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les quinze mille cent feptante huit hommes, qui ont été engagez dans le fervice de Sa Majefté, depuis l'an 1703.mais ces derniers, fous conditions que l'Etat contribueroit de fa part autant de Troupes contre lesdits 15178 hommes que porte la proportion de trois contre deux; ont fait raport à l'Affemblèe, que dans le temps qu'ils examinoient ladite Lettre, ils ont apris, que le Sr. Comte de Straffort, Ambaffadeur Extraordinaire & Plénipotentiaire de Sadite Majefté, avoit infinué à quelques-uns, le jour avant fon départ pour Utrecht, qui fût lundi dernier, qu'il avoit reçû ordre par le Sieur de St. Jean, Secretaire d'Etat, de déclarer à Leurs Hautes Puiffances qu'elles devroient remplir leur quote-part de trois cinquiémes contre lefdits15178. hommes; ou qu'autrement Sa Majefté en licencieroit autant qu'il faudroit, pour faire juftement deux cinquiémes contre trois cinquiémes, par proportion au nombre de Troupes que l'Etat fournit aux Païs-Bas contre lefdits 15178. hommes; Que cette infinuation étoit fondée fur la fuppofition que l'Etat, au commencement de la Guerre, auroit confenti de fournir aux Pais-Bas 102006. hommes, favoir 42000. hommes pour les Garnifons, & coooo. pour la Campagne : & que la Grande-Bretagne n'auroit dû fourQ 4

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nir contre ce nombre-là, que 40000, hommes aux Païs-Bas: Que depuis on avoit augmenté les Troupes en mille fept cent trois de 20000. hommes, la moitié à la paye de la Grande-Bretagne, & l'autre moitié, à celle de l'Etat ; mais qu'à l'égard des 15178. hommes contribuez par Sa Majefté Britannique, depuis l'an 1703. on devoit y obferver la premiere proportion, de 60000. hommes, contre 40000. ou de trois cinquième contre deux cinquième, qu'à cette occafion eux, Srs. Deputez, avoient auffi examiné les vôtes ou Refolutions, prifes le 16. Fevrier de cette année nouveau ftile, par la Chambre des Communes dudit Parlement de la Grande-Bretagne, par lefquelles on charge P'Etat, de n'avoir pas fatisfait, à divers égards à fes engagemens, en ne fourniffant pas la quote part, qu'il étoit obligé de fournir pour la Guerre ; & qu'ils avoient pareillement examiné l'Adreffe préfentée fur ce fujet à Sa Majefté, laquelle Adreffe, auffi-bien que les vôtes, ont été Imprimées & publiées par tout. Que pour montrer le peu de fondement, tant de ladite fuppofition, que du manquement dont les fufdites Refolution & Adreffe chargent l'Etat, ils avoient dressé un Memoire lequel ils ont remis en même temps à l'Affemblée tel qu'il fera inferé à la fin de la préfente. Sur

Surquoi ayant été deliberé, il a été trouvé bon, & arrêté, que la Copie dudit Memoire & Pieces y jointes, fera envoyée au Sr. van Borflele, Envoyé Extraordinaire de Leurs Hautes Puiffances à la Cour de Sa Majefté la Reine de la Grande-Bretagne, & qu'il lui fera ordonné, de representer tant de bouche, que par écrit à Sadite Majefté, & par tout où cela poura être de quelque utilité, que l'infinuation dudit Comte de Straffort, portant que l'Etat devroit fournir ce qui manque à leur trois cinquième contre lefdits 15178. hommes, ou qu'autrement Sa Majefté en diminueroit le nombre jufqu'à la proportion de deux cinquièmes contre celles de l'Etat, leur a fait beaucoup de peine, & qu'auffi, à leur fentiment, elle n'eft pas bien fondée, vû que d'un côté, on ne peut pas prétendre avec raifon que l'Etat, chargé comme ileft, augmente encore les Troupes

& que de l'autre, le bien de la Cause Commune, ne peut pas permettre que Sa Majefté diminue les fiennes, dans les conjonatures préfentes. Que ladite fuppofition, fur laquelle cette infinuation eft fondée, ne peut-être admife par Leurs Hautes PuiffanGes; Que quand même elle le feroit, toute la difference en queftion fe reduiroit à 4307hommes que l'Etat auroit de troppen, ame as

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Pais-Bas, où que Sa Majefté y auroit de trop; furquoi certainement il feroit jufte de prendre en confideration & de faire entrer en compte l'augmentation des Troupes que l'Etat a faite au commencement de cette Guerre, avant que la Grande-Bretagne en eut fait aucune confiderable, auffibien que celles qu'il a entretenuës par-deffus les 120000. hommes, ainfi qu'il eft montré par le fufdit Memoire. Que pour ces raifons le Sr. van Borffele fuppliera Sa Majefté de vouloir bien ne pas exiger de l'Etat qu'il· augmente fes Troupes, ni auffi diminuer le nombre des fiennes.

Que de plus le Sr. van Borffele representera à cette occafion à Sa Majefté que Leurs Hautes Puiffances ont vû avec beaucoup de douleur, par lefdits Votes & Adreffe → publiquement imprimées & répandues par toute la Terre, quelles y font condamnées fans qu'on ait entendu leurs raifons, comme fi elles n'avoient pas fatisfait à leurs engagemens, & qu'elles n'euffent pas contribué aux charges de la Guerre, ce qu'elles doivent proportionnément à Sa Majesté. Que Leurs Hautes Puiffances pour ne pas demeurer chargées de ce blâme; & pour informer Sa Majesté des raifons qui leur perfuadent qu'on les en charge à tort, lui ont ordonné

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de préfenter ledit Memoire à Sa Majefté; en y ajoûtant que fi Sa Majefté; comme on l'efpére, veut bien faire une équitable & favorable réflexion, fur les efforts que l'Etat a fait, & continue de faire dans cette préfente Guerre, après en avoir déja effuyé deux autres extrêmement onereufes; & fi elles veut bien confiderer qu'il a commencé celleci avec 110000. hommes, qui eft un effort fi grand que jamais auparavant, il n'en avoit fait un femblable; que de plus, il a de tems en temps augmenté confiderablement le nombre de fes Troupes, à quoi l'on doit joindre les Subfides qu'il doit payer annuellement, & les Equipages de Mer qu'il fait, Leurs Hautes Puiffances s'affurent, que non feulement Sa Majesté, felon son équité firenommée, mais aufli toute la Terre demeu-. rera convaincuë, que dans cette Guerre l'Etat a fait autant & plus que l'on ne pouvoit attendre, felon la raifon & la juítice, d'un bon & fidelle Allié; & qu'il n'y a qu'un excès d'amour pour leur Liberté & pour leur Religion, & de zéle pour aider à detourner l'Esclavage dont toute l'Europe eft menacée qui ait pu les porter a faire de fi grands efforts, & à les continuer fi long-temps; Qu'elles rendent grace à Dieu de ce que par fa bonté, il a tellement beni les efforts qu'elles

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