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VIII. On ne croit pas avoir commis aacun crime pour lequel on ait befoin de demander grace & pardon à Son Alteffe Séréniffime, ni pour lequel on doive fentir l'infaportable difgrace de S. M. Imperiale.

IX. Les Habitans laiffent là le raport que Mr. le Lieutenant-Colonel de Staudach a jugé à propos de faire, mais ils ne peuvent pas s'empêcher de lui repréfenter, qu'il ne fauroit nier devant Dieu qui fait tout, qu'il n'ait fait tirer le premier, fans dire mot, fur le détachement des Troupes des Etats, après quoi celui-ci a pareillement fait feu pour fa défense, & que lorfque ledit détachement s'eft retiré dans le bourg de Leer, croyant le nombre des attaquans plus forts qu'il n'étoit, il ne l'ait fait poursuivre, & n'y ait fait entrer fon monde conjointement avec les fuïars. A quelle occafion il faut bien remarquer qu'on avoit promis à Aurich à Mr. le Commandant Feldmann de vouloir tout laiffer in ftatu quo, & que nonobftant cela on n'a pas difcontinué de faire violences fur violences; même après avoir invité Mr. le Commandant le 6. du courant de venir à Aurich, on a, fans attendre fa réponse, fait fortir de ladite Ville le même jour quantité de gens armez, qui ont attaqué le bourg de Leer au jour du Seigneur, lorfqu'il étoit dépourvû de monde, & y ont fait un carnage horrible, où cependant le fouverain Monarque de l'Univers a vifiblement montré fa juftice & fa bonté.

X. On ne craint pas de rendre compte de fa conduite, & on defire avec paffion d'être informé de la prétenduë veritable fituation de l'affaire: Cependant comme non feulement Tome IV.

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elle

elle regarde tout le Païs en général, & que par confequent on ne fauroit communiquer plus à propos cette information tant vantée, qu'à la Diete générale & libre, qui est prorogée; mais qu'outre cela on peut en tout cas de paffer entierement de l'information du Conteiller privé & Chancelier, qui dans fon Hiftoire d'Ooffrife, comme il l'apelle, a déja fuffifamment informé le public du fens qu'il lui plait de donner aux Accords, & qu'il veut qu'on ne les explique ni felon la lettre, ni felon l'ufagé de plus d'un fiecle, mais felon une idée qu'il s'eft formé lui-même d'un certain ordre qui doit regner entre le Prince & les Sujets, fans avoir aucun égard à l'obligation qui naît du ferment par où l'on s'est engagé à l'exacte obfervation des Accords du Païs; de forte que c'est cette même Hiftoire d'Ooftfrise qui a ouvert les yeux aux habitans, & qui leur a montré, pour ainsi dire au doigt, le joug fous lequel il faudroit plier, fi les chofes tournoient fuivant l'intention de l'Auteur; de qui on eft bien perfuadé que c'est lui qui médite depuis tant d'années de mettre le malheureux Païs en feu & en flamme, & de le plonger par les nouvelles opinions dans la derniere mifere, & que c'est lui qui pour af‐ fouvir fon ambition infatiable, cherche à detourner le cœur du plus cher & gracieux Prince, de l'affection paternelle pour fes Sujets, & par confequeut des falutaires fentimens de paix. Et comme après tout perfonne ne fauroit fe croire garanti par le fauf-conduit qu'on a envoyé par écrit contre la fureur de gens emportez qui n'en favent rien, Son Alteffe ne prendra pas en mauvaise part, que fur ces con

fiderations, les habitans ne puiffent fe refoudre d'étivoyer des Députez à Aurich.

La Refolution ci deffus a été prife dans ces termes, & non-dans d'autres, par toutes les Communes qui étoient affemblées des Bailliages relpectifs, moi Notalre requis, prefent, ce que j'attefte par la foufcription de mon nom, & le Seau Notarial. Fait à Leer dans l'Affemblée des Députez le 16. Avril 1726.

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L. S.
Not.

