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Lention de quelqu'une de ces ames comme i en avant an a cene époque. over Longue Gear elan de servir eu, cans # slience et a priere, ivit ou brudt et du tumule de la vie. Itans de site enchanteur, tout d'etait-il pas propre à élever le cœur de Phomme vers Dieu, par la contempla tion des créatures?

Eo Pannée 1529, vu ermate de FOrdre de Saint-Françons, frère Gilles Bettyau demanda & Pierre Lespervier, sieur de la Hantière. la permission de demeurer el habiter dans cette petite maison jusqu'à la fin de ses jours. Celui-ci accueillit favorablement cent demande, ainsi que l'atteste la pièce suivante, datée du 2 novembre 1529:

<< Pierre Lespervier, Escuyer, Sieur de la Hautière, scavoir faisons, à tous qu'il appartiendra, que, à la supplication qui nous en a esté faicte, de la part de frère Gilles Bellyan, que luy eussions octroyé et permis demeurer et habiter pendant sa vie dans nostre petite maison et chambre en apentis, qui est sur la vieil'e care voustée de la pointe de Misery, en laquelle logeait ci-devant nostre musnier dudict lieu de la Hautière, pour ledict Beliyaa y vivre et résider hermite en sainctes méditations, prières et oraisons, à l'imitation de Monsieur Sainct François, suivant les bonnes inspirations, résolutions et vollonté que ledict Bellyan nous a dict en avoir....

Considerant de nostre part combien de telles œuvres de piété et dévotion sont agréables à Nostre Seigneur Jésus-Christ, utiles et de bon exemple à un chacun, et pour estre aussy davantage participant aux prières dudict Bellyan, nous luy avons permis et permettons d'habiter et se retirer, sa vie durant, en nostre dicte maison et chambre en apentis, couverte de pierre d'ardoyse, estant sur la cave voustée de la pointe desdicts cousteaux dudict Miséry, dependant de nostre dicte Seigneurie de la Hautière, en la paroisse de S. Martin de Chantenay, près Nantes, pour y estre ledict Bellyan, à l'advenir, hermite de l'ordre de l'habit de Monsieur Sainct François, tant qu'il plaira à la Providence de Nostre Dieu, sans qu'il en puisse estre délogé par moy ny mes successeurs, parce que après le décès dudict Bellyan, aucun autre ne pourra entrer ny demeurer en la dicte maison et hermitage, que par notre exprès consentement et permission, ou de nos successeurs, Seigneurs dudict lieu de la Hautière. «En tesmoings de quoy nous avons mis nostre cachet à ces présentes

4 On trouve aussi Bellean et Bellian.

signées de nostre main au dict lieu de la Haultière, le matin de la feste des deffuncts, second jour de novembre, l'an mil cinq cent vingt et neuf.

« Signé PIERRE LESPERVIER, et cachet sur queue de cire verte.

« Par copie collationnée à l'original, aparu et rendu par nous, notaires royaux héréditaires à Nantes, soubzsignez le 15me jour de septembre 1607, avant midy.

< Ainsi signé CLAVIER et PINEAU, notaires royaux 1. »

Gilles Bellyan est donc le premier disciple de S. François, qui habita le coteau de Miséry. Il y vécut en ermite; ce qui fit donner à cette partie du coteau le nom d'Ermitage, que le couvent des Capucins porta plus tard, et qui s'est conservé jusqu'à ce jour.

Quelle fut la vie du frère Gilles Bellyan? Combien d'années vécut-il dans cet ermitage? A quelle date mourut-il? Ce sont là autant de questions auxquelles il ne nous est pas possible de répondre d'une manière certaine. Il est évident pour nous, d'après l'examen des documents que nous avons sous les yeux, que le pieux ermite fut toute sa vie l'objet de la vénération et du respect des habitants de la ville et de ceux des paroisses voisines. Sans doute il s'était disposé un petit oratoire dans son ermitage, mais il n'avait pas construit une chapelle proprement dite. Ce soin était réservé à l'un de ses successeurs. Enfin, tout nous porte à croire que frère Gilles Bellyan mourut dans un âge fort avancé.

