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desdictes anciennes murailles, dudict ancien jardin, du costé du parc de la Hautière, jusques audict rocher, et à la longueur de huict vingt piedz de Roy, en sorte que ledict petit bois de fustaie, qui est dans la coullée, vers la rivière de Loire, au dessoubz dudict parc dudict lieu de la Hautière, demourera ausdictz Pères Capucins, enfermé avec l'accroissement et allongement dudict jardin, à la charge de laisser quinze piedz de franc entre la muraille dudict parc de la Hautière et celle du coing et angle du mur vers Occident, qui sera construit pour enclosre et enfermer ledict emplacement et accroissement de jardin. Et parce que lesdictz Supérieurs et religieux Capucins présants et autres, qui habiteront audict lieu, chapelle et enclos dudict Sainct François du Miséry, ne pourront prétendre et avoir aucun droit ny propriété au fonds de dehors dudict emplacement ci dessus spécifié, couper ny émonder, faire coupper par pied, desplanter ny autrement endommager les autres bois de fustaies et affinientz, qui sont plantés et pourront à l'advenir estre faictz planter, au dehors desdictes chapelles de Sainct François dudict Misery, et emplacement leur donné, et cy dessus spécifié, ny s'estendre sur les garennes, perrières, cousteaux et autres domaines dudict lieu et terre noble de ladicte Hautière, qui sont demourants ausdicts sieurs de la Hautière, Ragaud, seigneurs et possesseurs paisibles, lesquels sont les mesmes préservations et conditions portées par ledict premier acte de donnaison, du treiziesme juing l'an 1622.

« Et pour ce que ainsy, et de la manière, lesdictz sieur et dame de la Hautière l'ont voullu et consenty, promis et juré tenir sans y contrevenir, ils y ont esté par nousdictz, Notaires royaux soubzsignez, jugez.. Lesquels ont faict en présence de Vénérables Pères : Modeste de Mayenne, gardien des Capucins dudict Nantes, Archange de Bazoge, supérieur dudict Sainct François du Miséry et Raphaël dudict Nantes, religieux dudict Ordre de Sainct François, Capucins de leur dict couvent dudict Nantes, depputtés par la communauté d'yceluy, pour ouïr et entendre lecture du présent acte et l'accepter, attendant l'homologation en estre faicte au prochain Chapitre général et provincial dudict Ordre, assigné en la ville du Mans, soubz le bon plaisir des révérends Pères Provincial et Définiteurs de cette province.

« Faict et consanty en ladicte maison et demourance desdicts sieur et dame de la Hautière, où ils ont signé avecq les Pères et religieux députez, le vingt neufiesme jour de juing, l'an mil six cent trente six, après midy.

Ainsi signé au registre: RAGAUD, Françoise DACHON, frère MODESTE de Mayenne, gardien indigne des Capucins de Nantes, frère ARCHANGE, frère RAPHAEL de Nantes, Capucins, BODIN, procureur royal, PAPION, notaire ecclésiastique et royal, qui a retenu les originals.

faciliter la disposition en jardin du terrain iemandé, is en rem tirer, en 1635, une grande quantite de pierres le ale et le msons, puis ils le donnèrent aux Capucins. L'acte est au 29 juin 1625. Nous y lisons:

Les Capucins < ayant eu besoing d'accroistre et faire enfermer in murailles la terre qui est au bout du peut ancien ardin, leur ionne, za costé d'occident, pour s'y faire jardinage necessaire à a oriture es dictz religieux, ils auraient remonstre, fait voir et cognoistre insücs sieur et dame de la Hautière, sur e lieu, eur besoing. Lesqueis auraient faict parvenir et tirer l'an dernier grand nombre de pierres de taule et rochers de grison, qui estaient estevez au bout et aux environs Judict ancien jardin, et qui eussent empescne accroissement licely; obtemperant à la remonstrance les Pères Capucins, et pour aider à leur norrture ont octroié, voulut consenty ce qu'ensuit:

< Sachent tous presents et advenir, que par nostre licte cour rovie dudict Nantes, devant les notaires hereditaires celle soubz siguez, at esté presents et personnettement establis esdicts sieur et lame le a Hautière, demourant en leur maison, rue des Jacobins, paroisse de Sacre Croix dudict Nantes, ladicte femme auctorisée suffisamment, à sa requeste dudict sieur de la Hautière, Ragaud, son nary, pour l'effet les presentes. Lesqueis, pour l'honneur de Dieu et aider à leur pouvoir à la necessite desdictz réverends Pères religieux Capucins, qui sont à presant et seront successivement envoiés par la Saincte Obedience a adicte chapelie. esglise et encios dudict Sainct François in Misery, leur ont octroié done, leur donent et octroient pieusement, je leur francae liberaïite et bonne voilonté, l'emplacement qui est sur le cousteau indict Misery, 20 bout de l'ancien jardin qu'ils avaient ione ci ievant, comme dict est. avecq la dicte chapelie, ausdicts reverends Pères Capucins. à prendre depuis le coing de la muraille de l'ancien jardin, qui regarde le coste et parc de la Hautière, la longueur de huictz vingt piedz, jusques 10 rocher qui est au delà d'un petit jeune boys de fustaies, qui est ians une couilée, proche dudit ancien jardin, iu costé ï'Occident, et, pour a largeur, jusqu'à la volete des battellers, tant depuis cedict bout, que depuis l'autre extrémité de la muraille qui joint la grotte ou caverne voustée, a tirer en igne iroicte jusques au joignant de adicte volete et sentier des mariniers et batteriers, qui passent procne et an long je ladicte rivière le Loire, en tout sens, des deux costes de large et de long. Lequel emplacement lesdicts sieur et iame ie a Hautière out vouilu. permis et consenty, veuient, consentent et permettent estre ferme et encios, comme et quand il plaira ausdicts Pères Capucins, à lalignement

