Page images
PDF
EPUB
[ocr errors]

HYACINTHE-René Mouillard.

Hyacinthe-René Mouillard naquit au faubourg de Saint-Lazare, paroisse de Maroué, canton de Lamballe, arrondissement de SaintBrieuc, Côtes-du-Nord, le 28 janvier 1747. Il fut baptisé le lendemain dans l'église de Saint-Jean. Il entra chez les Capucins à l'âge de 17 ans et 11 mois, et il y fit profession le 23 janvier 1766, sous le nom de DOSITHÉE de Lamballe. Il fut ordonné prêtre à la fin de ses études.

[ocr errors]

Le 28 octobre 1789, le Père Dosithée de Lamballe était, vicaire du couvent de l'Ermitage. Le 7 mars 1790, il fit le serment civique à Donges, axec le clergé de la ville. Le 4 mai 1790, il déclara vouloir garder l'état religieux qu'il avait embrassé. La seconde déclaration qu'il fit, le 28 décembre 1790, offre une tournure assez bizarre: «Je soussigné, dit il, sans être aristocrate ni fanatique... déclare vouloir vivre en communauté, et dans la maison qui sera conservée dans le département de la Loire-Inférieure. »

[ocr errors]

Une déclaration formulée en ces, termes était d'une nature inquiétante. En effet, le Père Dosithée de Lamballe sortit de son couvent, vers le 1er avril 1791, et prêta serment. Le 8 mai de cette même année, nous le trouvons à Notre-Dame, comme premier vicaire, disent certaines pièces, comme troisième vicaire, disent d'autres pièces en plus grand nombre. Le 25 septembre 1791, il fut nommé curé constitutionnel de Pornic, à l'unanimité de 28 votants, et il se hâta d'aller prendre possession de ce poste. Il toucha toujours très-régulièrement son traitement, mais il n'abdiqua pas ses fonctions et ne remit pas ses lettres de prêtrise. Nous trouvons à son nom, sur un état fait en Directoire à Paimbœuf, le 18 ther midor an III (5 août 1795), cette observation: « Il s'est toujours montré patriote, mais il est encore prêtre; et sur un autre : « Bon citoyen; on ne pourrait lui reprocher que d'être encore prêtre. »

Ce serment civique ne contenait rien qui fût contre la conscience.

[ocr errors]

Il prêta tous les serments qui furent successivement exigés, et nous le retrouvons encore à Pornic le 4 brumaire an VII (26 octobre 1798). Là, nous perdons complètement sa trace. Peut-être est-il mort à cette époque, car il ne nous fait pas l'effet d'un homme disposé à quitter Pornic de son vivant.

JOSEPH-HYACINTHE-CÉLESTE DE LA VICOMTÉ CHAUCHART.

Ce religieux, né le 16 mars 1718, entra chez les Capucins et y fit profession, sous le nom de FRANCOIS-MARIE de Saint-Malo. Il y fut ordonné prêtre.

Le 28 octobre 1789, le Père François-Marie de Saint-Malo était au couvent de l'Ermitage. Le 4 mai 1790, il déclara énergiquement que, « tant qu'il existerait des Capucins dans le cloître, il voulait y vivre et y mourir.» Il partit pour Saint-Servan, le 12 otobre 1790. Que devint-il pendant la Révolution ? Nous l'ignorons. Tout ce que nous savons, c'est que, en 1795, il figure parmi les prêtres insermentés de la commune de Rennes, signataires d'une réclamation pour la liberté religieuse. (Vie de l'Abbé Caron par un Bénédictin, pag. XXVI, Pièces justificatives.) Le Père François-Marie de Saint-Malo avait alors 77 ans.

SIMON-JOSEPH RIOCHE.

Simon-Joseph Rioche naquit à Bécherel, arrondissement de Montfort, Ille-et-Vilaine, le 7 février 1754. Il entra chez les Capucins à l'âge de 25 ans, et il y fit profession, le 16 octobre 1780, sous le nom de FRANÇOIS de Bécherel. Il y fut ordonné prêtre.

Le 28 octobre 1789, le Père François de Bécherel était au couvent d'Auray. Il y déclara, au mois de mai 1790, « vouloir vivre et mourir dans le cloître. » Il arriva au couvent de l'Ermitage, le 2

Renseignement communiqué par le Père Apollinaire de Valence, Capucin.

décembre 1790, pour remplacer le Père Pacifique de Corlay; mais son Provincial lui avait marqué que, dans le cas où il ne pourrait rester au couvent de l'Ermitage, il devrait se rendre au couvent du Croisic. Le 28 décembre 1790, à l'Hôtel de Ville de Nantes, il renouvela sa déclaration de « vouloir vivre et mourir dans le cloître, et y mener la vie monastique. » Son vœu était « de se rendre au Croisic au plus tôt, comme son Provincial le lui avait marqué, mais toujours avec le plus vif désir de revenir à Nantes, si MM. du Département et de la Municipalité le réclamaient pour occuper quelque emploi, et jugeaient ses services de quelque utilité, comme étant bon patriote. » Il partit peu après pour le Croisic, et ne prêta pas serment.