P. MENCKEMA. Imp. Auth. Not publ. in fidem subscripfit Sigilloque Notar. corroboravit.

Enfin Leurs Hautes Puiffances, pour ne ,, rien oublier de tout ce qui pouvoit conduire les chofes à un accommodement amia,,ble, envoyerent un Député au Prince ,, d'Ooftfrife; ils choifirent pour cette Commiffion Mr. Lewe d'Adwart de la Provin,, ce de Groeningen, Miniftre très capable de conduire une affaire de cette importance. Ce Seigneur fe rendit à Aurich, où il eut ,, plufieurs Conferences avec les Miniftres de Son Alteffe Séréniffime, à qui il étala toutes les raifons qui devoient engager le Prince à prendre le parti d'un accommode,,ment amiable. Il eut le 24, Avril audien ce du Prince à qui il fit le discours ci joint.

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Propofition de Mr. Lewe d'Adwart Député des Etats Généraux det Provinces-Unies, faite dans fun Audience du 24. Avril 1726.

L

SERENISSIME PRINCE,

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Es juftes aprehenfions que donnent à Leurs Hautes Puiffances les Etats Généraux des Provinces Unies, les troubles de l'Ooftfrife, & les hoftilitez qui ont été com mifes; leurs intérêts infeparables de l'affec tion & des bonnes difpofitions où elles font par raport à la confervation d'un Païs fi voifin de leurs Etats, enfin leur haute eftime pour la perfonne de Votre Alteffe, ont déterminé Leurs Hautes Puiffances à m'envoyer ici exprès pour complimenter Votre Alteffe Séréniffime en leur nom, & après l'avoir affuré des bons offices amiables de Leurs Hautes Puiffances, lui repréfenter combien il feroit agréable à Leurs Hautes Puiffances que l'on étouffât enfin ces defordres qui augmentent de tems en tems, defordres qui menacent d'un bouleverfement total un païs livré aux maux de la difcorde, & d'autant plus malheureux qu'après avoir eu le bonheur de poffeder dans fon fein le Pere &les Ancêtres de Votre Alteile Séréniffime, il ternit cette gloire par la défunion où font la plupart des habitans avec Votre Alteffe Séréniffime, le digne defcendant de fes glorieux Ancêtres, qui étant le tendre Pere de fes Peuples, ne peut

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être

être que très-fenfible à ces troubles, qui ne le touchent pas moins, qu'ils font préjudiciables au païs, & qu'ils inquietent des voifins qui ne refpirent que la paix. Une trifte experience n'a déja que trop apris les fâcheufes fuites des démêlez de l'Ooftfrife, & Votre Alteffe Sereniffime eft trop éclairée pour ne pas être convaincue du malheur d'un païs, où s'allume le feu de la difcorde, & que quelque petit qu'en foit l'étincelle, quand une fois il eft allumé, il eft fouvent impoffible de l'éteindre. La pénétration de Votre Alteffe Séréniffime lui repréfentera ce tableau d'une maniere encore plus fenfible que je ne pourrois le faire; mais les Etats Généraux des Provinces-Unies ayant bien voulu m'honorer de la Commiffion d'affurer Votre ALteffe Séréniffime de leur fincere estime pour Votre perfonne, je ne puis me difpenfer de représenter à Votre Alteffe Séréniffime que fi l'on n'arrête pas ces troubles, cette difcorde & cette confufion dans leur naiffance, il fera trop tard d'y remédier, & le mal empirera; fi l'on ne previent point ces troubles avec prudence, il s'enfuivra une ruine mutuelle, car après la ruine de l'un ou l'autre parti, on apellera dans le païs des troupes étrangeres, Qui fe livrant à leur propre intérêt pilleront & ruineront ce que les plus fages auront fçu conferver & mettre à couvert. Votre Altelle Séréniffime a trop de pénétration & trop d'amour pour l'infortunée Ooftfrife pour qu'il foit néceffaire d'avoir recours à de plus vives - exhortations, pour en convaincre Votre Alteffe Séréniffime & pour exciter fes foins paternels pour les Sujèts; fon attention natuCc 3

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Trelle

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