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tous les Memoires, & toutes les pieces des Minifires des Puiffances Neutres, ce qui auroit trop groffi ce Volume: Mais on ne manquera pas de les inferer dans un fecond Tomé au cas que l'on trouve que cet Ouvrage ait l'approbation du Public.

On a cependant jugé à propos d'ajouter à ce premier Volume, le Traité de la Grande Alliance, quoi que ce foit une piece antecedente & fubfequente, par ce que l'on a cru qu'on ne devoit pas omettre une piece, qui a fervi de base & de fondement à cette Alliance.

Utrecht le 12. No

L

yembre 1712.

TRA

de

TRAITE FONDAMENTAL

DE LA

GRANDE ALIANCE

Entre l'Empereur, le Roy d'Angleterre & les
Etats Généraux des Provinces Unies.

AUTANT que le Roi d'Efpagne Charles II. de glorieufe memoire, étant mort fans enfans, Sa Sacrée Majefté Imperiale a affuré que la Succeffion des Roiaumes & Provinces du Roi defunt appartiennent légitimement à fon Augufte Maifon; & que le Roi T. C. defirant avoir la même Succeffion pour le Duc d'Anjou fon petit-fils, & alleguant qu'elle lui vient de Droit en vertu d'un certain Teftament du Roi defunt, il s'eft d'abord mis en poffeffion de tout l'heritage ou Monarchie d'Espagne pour le fufdit Duc d'Anjou, & s'eft emparé à main armée des Provinces du Païs-Bas Efpagnol, & du Duché de Milan, & qu'il tient une Flotte dans le Port de Cadix, toute prête à faire voile, & qu'il a envoyé plufieurs Vaiffeaux de Guerre aux Indes qui font foûmifes à l'Espagne,

& que par ce moyen & plufieurs autres, les Roiaumes de France & d'Efpagne font fi étroitement unis, qu'il femble qu'ils ne doivent plus être regardez à l'avenir, que comme un feul & même Roiaume, tellement que fi on n'y prend garde; il y a bien de l'apparence que Sa Majefté Imperiale ne doit plus efperer d'avoir jamais aucune fatisfaction de fa prétention; Que l'Empire Romain perdra tous fes Droits fur les Fiefs qui font en Italie, & dans le Païs-Bas Espagnol de même que les Anglois & Hollandois perdront la liberté de leur Navigation & de leur Commerce dans la Mer Mediterranée, aux Indes & ailleurs; Et que les Provinces-Unics feront privées de la feureté qu'elles avoient par l'interpofition entr'elles & la France des Provinces du Païs-Bas Efpagnol, appellées communément la Barriere; Et qu'en fin les François & les Efpagnols étant ainfi unis deviendroient en peu de tems fi formidables qu'ils pourroient aifément foûmettre toute l'Europe à leur obeïffance & empire. Or comme cette conduite du Roi T. C. a mis Sa Majesté Imperiale dans la neceffité d'envoyer une Armée en Italie, tant pour la confervation de fes Droits particuliers, que pour celle des Fiefs de l'Empire; de même, le Roi de la Grande Bretagne a jugé qu'il

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étoit neceffaire d'envoyer les Troupes auxiliaires aux Provinces- Unies, dont les affaires font dans le même état, que fi on en étoit déja venu à une Guerre ouverte, & les Seigneurs Etats Généraux, dont les Frontieres font prêque de toutes parts ouvertes, par la rupture de la Barriere, qui empêchoit le voisinage des François, font contraints de faire, pour la feureté & pour la confervation de leur République, tout ce qu'ils auroient dû & pû faire, s'ils étoient effectivement attaquez par une Guerre ouverte. Et comme un état fi douteux & fi incertain en toutes chofes, eft plus dangereux que la Guerre même, & que la France & l'Espagne s'en prevalent pour s'unir de plus en plus, afin d'opprimer la liberté de l'Europe, & ruiner le commerce accoûtumé; Toutes ces raifons ont porté Sa Sacrée Majefté Imperiale, Sa Sacrée Royale Majefté de la Grande Bretagne, & les Hauts & Puiffans Seigneurs Etats Généraux des Provinces-Unies, d'aller au devant de tous les maux qui en proviendroient, & defirant d'y apporter reméde felon leurs forces, ils ont jugé qu'il étoit neceflaire de faire entr'eux une étroite alliance & confederation pour éloigner le grand & commun danger. Pour cet effet ils ont donné leurs ordres & inftru&ions,

*

tions, favoir Sa Sacrée Majefté Imperiale, aux très-Nobles, très-Illuftres, & très-Excellents Seigneurs, le Seigneur Pierre de Goes Comte du Saint Empire Romain, Seigneur de Carelsberg, Chambellan de Sa Majefté Imperiale, Confeiller du Confeil Imperial Aulique, & fon Envoyé Extraordinaire auprès des Hauts & Puiflans Seigneurs les Etats Généraux des Provinces-Unies, & le Seigneur Jean Wenceflas de Wratiflau Mitrowitz, Comte du Saint Empire Romain, Seigneur de Giuctz & de Mallexhitz, Chambellan de Sa Majefté le Roi des Romains & de Hongrie, Confeiller & Affeffeur de la Chancellerie Privée & Aulique de Boheme, & Envoyé extraordinaire de Sa Majesté Imperiale auprès de Sa Majefté Britannique, tous deux fes Ambaffadeurs extraordinaires & Plenipotentiaires; Sa Sacrée Majefté le Roi de la Grande Bretagne, au très-Noble, très-Illuftre, & très-Excellent Seigneur, le Seigneur Jean Comte de Marlborough, Baron Churchill de Sandridge, Confeiller du Confeil Privé de Sa Sacrée Roiale Majefté, Général de fon Infanterie, & Général de toutes fes forces aux Païs-Bas, fon Ambaffadeur Extraordinaire, Commiffaire, Procureur & Plenipotentiaire. Et les Seigneurs Etats Généraux, aux Seigneurs Die

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