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monie entre la G. Bretagne & les Etats des Provinces-Unies des Païs-Bas, est aussi néceffaire que jamais pour parvenir à une Paix défirable, honorable & fûre; Toutes ces chofes, qu'on a pris foin de faire imprimer & rendre publiques de tous côtez, doivent infailliblement furprendre tous ceux qui ont la moindre connoiffance des grands & extraordinaires efforts que l'Etat a faits dans cette Guerre, pour la défenfe & l'avancement de la Caufe Commune: Et celà ne peut auffi manquer de donner à ceux qui n'ont aucune connoiffance des affaires, quelques impref. fions au préjudice de l'Etat, quoiqu'elles dorvent d'abord beaucoup perdre de leur force,

dès

que l'on confidere, que ces Refolutions ou Votes ont été formées fans que les Etats Généraux, qui y font condamnez décifivement, aient été ouïs là-deffus directement ni indirectement, ni qu'on leur ait jamais donnê (foit par communication des Liftes ou-Etats fur lefquels lefdites Votes font formées, ou autrement) occafion de lever par des éclairciflemens & inftructions, le préjugé qui paroît avoir été formé contre leur conduite; ce qui certainement ne peut bien s'accorder avec les regles de l'équité & l'ami tié.

Comme néanmoins, depuis que lefdites

Réfolutions ou Votes ont été dreffées, on a reçû par une voye particuliere, Copie des Liftes ou Etats qui ont été remis à la Chambre des Communes, fur lefquels lefdites Refolutions ou Votes ont été aparemment dreffées, & que par là on a pû en quelque maniere découvrir les fondemens,furquoi elles font appuyées, les Remarques fuivantes pourront fervirà lever les fauffes impreffions qu'elles. pourroient donner, & à juftifier la conduite. des Seigneurs Etats Généraux, touchant les Points mentionnez dans lefdites Refolutions ou Votes, & dans l'Adreffe qui s'en eft enfuivie. Ces Remarques peuvent convenablement rouler für 4. Points principaux, fuivant, les Liftes ou Etats remis à la Chambre des Communes, & fuivant l'ordre obfervé dans l'Adreffe, dans lefquels 4. Points on dit que l'Etat n'a point rempli fa Quote, ou a fourni trop peu à proportion de la Grande-Bretagne; favoir, 1. dans le fervice de Mer,, 2. dans le nombre des Troupes en Flandres 3. dans le fervice d'Efpagne & de Portugal; & 4. dans les Subfides.

Avant que d'entrer dans la difcuffion de chacun de ces Points on doit premiérement pofer pour fondement, qu'après que le Roi de France eut occupé toute la Monarchie d'Espagne pour fon Petit-Fils, en

levé à l'Etat fa Barriere en s'emparant des Païs-Bas Efpagnols, qui font partie de cette Monarchie; reconnu le nommé Prince de Galles pour de Roi de la Grande-Bretagne, & que toute l'Europe étant menacée d'un Efclavage infuportable; S. M. la Reine de la Grande-Bretagne & L.H. P. fe virent obligées en 1702,, pour de juftes caufes connuës, à prendre les Armes, & entrer en Guerre contre la France, conjointement avec les Hauts-Alliez, pour le foutien & la défense de leur commune feureté: Qu'ainfi, en conformité des étroites Alliances, particulierement celle du 3. Mars 1678. concluë entre le Roi Charles II. de glorieufe Memoite, & L. H. P.; enfuite renouvellée & ratifiée, & encore en dernier lieu le 9. Juin 1703., entre Sa Majesté & L. H. P.; comme auffi fuivant le Traité d'Alliance du 11. Novembre 1701., conclu entre S. M. le feu, Roi Guillaume III. & L. H. P. & enfuite renouvellé) & confirmé; & en vertu de la Grande-Alliance du 7.Septembre 1701.conclue entre l'Empereur, la Grande-Bretagne & l'Etat, Sa Majefté & l'Etat ont dû employer toute leur force par Mer & par Terre pour parvenir au but qu'on s'eft proposé dans ladite Alliance, fans que par cette Alliance, ou par quelque autre Traité fubfi

ftant,

ftant, il foit fait aucun particulier dénombrement des Forces avec lesquelles les HautsAlliez, & fur tout la Grande-Bretagne & l'Etat, devoient pouffer la Guerre: Au contraire, ayant été jugé à propos par le 4. Ar◄ ticle de la Grande-Alliance, & par le 8. de l'Alliance entre la Grande-Bretagne & l'Etat, l'une & l'autre de l'an 1701., qu'on feroit un dénombrement des Forces avec lefquelles chacun concourroit à pouffer la Guerre, cela étoit resté en arriére & n'avoit point été mis en execution, ni en effet; foit que dans la fuite on y ait trouvé de trop grandes difficultez, ou bien qu'on l'ait crû inutile, parce que toutes les Alliances portent, que cha cun des Alliez doit employer dans cette Guerre toutes fes Forces par Mer & par Terre, & qu'ainfi les uns & les autres fe font repofez à cet égard fur la bonne foiréciproque.

Ce fondement ainfi pofé, favoir, que fuivant les Alliances, la Gr. Br. & cet Etat font obligez, chacun en particulier, d'employer toutes leurs Forces dans la Guerre contre l'Ennemi commun; & qu'on n'est convenu, ni par lefdites Alliances, ni par aucun Accord ou Convention particuliere, du Quantum que chacun devroit fournir; il s'enfuit néceffairement & incontestablement,

que

que l'unique Régle de ce Quantum doit être la force d'un chacun, & qu'aucune autre Proportion ne doit être cherchée ni alleguée entre la Gr. Br. & cet Etat, que celle de leurs Forces. Mais que celle des deux Puiffances, qui peut montrer fuivant cette Proportion générale, ou abfolument fans aucune relation, qu'elle a employé toutes ses For cès dans la présente Guerre, pour l'avancement de la Caufe Commune, cette même Puiffance doit être cenfée avoir fatisfait à toutes fes obligations, & ne peut être reprise d'y avoir manqué.

Or il est évident, que les Forces de la Gr. Br. font incomparablement plus grandes que celles de cet Etat. Pour en être convaincu, il ne faut qu'un moment d'attention fur l'étendue des Païs, Poffeffions & Commerce de la Grande-Bretagne, fur le nombre & la richeffe de fes Habitans, en un mot fur tout ce qui peut contribuer à rendre un Etat puiffant.

C'est auffi la raison pourquoi, dans tous les Traitez qui ont été faits entre l'Angleterre & cet Etat, non feulement autrefois, au temps de la Guerre d'Espagne mais auffi depuis, à l'exception de quelque cas particulier, on a toûjours obfervé de proportionner dans les dénombremens, les Se

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