de-Bretagne en cette qualité, comme auffi la Succeffion de cette Couronne, felon l'établiffement préfent. 1.1. Qu'Elle confentira volontiers & de bonne foi, qu'on prenne toutes les mefures juftes & raisonnables, pour empêcher que les Couronnes de France & d'Espagne ne foient jamais réunies en la Perfonne d'un même Prin ce; Sa Majefté étant perfuadée qu'une Puiffance fi exceffive feroit contraire au Bien & au Repos de l'Europe. III L'intention du Roi eft, que tous les Prin res & Etats engagez dans cette Guerre, fans aucune exception, trouvent une fatisfaction raifonnable dans le Traité de Paix qui fe fera; Et que le Commerce foit rétabli & maintenu à l'avenir, à l'avantage de la GrandeBretagne, de la Hollande, & des autres Nations qui ont accoûtumé de trafiquer. I V. Comme le Roi veut auffi maintenir éxa &tement l'obfervation de la Paix, lors qu'el le aura été conclue; Et l'objet que le Roi fe propofe, étant d'affûrer les frontiéres de fon Royaume, fans inquiéter ea quelque maniére que ce foit les Etats de fes Voifins, S. M. promer de confentir par le Traitéqui fera fera conclu, que les Hollandois foient mis, en poffeffion des Places fortes, qui y feront fpécifiées, dans les Païs-Bas, qui ferviront à l'avenir de Barriére, pour affûrer le Repos de la Hollande, contre toutes fortes d'entreprises du côté de la France. V. Le Roi confent auffi qu'on forme une Barriére fûre & convenable pour l'Empire & pour la Maison d'Auftriche. V I. Quoi que Dunkerque ait coûté au Roi de srès-groffes fommes, tant pour l'aquerir que pour le fortifier, & qu'il foit néceffaire de faire encore une dépenfe confidérable pour en rafer les Ouvrages, Sa Majefté veut bien cependant s'engager à les faire démolir, immédiatement après la conclufion de la Paix à condition qu'on lui donnera un Equiva lent pour les Fortifications, à fa fatisfaction: Et comme l'Angleterre ne peut pas fournir cet Equivalent, la difcuffion en fera remife aux Conférences qui fe tiendront pour la Né gociation de la Paix. VII. Lorsque les Conférences pour les Négo ciations de la Paix feront formées, on y difcutera de bonne foi & à l'amiable, toutes les prétentions des Princes & Etats engagez dans F 7 cette こ cette Guerre, & on ne négligera rien pour les régler & terminer à la fatisfaction des Parties intéreflées. ,, En Vertu du Plein-Pouvoir du Roi, Nous fouffigné Chevalier de l'Ordre de St. ,, Michel, Député au Confeil de Commerce, avons conclu au Nom de S. M. les prefens Articles Préliminaires. En foi de quoi Nous avons figné. در در د. (L.S.) MENA GER Fait à Londres le 27. Septembre v.ft. ou 8. d'Octob. n.ft. 1711. LETTRE De l'Empereur aux Etats Généraux. HAUTS ET PUISSANS SEIGNEURS, &c. les Lettres qui Nous font venues dePA puis peu de la Haye, Nous avons reçu ávis que l'Ambaffadeur d'Angleterre eft de retour dans vos Provinces, & qu'il a appor té quelques nouveaux Articles Préliminaires de Paix propofez par le Roi de France, dreffez avec beaucoup d'artifice, & véritablement tels qu'on les devoit attendre d'un Ennemi; car ils ne contiennent rien que de dow douteux & d'équivoque; & fi l'on fe donne la peine de bien pénétrer tout le fens qu'ils renferment, au lieu des vains termes qui fe présentent d'abord, on y trouvera la perte qu'on ne fauroit jamais affez déplorer de la Monarchie Espagnole, pour laquelle feule & pour fa confervation dans nôtre Maison Imperiale, & le maintien de la Paix de l'Europe, on a entrepris une guerre, combatu pendant 10. ans, & répandu tant de fang, qu'il ne pouvoit arriver rien de plus funefte dans le monde. I 1! Car qui eft ce qui ne comprend pas, que fi cette grande augmentation de Forces demeure encore ajoûtée à celles de l'Ennemi, tous ceux qui en général font Conféderez dans cette guerre, & châcun en particulier, n'ont qu'à attendre un très-honteux Esclavage, lequel Nous avons fçû julqu à présent détourner de deffus nos Têtes; que par là il fe rend maître de nôtre Liberté; & qu'il tâche par une fierté infupportable, de Nous impofer à fon tour les Loix qu'il a été depuis peu contraint de recevoir. Bien plus, quand même la Guerre continueroit d'une telle maniére que cet Ennemi, déja énervé par fes mauvais fuccès, viendroit à tomber fur Nous. en Vainqueur, encore ne Nous feroit il pas pardonnable de confentir à de fi injuftes P liminaires.. Mais Mais à préfent qu'il ne peut foutenir la vûë des Armées des Alliez, qu'il ne fe trouve en fûreté dans aucun lieu, ni en Campagne ni dans fes Fortereffes, & qu'ayant perdu une partie de fes Forces & de fes Places, il craint qu'au premier jour on ne porte la Guerre jufques dans le cœur de fon Royaume; peut-on n'être pas juftement irrité con tre ceux qui ayant été fi fouvent trompez par 'les illufions des François, veulent de nouveau faire une trifte expérience de la foi qu'ils promettent toûjours, & qu'ils ne tiennent jamais, prêter fecours à fes Ennemis, abandonner fes Alliez, renoncer aux Alliances, & enfin faire fervir leurs propres Vitoires à préparer un Joug pour leur Pofterité. Certes, s'il n'étoit pas vifible à tout le monde que le Roi de France, en propofant ces Préliminaires, avoit deffein, felon fa coûtume, fous prétexte d'une Affemblée pour traiter de la Paix, de diviser fes Alliez, & de femer entr'eux de la méfintelligence par fes artifices ordinaires, qui lui ont toû jours fû fournir des moyens d'éluder ce qui étoit arrêté; au moins le trifte fouvenir du paffé devroit fuffire pour rendre la chofe plus qu'évidente, & la remettre fans ceffe devant nos yeux. C'a été la principale raison qui Nous |