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la bonne conduite qu'ils ont tenue dans cette affaire; & de plus il a été trouvé bon par ces préfentes, de tenir le fufdit projet de réponfe, ci-deffus inferé, pour arrêté, & de requerir & authorifer les fufdits Srs. van Collen & Cuper de le dépêcher & figner, comme il eft conçû ; qu'enfuite il fera envoyé au Velt-Maréchal le Sieur d'Overkerque, pour qu'il l'envoye par un Trompette audit EleEteur de Baviére.

Qu'en outre on donnera connoiffance & communication, tant de ladite Lettre que de la réponse, aux Miniftres des Hauts-Alliez, Membres de la Grande-Alliance, & leur fera représenté, que Leurs Hautes Puiffances étant fermement réfoluës d'obferver leurs Alliances dans toutes leurs parties, & de ne rien faire qui y déroge, en vertu de cela, Elles n'ont pas voulu manquer de leur donner ouverture des Propofitions, qui leur ont été faites, & de ce qu'Elles ont réfolu là deffus; que la Paix ne leur pourroit être qu'extrêmément agréable, & fans doute auffi à tous les autres Hauts Alliez, fi on la peut avoir à de telles conditions, que l'on fe puiffe raifonnablement promettre qu'elle fera bien ferme & de durée; mais que la Conférence propofée, fans une ouverture plus particuliére de l'intention de la France, & fans une fûreté proA 4 ba

bable, ou apparence de bon fuccès, n'a pas paru à Leurs Hautes Puiffances un moyen propre à y parvenir, mais plûtôt un moyen pour par là détourner les penfées de la Guerre, & des grands préparatifs que les Ennemis font, & pour endormir quelques-uns des Alliez par l'efpérance de la Paix: Que Leurs Hautes Puillances, quant à Elles, font réfolues d'en demeurer aux mefures qui ont été prifes, & à l'Alliance faite, que Dieu à béni jufques à préfent fi merveilleufement, & d'éxécuter & obferver fincérement ce qui a été ftipulé & promis par les Traitez, & ainfi de ne point entrer en aucune Négociation de Paix, que conjointement avec leurs HautsAlliez, & fans leur communiquer fidélement, conformément auxdits Traitez, les ouvertures,qui leur pourront être faites à cet égard; dans l'attente que les Hauts-Alliez n'en feront pas moins de leur part. Et font les Sieurs Tullekens, & autres Députez de Leurs Hau tes Puiffances pour les Affaires Etrangeres, requis par ces préfentes, & commis d'entrer en Conférence avec les Miniftres fufdits fur ce fujet, & de faire rapport ici de tout à l'Affemblée,

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Réponse à la Lettre de Mr. l'Electeur de Baviere, par les Députez de Leurs Hautes Puiffances.

MONSEIGNEUR,

Vôtre Alteffe Electorale nous ayant fait l'honneur de nous informer par fa Lettre du 21. d'Octobre dernier, des intentions de Sa Majefté Très-Chrêtienne, d'avancer la conclufion d'une Paix folide & durable, en pro pofant l'envoi des Députez de part & d'autre en quelque lieu entre les deux Armées, ou après leur feparation, entre Mons & Bruxelles, pour entrer en Conference fur un fujet fi important; nous n'avons pas manqué d'en faire part aux Seigneurs Etats Généraux inceffamment. Vôtre Alteffe Electorale ayant fait la même ouverture au Prince & Duc de Marlborough, Leurs Hautes Puiffances n'onɛ pas trouvé bon, que nous répondiffions, avant que ledit Prince & Duc eût fes réponfes d'Angleterre; & c'eft la raifon, pourquoi nous ne l'avons pas fait plûtôt. Préfentement Leurs Hautes Puiffances nous ont chargé de dire à Vôtre Alteffe Electorale, qu'elles ont appris avec beaucoup de plaifir les affurances, que vous leur donnez de l'inclination fincére de Sa Majefté Très-Chrêtienne, à A S

cher

chercher les moyens de parvenir au plûtôt à une Paix folide & durable avec tous les Alliez. C'est justement cette Paix, qu'elles fouhaitent & defirent: Tous ceux, qui connoiflent les inclinations & les intérêts de leur République, en conviendront aifément; auffi l'Etat ne feroit jamais entré en Guerre, s'il avoit pû conferver la Paix avec quelqué feureté. Vôtre Alteffe Electorale fait, avec combien de foin & de fincérité, Leurs Hautes Puillances y ont travaillé; mais comme leurs efforts pour cela ont été inutiles, & qu'on les a contraint de prendre les Armes, enfemble avec leuis Hauts-Alliez, pour la défense de leur liberté & de la fûreté publique, elles feront bien aifes de les pofer le plûtôt qu'il fera poffible, quand elles pourront le faire avec la fatisfaction de tous leurs Alliez, & à des conditions, qui puiffent faire espé ser raifonnablement, qu'on ne fera pas obligé de les reprendre après un petit intervalle de temps, dequoi les exemples, & le peu de durée des Traitez de Paix précédens leur font peur. Cependant Leurs Hautes Puiffances font prêtes d'entrer, conjointement avec leurs Alliez, dans toutes les voyes juftes & néceffaires, qui peuvent conduire à une Paix générale; mais celle des Conferen→ ces propolées, fans avoir un éclairciffement

plus

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plus particulier des intentions de Sa M. T.C., ne leur paroît pas propre à la fin qu'on fe propofe, comme elle ne l'a pas paru aulți à Sa M. la R. de la G. B.; jufques ici ne leur ayant pas été faite aucune ouverture fuffifante, pour qu'elles ayent cru la devoir communiquer à leurs Alliez, Sachant bien, qu'ils n'y trouveroient aucune fatisfaction. C'eft pourquoi il faudra fonger à des moyens plus convenables pour parvenir à ce grand but; à quoi Leurs Hautes Puiffances donneront les mains,quand elles y verront un plus grand jour; la fincérité de leurs intentions pour la Paix étant affez connuë. Nous avons l'honneur d'informer Vôtre Alteffe Electorale de leurs fentimens, & celui de l'aflurer, que nous fommes avec beaucoup de respect,

MONSEIGNEUR,

De Votre Alteffe Electorale,

Les très-humbles & très-
obéiflans Serviteurs.

Etoit Signe, FERDINÁND Van
COLLEN. CUPER

A la Haye ce 19. Novembre 1795.

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