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« BODIN, procureur royal. PAPION, notaire ecclésiastique et royal. »

Cette longue citation nous a paru nécessaire, car, toute précise qu'elle est, nous allons la voir devenir la source de plusieurs de procés. C'est d'ailleurs le plus grand accroissement que reçut le couvent de l'Ermitage, après sa fondation. Enfin, tout y est indiqué avec clarté, et sa lecture attentive nous suffit, en la comparant avec deux autres pièces, pour nous rendre compte de la situation respective, à cette époque, du couvent de l'Ermitage et de la propriété de la Hautière.

Le coteau de l'Ermitage a tellement été bouleversé depuis 90 ans qu'il est presque impossible aujourd'hui, quand on le visite, de se rendre compte de ce qu'il était à cette époque. Par cette pièce du 29 juin 1636, nous voyons que les Capucins furent autorisés, par le seigneur de la Hautière, à s'étendre, du côté de la Loire, jusqu'au sentier des bateliers. Du côté de la ville, leur enclos venait jusqu'au réservoir où s'écoulait l'eau de la fontaine qu'ils avaient renfermée dans leur jardin, c'est-à-dire, à peu près jusqu'à l'escalier actuel de Sainte-Anne. Au nord, cet enclos se terminait à l'arête du coleau; enfin à l'ouest, le seigneur de la Hautière leur concédait la longueur de 160 pieds de terrain à prendre en ligne droite, de manière à enfermer un petit bois de futaie qui se trouvait dans une coulée proche de là. La délimitation était fixée par un rocher, situé à 160 pieds de l'ancien jardin, derrière le petit bois. Quant au parc de la Hautière, il s'avançait sur le coteau, de l'ouest à l'est, parallèlement à la nouvelle concession faite aux Capucins, jusqu'au chemin appelé encore aujourd'hui le chemin des filles. La largeur de 15 pieds de terrain, qui devait être laissée entre le parc de la Hautière et la muraille que les Pères Capucins étaient autorisés à élever, pour enclore leur nouveau terrain, était destinée à l'établissement d'un chemin allant de Nantes à Chantenay, en passant par l'Ermitage. Enfin, ce chemin lui-même, autrefois simple chemin à piétons, remplaçait un chemin à chariots, qui se trouvait auparavant trente ou quarante pas plus haut sur le plateau, et que le sieur Ragaud avait fait enfermer dans son parc en 1607.

Il y avait, à la vérité, plus loin encore sur le plateau, un autre chemin à charrettes, appelé le grand chemin de Nantes à Chantenay, qui passait par le village des Perrières, mais ce chemin était impraticable en hiver et par les mauvais temps. Bien différent était celui qui séparait le parc de la Hautière et l'enclos des Capucins. Parfaitement construit et entretenu de Chantenay jusqu'à l'Ermitage, il se prolongeait sur Nantes par une avenue ou rabine de chênes que les Capucins avaient creusée, aplanie et plantée au mois de décembre 1630, avec l'agrément et la permission du sieur de la Hautière. Cette rabine partait des murs du parc de la Hautière et se prolongeait jusqu'à la croix de l'Ermitage, suivant ainsi l'arête du coteau. Bien soignée et cultivée, elle était déjà fort belle en 1658; elle était très commode pour le public qui, sans elle, n'aurait pas eu d'ombrage dans ce lieu, et elle contribuait beaucoup à la décoration du coteau. Mais la donation du 29 juin 1636 devait être acceptée par le Chapitre Provincial. Elle le fut le 27 juillet suivant, comme l'atteste cette autre pièce que nous reproduisons :

« Nous, Frère Séverin de Morlaix, Provincial des Frères-Mineurs Capucins, de la province de Bretagne, F. Raphaël de Nantes, F. LouysFrançois de Rennes, F. Bonaventure de Moncé, F. Joseph de Vitré, prêtres, prédicateurs du mesme Ordre, et Définiteurs de la mesme province, assemblés en nostre couvent du Mans, pour la célébration du Chapitre provincial, le 18 juillet 1636, ayant leu attentivement le présent acte authentique de donaison de Nobles Personnes Michel Ragaud, controlleur général pour le Roy, en sa provosté de Nantes, et Françoise Dachon, son épouse, sieur et dame de la Hautière, nous l'avons acceptée et acceptons, avec toutes les clauses et conditions y contenues, remerciant très humblement lesdicts sieur et dame de leur libérale donaison et saincte affection à notre Ordre, priant de toutte notre affection NotreSeigneur Jésus-Christ de les voulloir combler de mille bénédictions.

«

Faict en la chambre de la Définition de notre couvent du Mans, ce 27 juillet 1636.

F. SEVERIN, Provincial, président.

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Cette croix avait été plantée, en 1617, par la ville de Nantes, au haut de la

rue actuelle de l'Ermitage, à trente mètres environ du couvent.

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