En effet, après la mort de Gilles Bellyan, l'Ermitage fut habité par un autre ermite du même ordre de S. François, nommé frère Guillaume Illoujan2, auquel vint bientôt s'adjoindre Guy Chapelet, en religion frère Bruno, également de l'ordre de S. François. Or, en l'année 1609, nous voyons que ces deux ermites n'étaient à l'ermitage que depuis plusieurs années. Donc, à moins de supposer que l'ermitage resta longtemps abandonné, il faut admettre que frère Gilles Bellyan y vécut plus de soixante années. Les documents

1 Cette pièce, comme toutes celles que nous mentionnerons sans en indiquer la provenance, est extraite du dossier des Capucins de l'Ermitage, aux Archives départementales.

2 On l'appelle aussi Illouzan,

que nous avons recueillis s'accordent tous pour nous dire que. de 1529 à 1622, trois ermites seulement habitèrent le coteau de Miséry.

En l'année 1606, la terre de la Hautière passa entre les mains de Michel Ragaud, contrôleur général pour le Roi, en la prévôté de Nantes, qui l'acquit judiciairement. Le nouveau seigneur de la Hautière trouva à l'ermitage le frère Guillaume Illoujan et le frère Bruno. Il leur confirma la permission d'habiter, qui leur avait été accordée par les précédents seigneurs, et les autorisa même à fermer l'entrée de leur ermitage, jusque-là resté ouvert à tout venant.

Déjà l'ermitage s'était agrandi', les ermites avaient construit plusieurs cellules auprès de la petite maison du meunier. Avec les aumônes de la ville et des paroisses voisines, frère Bruno avait fait bâtir, un peu au-dessus de la vieille cave, une chapelle, pour le service du public qui venait y assister à la messe et à l'office divin. Mais les bergers et les passants s'arrêtaient souvent près de la chapelle et de la fontaine; le bruit qu'ils faisaient troublait les ermites et scandalisait les fidèles. Sur la demande du frère Guillaume et de frère Bruno, Michel Ragaud autorisa ces deux bons religieux à renfermer d'un mur de clôture la cave, les cellules, la chapelle et un certain espace de terrain qui leur servait de jardin. Il n'y mettait que deux conditions: la première, qu'il se réservait le droit de patronage; la seconde, que les ermites laisseraient aux gens du dehors l'usage de l'eau de la fontaine.

Voici cette pièce, datée du 28 septembre 1609:

<< A tous présantz et advenir scavoir faisons que, en la cour royalle de Nantes, devant les notaires héréditaires en icelle soubzsignés, a esté

Au dire de Travers, Histoire de Nantes, T. III, pag. 60: Le bureau de ville ordonna, le 12 septembre 1591, de faire les réparations à l'Hermitage du Misery, comme d'un lieu qui lui appartenait. La pièce que nous avons citée plus haut prouve qu'il ne lui appartenait pas. Si le bureau de ville y fit faire des réparations, à la fin de 1591, ce ne put être que comme bienfaiteur des ermites, et non pas comme propriétaire de l'ermitage.

présent et personnellement establiz Maistre Michel Ragaud, Sieur de la Hautière, controlleur général pour le Roy, en la provosté dudict Nantes et y demeurant, paroisse de Sainte-Croix, lequel a dit et déclaré que comme les précédants Seigneurs dudict lieu noble de la Vieille-Hautière ont pieusement toléré et souffert de longtemps, à plusieurs bons religieux hermites de l'ordre de Monsieur Sainct François, se retirer en ses maisons et chapelles dudict lieu, couverte de pierres d'ardoyses, au-dessus d'une ancienne cave voustée, à la pointe des cousteaux du Miséry, dépendant de la dicte terre de la Hautière, près le dict Nantes, tenue noblement et prochennement du Roy, nostre Sire, par ledict Ragaud, acquise judiciairement en ladicte cour de Nantes, puis les trois ans derniers, et que lorsqu'il fut mis en possession d'icelle, par Monsieur le Sénéchal dudict Nantes, trouvèrent audict hermitage frère Guillaume Illoujan et Bruno Chapelet, religieux hermites dudict ordre de Sainct François qui auraient dict estre demeurans et retirez, puis plusieurs années en iceluy, par tolérance desdicts et précédants Seigneurs de la Hautière. Lesquels frères hermites auraient, puis peu de jours remonstré, audict Ragaud, que ses bergers et pasteurs et plusieurs survenans et passans s'arrestaient souvent près ladicte chapelle, entre icelle chapelle et la fontaine qui est vers loryant, y faisaient de grandz brui et yrrévérences et scandal, qui donnait trouble pendant le sacrifice de la messe et service divin, et leur apportait plusieurs autres incommoditez et inconvénients;

