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venir; & il n'eft pas étrange que ces Trou pes ne duffent pas fervir après l'expiration du terme, puis qu'alors la Tréve feroit finie.

Outre cela, lors qu'on fe plaint de la dureté qu'il y auroit que le Roi de France dût prendre fur lui feul de faire effectuer la Retitution de l'Espagne; il paroît qu'on ne fait pas d'attention à la dureté qu'il y a eu, lorfque Sa Majesté s'eft emparée feule de la Monarchie d'Espagne,& qu'Elle a mis le refte de l'Europe en peril d'être envahi de même. Si on confidére bien les chofes, on trouve ra qu'il n'y a pas au fonds en ceci d'autre du reté que celle qui fe rencontre dans tous les Traitez qui emportent quelque Reftitution, & particuliérement dans ceux où il s'agit de la Reftitution de chofes qu'on poffede injustement. Cependant on peut affez juger par la fituation des Affaires d'Efpagne, que le Roi T. C. parviendroit aifément, foit par la voye de la perfuafion, foit par celle de la contrainte, à obliger fon Petit-Fils à reftituer l'Espagne & les Indes, s'il le vouloit fincérement & férieufement, & fi fon Petit-Fils & la Nation Espagnole étoient bien perfuadez de la droiture & de la fincérité de cette intention.

On ne voit pas auffi qu'il y ait d'autre dureté que celle qui eft attachée à tous les au

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= tres Traitez & Conventions, en ce qu'on ftipule que la Reftitution de l'Efpagne n'étant pas exécutée dans le temps limité, la Tréve cefferoit. Car comme les Alliez auroient raifon de prendre pour une infraction du Traité, fi on refufoit de leur livrer dans le temps 3 limité quelqu'une des Villes dont la ceffion auroit été ftipulée dans les Préliminaires, & qu'ils feroient en droit de fe faire juice par les Armes; il eft encore plus jufte & raifon nable, que fi un point auffi important que celui de la Reftitution de l'Efpagne & des Indes venoit à n'être pas effectué dans le temps limité ils foient alors en droit de prendre les armes, pour obtenir l'Article le plus effentiel de tous ceux dont on feroit convenu, & il n'y auroit aucune dureté qu'ils employaflent toutes leurs forces pour y parvenir.

De plus, les Hauts-Alliez ont d'autant plus de raifon d'infifter que la France fe charge de procurer dans un espace de temps limité, la Restitution de l'Espagne & des Indes, qu'il a paru affez clairement par le difcours d'un des Srs. Plénipotentiaires, que fi on venoit à joindre fes Forces pour y parvenir, on formeroit, ou on pourroit former tant d'obftacles dans l'éxécution, qu'on n'en viendroit jamais à bout. Faifant entendre qu'il

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qu'il faudroit auparavant examiner & régler, avec combien de Forces de Terre il fau droit agir, foit conjointement foit féparément; combien chacun y contribueroit; de combien de Vaiffeaux on auroit befoin, & où on les employeroit ; qui auroit le commandement des Forces de Terre & de celles de Mer, & à qui il appartiendroit de le conférer; qu'elles Inftructions on don,, neroit aux Généraux, & par qui elles feroient formées: & plufieurs autres semblables difficultez; d'cù on a pû aifément juger qu'on les pourroit multiplier d'une telle maniére que cette jonction ne pourroit ja mais produire aucun effet.

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On avance bien dans ladite Lettre,,, que ,, les Sieurs Plénipotentiaires ont confenti de la part de la France, à tout ce qui leur a étê propolé; qu'ils n'ont jamais varié

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qu'ils ne fe font jamais retractez. Mais il eft difficile de deviner en quoi confifte cet te grande facilité dont on veut fe faire honneur. Ils n'ont même jamais encore confenti à déclarer la Guerre à l'Espagne, en cas de refus de la part du Duc d'Anjou, ce qui leur a neanmoins été propofé. Etant venus ici pour traiter d'un équivalent fur le XXXVII. Article des Préliminaires, après avoir auparavant promis que tous les autres

Articles Préliminaires fubfifteroient & feroient acceptez, ils ont propofé eux mêmes un Partage pour fervir d'équivalent, & ont reduit ce Partage à la Sicile & à la Sardaigne: Et quand à préfent on leur demande de dételarer pofitivement, fi donc en ce cas les Articles Préliminaires feront fignez & éxécutez en leur entier, afin que de la part des Alliez 1 on puiffe s'expliquer fur leur Propofition, ils prennent cette demande comme un deffein formé de rompre les Conférences. Cela eft bien éloigné de cette facilité dont on fe vante, & de ce confentement qu'on prétend avoir été général, fans variation ni rétracta tion. Certainement tout le monde doit être dans le plus grand étonnement de voir, qu'après que la France a déclaré plufieurs fois qu'elle accepteroit les Préliminaires, exce, pté le XXXVII. Article, & offert en la pla ce de celui-ci pour fûreté de l'éxécution desdits Articles Préliminaires, trois Places d'otage dans les Païs-Bas, (lefqu'elles n'ont pû être acceptées, parceque cela n'exem→ proit pas les Alliez d'une Guerre particulier. re avec l'Espagne, pendant que la France jouiroit de la Paix après avoir enfuite, pour lever cette difficuke, propofé un Partage reftreint par la France même à la Sicile & à la Sardaigne, comme un moyen propre à E. E: 5

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perfuader au Duc d'Anjou de confentir à re ftituer l'Espagne & les Indes: Qu'après tout cela, la France étant fommée de fe décla rer fur l'éxécution des Articles Préliminaires, afin que les Alliez fe puffent expliquer fur la Propofition qu'elle faifoit d'un Partage, elle prenne cette fommation pour un deffein formé de rompre la Négociation,. comme on vient de le dire; & qu'elle prétende que les Alliez, au lieu des Articles Préli minaires dans leur entier,excepté le XXXVII. & au lieu des Villes d'ôtage offertes dans les Païs-Bas, fe doivent contenter aujourd' hui de ces mêmes Articles Préliminaires, fans. le XXXVII., fans les Villes d'ôrage, & qu'ils cedent de plus la Sicile & la Sardai gne, en demeurant dans la même incertitude qu'auparavant fur la Reftitution de l'Efpagne & des Indes ; & qu'on veuille faire valoir cela, comme fi de fon côté on avoit confenti à tout fans variation ni retractation. On ne doit pas être moins furpris de voir qu'on accufe les Hauts- Alliez d'injuftice & d'obftination, parce qu'ils ne veulent pas ac-cepter une fi belle Propofition; & que fun cela on ôfe implorer avec une apparence d humilité la protection Divine; & imputer aux Hauts-Alliez les calamitez publiques & Leffufion du fang Chietien, dont cepen

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