où le bruit des événements l'avait précédé, trouva la ville dans une grande effervescence, et fut bientôt obligé d'en sortir. Les vieilles passions politiques s'étaient réveillées, des menaces furent proférées, et le prélat ne consultant que la frayeur d'un àme involontairement saisie, partit précipitamment et se réfugia à Nice. A peine était-il arrivé qu'une attaquè d'apoplexie l'avertit de sa fin prochaine. Il ne se fit pas illusion, il donna des ordres pour se faire transporter à Avignon, voulant mourir, disait-il, au milieu de ses enfants. On le ramena à petites journées, et il rendit le dernier soupir le 4 octobre 1830. Il avait ordonné par son testament que l'on fit d'abondantes aumônes aux pauvres. Des legs pieux faits aux Séminaires et aux établissements de bienfaisance attestent sa charité. α Ainsi après avoir essayé de sortir des révolutions, la France s'y replonge' encore. Toutefois dans ce laps de trente ans, nous avons vu la liberté rendue au culte, le Concordat conclu, notre diocèse réorganisé et les prêtres revenus de l'exil et éprouvés par la persécution reprendre avec ardeur les fonctions de leur ministère. Ni veilles, ni travaux ne peuvent étonner leur courage. Ils joindront, s'il le faut, les fatigues de l'apostolat à la sollicitude pastorale, et si la nature leur refuse ses dons, ils puiseront dans leur zèle une éloquence à laquelle rien ne pourra résister. Le P. Thomas, MM. Raspaud, Reboul et une foule d'autres, devenus chefs de missions, parcourent les villes et les campagnes, ébranlent les populations et les réconcilient avec Dieu. Les paroisses reçoivent une organisation nouvelle, les églises s'embellissent, et les peuples animés de ferveur se pressent autour des autels. Bientôt on voit reparaître les anciennes institutions monastiques, brillante floraison de l'Évangile, gloire si pure de l'Église. Les religieuses hospitalières reprennent leur place au chevet des malades, et pendant que leurs mains bienfaisantes pansent leurs blessures et que leurs paroles si suaves calment leurs douleurs et leur adoucissent le passage à l'éternité, les Sacramentines se pressent près des autels, et gémissent de ce que le malheur des temps les force à partager sinon leur cœur du moins leurs soins et à veiller sur le premier âge. Les Dames de St-Charles embrassent toutes les bonnes œuvres aucune n'est étrangère à leur charité. Celles de l'Immaculée Conception surgissent, humbles d'abord, et semblables au grain de sénevé, mais appelées à prendre de grands développements, à s'étendre au loin et à couvrir tout le diocèse. La maison de St-Eutrope n'a d'autres désirs que de rester dans la voie humble et modeste que ses fondateurs lui ont tracée. Bientôt le Carmel reparaît, et cette génération d'âmes célestes qui sur la terre vivent de la vie des anges renouvelle les prodiges des temps antiques. Enfin les religieuses de la Visitation, de Ste-Ursule et du Sacré-Cœur ouvrent leurs pieux asiles aux jeunes personnes, les forment à la vertu, et les renvoient dans le monde pour être la bonne odeur de JésusChrist. Cependant de pieux laïques entreprennent un nouveau genre d'apostolat, celui du bon exemple: M. de Videau, M. de Chaternet et une foule d'autres feront à jamais notre admiration. Les Séminaires s'organisent, écoles de science et de piété où les jeunes clercs, reçus dès leur enfance, grandissent à l'ombre des autels, et se préparent aux pénibles fonctions du saint ministère. Bientôt enflammés de zèle, ils s'élançent dans la carrière, bien qu'elle n'offre plus que des privations et des mépris. Jésus-Christ y a marché le premier, et c'est en montant au Calvaire qu'il a racheté le monde. Destinés à continuer son œuvre, c'est en se dévouant aux travaux et aux souffrances, que les prêtres peuvent rendre à nos sociétés modernes, courbées sous le matérialisme le plus dégradant, la vigueur et la vie. Ils le savent, et rien ne peut ébranler leur courage. Le ciel leur donne des aides des légions de frères et de sœurs, sous différents noms et sous divers costumes, vont s'établir à côté du presbytère, et n'ont qu'un même but, celui de gagner des âmes à Dieu. Qu'importent après cela les attaques de l'impiété? Les révolutions se succèdent, les conquérants disparaissent, les trônes s'écroulent, la religion toujours semblable à elle-même, seule s'avance calme et majestueuse à travers les convulsions des passions humaines et accomplit ses immortelles destinées. FIN DU SECOND VOLUME. DES SOMMAIRES DES LIVRES CONTENUS DANS CE SECOND VOLUME. La Renaissance. d'Apt. - -- - Concile d'Avignon. Comtes de Provence seuls seigneurs - d'évêque faite à Orange. -- démet entre les mains du roi. - Chapitre d'Orange réformé. - - Dernière élection L'évêque d'Orange se - - Savona- role. Pallavicini cardinal-évêque de Cavaillon. — État déplorable de l'Église. Respect de l'autorité affaibli. Page 1 LIVRE ONZIÈME. 1543 - 1563 Sadolet à Carpentras. Son traité de l'Édification de l'Église. Les hérétiques de Provence. Leur développement. Ils font alliance avec cherchent à s'introduire dans Avignon. - Serbelloni. Crussol. - Parpaille. tous une croix. Traité d'Amboise. - Résumé. Page 65 - Les Jésuites à Avignon. Charles IX. Serbelloni meurt. Venterol. - - - - - - - Fin de cède. Orange au pouvoir des religionnaires. Le cardidal d'Armagnac. la guerre. - - - --- Page 123 Rampalle. - --- -- Tient un Concile. - - Le vénérable César de - - - Les Visitandines. - Fon- à Valréas; à Bollène. Les Mères Bermond. De Gatineau. Madame de Capelis. Évêques de Cavaillon. Le P. Antoine, sa réforme, à Lagnes, au Thor. |