Quand les prêtres et les religieux non assermentés furent obligés de se rendre au chef-lieu de département, au commencement de 1792, Simon-Joseph Rioche vint à Nantes, avec tous ses confrères du Croisic. A Nantes, il logeait : Haute-Grand'Rue, chez M. Thibaud, au Pilory, dès le 26 mars 1792. Il se présentait régulièrement à l'appel nominal. Cependant il ne tarda pas à s'enfuir du chef-lieu, et depuis, on n'en entendit plus parler à Nantes. Son nom se trouve sur toutes les listes des ecclésiastiques soumis à la réclusion ou à la déportation, comme ayant refusé de prêter

serment.

MICHEL CHANQUIER.

Michel Chanquier, né au mois d'octobre 1758, entra chez les Capucins et il y fit profession, en qualité de frère lai, sous le nom de RAPHAEL de Morlaix. Le 28 octobre 1789, ce religieux était au couvent de l'Ermitage. Le 4 mai 1790, il déclara que son intention était de garder l'état religieux qu'il avait embrassé. Il partit pour Brest, le 26 novembre 1790. Nous ignorons ce qu'il devint dans la suite.

FRANÇOIS-XAVIER GUIGNARD.

François-Xavier Guignard, né le 18 novembre 1738, fut admis chez les Capucins de l'Ermitage, en en qualité de frère tertiaire, le 1er septembre 1788, sous le nom de ALBERT des Sables.

Le 4 mai 1790, il déclara qu'il réservait de s'expliquer, lorsqu'il saurait le sort de la maison de l'Ermitage. Le 28 décembre 1790, il protesta vouloir vivre et mourir dans son Ordre. «En attendant avec résignation tout événement, il pense à se retirer sous peu dans la maison du Croisic, pour y vivre avec les Capucins ses confrères.» Mais il ne tint pas à cette résolution. Il quitta son couvent vers le premier avril 1791, prêta serment, et resta à Nantes, où il toucha régulièrement son traitement jusqu'à la fin de 1792. [l passa dans le District de Paimbœuf, au mois de janvier 1793, et depuis lors nous ne savons ce qu'il est devenu.

[ocr errors]

t

NOTE

A la page 37, nous donnons le nom des cent pas à l'escalier construit par les Capucins de l'Ermitage, proche leur couvent, à la fin du XVIIe siècle. C'est une erreur que nous nous faisons un plaisir de rectifier, en insérant ici une note qui nous a été adressée par M. Petit, trésorier de la Société archéologique de Nantes. Voici

cette note:

L'escalier construit par les Capucins, à 38 pieds de leur premier enclos, ne devint pas l'escalier des cent pas. Celui qui fut connu sous cette dénomination ne fut construit qu'en 1763, du côté de Nantes, à 75 mètres de celui commencé en 1683, près du couvent. Il se trouvait à l'angle de la grande échancrure du rocher, entre

l'escalier de la ruelle des Anguilles et l'escalier de Sainte-Anne, construit en 1851, dont la base coupée, en 1856, par la voie ferrée, a été rétablie avec passerelle et palier à deux rampes.

Au point même de l'escalier de Sainte-Anne, et à son sommet vers l'est, était la Pierre nantaise, partie du rocher, qui présentait une surface unie, inclinée et raide sur laquelle les enfants du quartier dansaient pieds nus. Le dernier reste de cette surface unie a été détruit en 1837.

La Pierre nantaise précédait immédiatement l'escalier des Capucins.

Après la donation du 30 septembre 1698, par François de Nort, les Capucins reportèrent le mur de leur enclos jusqu'à l'escalier, renfermant ainsi les 38 pieds de terrain qui les en séparait précédemment.

Ce dernier mur existe encore, et l'on y retrouve l'un des pilastres et le plein-cintre en grisons de la porte qu'ils avaient établie pour leur service. Cette porte a été bouchée à rase muraille. Elle se découvre un peu plus bas qu'une porte carrée ouverte pour correspondre au niveau de l'un des paliers de l'escalier de SainteAnne, le second en descendant. Ce fut pour l'ouverture de celle-ci que le jambage nord de l'ancienne porte-cintrée disparut.

« Quant à la pierre levée qu'on voit plus bas, elle marque certainement l'ancien point de la fontaine. Afin d'en permettre l'accès, un passage a été conservé dans le petit parapet qui longe l'escalier; ce que la disposition régulière des deux pilastres de ce passage et la taille des grisons dont ils sont garnis indiquent suffisamment. >

Nous sommes heureux que M. Petit, si versé dans la topographie et l'histoire du Vieux-Nantes, n'ait trouvé que cette erreur dans notre travail.

« PreviousContinue »