya. mifes de 53683765. livres a compter fur le pied d'onze livres de Hollande pour une livre sterling.

Peut-être voudroit-on alleguer ici, que l'Erat a beaucoup retiré desContributions,des Pafleports de guerre, des Subfides de Liege & de Limbourg, & des Revenus d'une partie du Haut quartier de Gueldres, dont il eft en poffeffion. Mais ces avantages s'évanouiffent dès qu'on leur oppofe les Contributions que payent auffi les Habitans du Bra bant & de la Flandre du reflort de l'Etat, & même quelques endroits de deux Provinces d'entre les fept, la dépenfe des Fortifications. & des Magafins de Liege, Huy, Limbourg, Ruremonde, Venlò, Stevenswaert, Bonn & Traerbach; les nouveaux ouvrages dont l' tat a fait renforcer quelques-unes de ces Pla ces, pour le bien de la Caufe Commune, les dépenfes de l'Artillerie, & des Muni

tions de guerres pour tous les Sieges, qui ont été faits en cette longue & pefante guerre; & qui ne font point comptez dans les 65861821. livres ci-deffus mentionnez; & enfin, les Quartiers d'hiver que les Troupes Auxiliaires de Pruffe ont pris chaque année dans le Haut quartier de Gueldre, & les marches & remarches continuelles des autres Troupes par le même Pais, ce qui a tellement ruiné les Habitans, qu'ils ne font plus en état de payer les impofitions.

Le quatriéme & dernier Point qui reste à examiner, regarde les Subfides lefquels pendant la premiére année de la guerre, ont été payez également, & enfuite inégalement, par la Grande-Bretagne & par cet Etat. L'état qui en a été remis à la Chambre fe trouvera fous le nombre 6. Surquoi il faut. obferver.

Premiérement, que cet état ne fait point mention des 40. mille écus par an que les Etats Généraux payent féparément à l'Evêque de Munfter, ni des 150. mille écus, qu'ils ont parcillement payez auffi par an au Duc de Wirtemberg depuis l'an. 1704. jusqu'à l'an 1709; encore moins d'une fomme de 40000. écus que les Etats Généraux, ont été obligez de payer, pour faciliter le Traité avec le Roi de Dannemark,

pour

deux Obligations liquides d'une plus grande fomme, qui ont dû être reftituées au Roi de Dannemark contre une Prétention illiquides. fuivant l'Art. 9. du Traité conclu avec ledit Roi le 15. Juin 1701. Laquelle fomme de 4000co. écus, pouroit pourtant être portée ici en compte de la part de l'Etat, pour plufieurs bonnes raisons.

Secondement, que par le Traité avec le Portugal, la Grande-Bretagne n'eft pas chargée plus haut que l'Etat, mais que de la maniere, & par les mêmes raifons, que Sa Majesté a trouvé bon de prendre fur foi la portion de l'Empereur dans les 12000. hommes, elle s'eft pareillement chargée de fa portion dans les fubfides. Ce tiers là peut être porté en compte à l'Empereur, mais il ne le doit point être aux Etats Généraux; & fi on le retranche, comme il doit être retranché, l'Article des Subfidcs payez au Roi de Por tugal par la Grande-Bretagne en oppofition à ceux de l'Etat, fera reduit à la moitié, ce qui fera une diminution de 2722222. Ainfi la difference des payements de la Grande-Bretagne & de l'Etat, ne resteraplus fi grande qu'elle paroît dans la Lifte remife à la Chambre des Communes.

écus.

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Pofé, neantmoins, que laiffant à part ces juftes confiderations, on convint que la Gran

de

de-Bretagne eut payé pendant les dix années de la Guerre, 3155032 écus de plus que l'Etat, ce qui reviendroit à un peu plus de 300000. écus par an, ce furplus de payement fe trouveroit bien petit, eu égard à la difference des forces de l'un & l'autre Etat; & il faudroit encore demeurer d'accord, que l'Etat en payant la moitié des fubfides de Dannemark, & autres, fe trouve dans la Proportion, plus chargé par le payement de cette moitié, que la Grande Bretagne ne l'eft dans ce qu'elle a payé de plus fur cet Article.

Au reste, on ne doit point paffer fous fi lence, que l'Etat, en fe chargeant au commencement de la moitié des Subfides promis au Roi de Dannemark, & à d'autres Princes, a fait plus que l'on ne devoit prétendre de lui; mais ce qu'il a fait en ce cas-là, n'a point dû tirer à conféquence pour les autres Traitez qui fe feroient à l'avenir, & jamais il ne s'eft engagé à payer indiftinctement la moitié de tous les Subfides, que l'on auroit pû promettre dans la fuite à l'occafion de cette Guerre. On peut dire au contraire qu'il avoit de grandes raifons pour ne s'y pas engager, foit eu égard à l'inégalité de fes For ces & de celles de la Grande-Bretagne, foit eu égard aux Traitez faits dans la précedente Guerre

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