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Nous a toûjours portez à croire, qu'il n'y a point d'autre fondement folide, fur lequel on puiffe établir la Paix qu'on pourra faire, que de fixer l'inconftance de la France par de tels Articles Préliminaires, qu'Elle ne puiffe plus furprendre & fe tirer d'affaire par un injufte Traité de Paix, ainfi qu'elle a fait châ que fois.

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Nous ne doutons nullement que Vous ne voulicz auffi perfilter dans ces fentimens, & de l joindre vos déliberations aux nôtres, pour chercher les moyens de porter la Reine de la Grande-Bretagne, & s'il eft poffible, l'engager à rejetter ces Propofitions & à continuer la Guerre; ou bien, s'il, en faut venir à des Négociations avec l'Ennemi, que ce foit à condition que les précédens Préliminaires propofez la plûpart par lui-même, demeurent fixes & fans changement, & qu'ainfi, Elle ne veüille pas confier la Gloire immortelle qu'Elle a acquife, & le Salut affuré de fon Peuple, à l'infidelité des promeffes des François, quelles qu'elles puiffent être.

C'eft pour ces raifons que Nous vous prions inftamment, & vous exhortons trèsaffectueusement, que fuivant vôtre générofité ordinaire, Vous preniez avec Nous la résolution de foutenir cette Caufe, qui fe trouve dans un fi grand danger, & de ne

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pas permettre que les fupercheries de la France aient un heureux fuccès par nôtre relâchement, & faffent tourner nos Triomphes à honte & à deshonneur.

Pour Nous, quelques fuites que la chose puifle avoir, Nous rejettons constamment ces Préliminaires, tant pour le préfent que pour l'avenir, & Nous ne permettrons nullement à nos Ambaffadeurs d'affifter aux Conférences qui font propofées pour traiter là-deffus: Mais plûtôt, Nous ferons tous nos efforts, comme Nous faifons actuellement, pour que nos Armées, particuliérement celles de Catalogue, foient de nouveau remifes en état & renforcées ; & que tout le monde foit convaincu, qu'il n'a nullement tenu à Nous que la Guerre n'ait été conduite jufqu'à une heureufe fin, & qu'une Paix folide, durable, & avantageuse à tous les Alliez, ne foit renduë à l'Univers. Au furplus, &c.

Donné à MILAN le 8. Novembre 1711..

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PREAMBULE

DE LA

PETITION,

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Ou propofition Générale du Confeil d'Etat, des Provinces-Unies, &c. prefentée ce 13. Novembre 1711.

'Eft pour la onzième Année de cette

aujourd'hui à Vos H. Poiffances fa PETI TION, ou Propofition générale, à laquelle il a joint l'état ordinaire & extraordinaire de Guerre: Guerre très-remarquable & mémorable, non pas tant à caufe du temps qu'elle a duré, que par raport aux grandes, fréquentes & rares operations qui s'y font fai tes, & aux fuccès avantageux, même audelà de toute attente, qui ont été remportez par le fecours de la Bonté Divine. Car quoi-qu'elle ait duré plus long-temps que chacune des deux précedentes, qu'on a cues contre la France & fes Adherans; que de

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puis l'An 1672. jufqu'a prefent, il y ait eu quantité de fang répandu par le Glaive de la Guerre, des Provinces, Villes & Communautez ravagées, & un grand nombre de per fonnes réduites en divers lieux àla pauvreté & à la mifére; qu'en particulier les bons Sujets de cet Etat ayent auffi été chargez d'une maniere extraordinaire, pendant tant d'An nées, de plufieurs Impofitions & Tributs né ceffaires pour foûtenir la Guerre ; & qu'on ne puifle pas douter que ce temps ne leur ait paru facheux & ennuyeux, comme il l'est ordinairement à tous ceux qui foufrent, de quelque maniere que ce foit, & à qui le cœur defaut quand ils voyent leurs espérances reculées Neanmoins, on trouvera un' grand contrepoids à ces confiderations, fi l'on fait attention fur la nature de cette Guerre, qui eft inévitable & d'une néceffité absoluë, (ainfi qu'on l'a fait connoître plus ample ment en d'autres temps.) Par conféquent les Armes, à quoi l'on a été obligé de recou rir, font de juftes Armes, pia Arma: Et le but qu'on s'y eft propofé, ne regarde que fa propre Confervation, & le maintien de la Liberté publique; deux Objets fi importans, & d'un fi grand poids, que rien ne doit être, d'un trop haut prix, quand il s'agit de les défendre.

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D'ailleurs, l'Ennemi contre lequel les Alliez ont fi long temps combattu pour ces précieux Gages, eft la Couronne de France, appuyée par l'Espagne, & au commencement encore par les deux Electeurs de la Maifon de Baviere. La puiffance de cette Couronne eft fi grande, que fans s'arréter ici à tous les railonnemens qu'on pourroit faire, tirez de la conftitution de ce Royau& me, de sa vafte étenduë, de fes Etats bien peuplez, & de fes Frontières, du Genie de mela Nation, & de la forme de fon Gouvernement; nôtre propre Experience, qui eft j la plus fure de toutes les leçons, comme celle St des autres eft la plus commode, nous a fourni une preuve très-claire, comment cette Couronne, combattuë par les Forces de 1.Empereur & de tous les Membres de l'Empire, par celles des Rois de la Grande-Bretagne & d'Espagne, & par celles de Vos Hautes Puiffances, toutes unies ensemble, n'a pû qu'après 9. Années de Guerre, & une infinité de travaux, être réduite à acceptér de raifonnables conditions de Paix par le Traité de Ryswick.

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D'un autre côté, le Royaume d'Espagne, depuis que le Duc d'Anjou eft monté fur le Trône, & l'a gouverné à la maniére & felon le génie des François, a commencé de

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