« Suplians et réquérans, pour y esviter qu'il pleuse aux Sieurs de la Hautière leur donner et concéder le petit couvent et quanton de terre en triangle, qui est entre les dicles chapelle et fontaine, et permettre le faire enclosre avecq ladicte fontaine, ainsy qu'on a faict naguère de son consentement l'entrée dudict hermitage, affin que jour et nuit ils puissent avecq plus de repos et sillence, vacquer plus librement à leurs prières et service de la divine Majesté. Ce que le Sieur de la Hautière ayant trouvé raisonnable, et porté de mesme piété et ferveur que ses devantiers Seigneurs dudict lieu, fondateurs et patrons dudict hermitage. Désirant non seullement continuer ceste charitable hospitalité à l'endroit de personnes sy recommandables, qui sont veuz et cogneuz zélés à l'honneur de Nostre Seigneur Jésus-Christ et de la très glorieuse Vierge Marie, mais aussy pour ayder à son pouvoir à l'entretien et continuation de ceste louable dévotion et austère profession, et d'aultant plus participer aux bonnes et sainctes prières desdicts hermites, il leur aurait permis et permet, en tant que besoin serait, leur demeure et résidence en la dicte chapelle de l'hermitage du Miséry, et iceux vaquer en leurs prières, oraisons, services divins et méditations, à l'imitation de Monsieur Sainct François, tant qu'il plaira à la divine Providence, soubz le bon plaisir de Monseigneur

l'Evesque de Nantes. Et sy leur a donné et concédé, octroye et concède l'usage et usufruict des jardins, fontaine, emplacement et quanton de terre, en forme triangulaire, qui est entre ladicte chapelle et fontaine, proche et adjacent ladicte cave voustée, sur ladicte pointe des cousteaux du Miséry, dépendant de sa dicte maison;

« Voullant, veult et consent ledict Sieur de la Hautière que lesdictz quanton de terre, jusques à ladicte fontaine, et près ladicte cave, puisse estre enclos et circuit de murailles quand bon semblera esdicts hermites, donnant et laissant toutefois le libre usage de l'eau de ladicte fontayne, par le dehors vers loryant, aux passants, voisins, pèlerins, ou autres, qui en pourront avoir besoin sans que iceux hermites peussent estre deslogės par luy ny ses successeurs, vivans en ceste saincte profession, sauf le droit de patronnage et concession, appartenant au Sieur de la Hautière, qu'il a expressément réservé et réserve, pour luy et ses successeurs, Seigneurs dudict lieu, lorsqu'aucun autre hermite désirera entrer et résider audict hermitage...

« Lesquelles déclarations, permissions et concessions et choses susdictes ont esté stipullées par ledict frère Bruno, l'un des dicts hermites, et nous Notaires soubz écrits, pour eux et autres hermites qui par cy après y seront reçus. Et à tout ce que dessus ledict Ragaud y a esté de son consentement jugé...

⚫ Donné tesmoings le scel royal de la cour de Nantes, apposé aux pré

sentes.

« Faict et consenty audict Nantes, en la maison de Maistre Jean Bodin l'un desdicts Notaires soubz ecritz, le 28° jour de septembre 1609, avant midy.

Ainsi signé frère BRUNO, hermite de l'hermitage S. François les Nantes, RAGAUD, BODIN, notaire royal, ROUAIRY, notaire royal. >

Que nos lecteurs nous pardonnent cette longue citation. Nous l'avons crue nécessaire, parce qu'elle résume parfaitement tout ce que nous avons dit jusqu'ici de cette première fondation de l'ermitage. D'un autre côté, cette pièce nous indique clairement l'espace de terrain qui fut renfermé dans cette première clôture.

Les murs furent construits à chaux et sable; les ermites furent à peu près garantis contre les bruits du dehors, pendant leurs méditations et leurs prières, aussi bien le jour que la nuit, et les fidèles ne furent plus troublés, pendant qu'ils assistaient à la messe ou à l'office divin.

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