trois facultés de théologie un de ses membres, mais ces trois derniers n'ont que voix consultative. Le secrétaire perpétuel est nommé par le roi. Le synode se rassemble une fois par an avec autorité de tribunal tant de première instance que d'appel et de corps législatif; du réste un commissaire royal assiste à ses séances, et ses réglements doivent être soumis à l'approbation du roi par le ministre des cultes. La constitution presbytérienne primitive a donc subi dans ce pays deux modifications essentielles, savoir la moindre participation des anciens, et l'influence prédominante du pouvoir temporel. 2 LIVRE IV. DU GOUVERNEMENT ECCLÉSIASTIQUE. CHAPITRE PREMIER. ADMINISTRATION DES SACREMENTS. $169.-I. Principes généraux. Le premier objet du gouvernement ecclésiastique est l'administration des sacrements institués par Jésus-Christ, lesquels communiquent à celui qui les reçoit dignement une grâce extraordinaire. Dieu agit alors directement et surnaturellement sur l'homme, et le prêtre, qui est là accomplissant les signes extérieurs, ne détermine rien par lui-même et ne doit être considéré que comme un simple instrument. Conséquemment dès lors que l'acte sacramentel est dûment effectué, les qualités personnelles du prêtre sont indifférentes (s), et l'acte demeure valide en soi (t). L'Eglise d'Orient re (s) L'économie même de l'Eglise conduit là. En effet, d'un côté les sacrements doivent émaner d'un centre extérieur, parceque autrement le culte ne consisterait qu'en simples élévations de l'ame, et qu'ainsi toute communauté extérieure deviendrait sans objet. De l'autre, l'efficacité des actes sacramentels doit être indépendanté des qualités personne les du prêtre, parceque sans cela le fidèle le plus dignement préparé ne pourrait jamais être certain d'avoir réellement reçu un sacrement. (t) Là-dessus se fonde la validité du baptême administré par des hérétiques, Augustin. de Baptism. contr. Donat. L. III. c. 23., ainsi que de l'ordination conférée par des évêques schismatiques ou hérétiques, c. 8. D. XIX. (Anastas. II. a. 497). Néanmoins l'Eglise a quelquefois traité comme nulles de telles ordinations, et en cette matière les pose sur les mêmes principes. Ils sont aussi nettement reconnus dans les confessions de foi des protestants (u), et l'application en est particulièrement saillante dans la constitution de l'Eglise anglicane (v). $ 170,- II. Degrés hiérarchiques dans la dispensation des sacrements. La dispensation des divins mystères réside pleinement dans l'épiscopat, et à cet égard les évêques, les archevêques et le pape sont entièrement égaux entre eux. L'évêque n'est pas tenu pour cela de les départir tous en personne, et il lui est facultatif de déléguer son pouvoir. Par l'ordination, il le confère aux prêtres, non toutefois dans sa plénitude, mais dans les limites déterminées soit par sa propre volonté, soit par la constitution existante. De cette manière plusieurs fonctions sacrées, primitivement réservées à l'évêque, ont passé dans les attributions de la prêtrise, tandis que d'autres sont demeurées jusqu'à présent dans le domaine exclusif de l'évêque (w). L'Eglise d'Orient observe la même démarcation avec cette exception toutefois que depuis une époque reculée la confirmation y est déférée aux prêtres. De même dans ceux des pays protestants où il ya des évêques ils sont en possession exclusive du droit d'ordonner'; en Angleterre eux seuls aussi ont celui de confirmer. CHAPITRE II. $ 171. - I. Transmission de la doctrine. La transmission de la doctrine ne repose pas sur l'Ecriture sainte, laquelle n'est pas émanée de Jésus-Christ même, conséquemment suppose déjà une autre autorité traditionnelle et d'ailleurs peut recevoir des interprétations diverses (x). Encore moins repose-t-elle sur d'autres témoignages historiques; elle réside au contraire dans le pouvoir d'enseignement institué par Jésus-Christ, pouvoir auquel il a confié la garde de sa doctrine et promis à cet effet l'assistance du Saint-Esprit jusqu'à la fin des temps (y). La garantie de la doctrine se fonde donc d'abord sur la communication qu'en a faite Jésus-Christ aux apôtres et sa perpétuation par le pouvoir légitimement investi de l'enseignement (z); puis sur un acte d'incessante inspiration du Saint-Esprit pour l'intelligence et le développement de cette doctrine. Le corps enseignant est habituellement dispersé et disséminé; mais il peut, si les circonstances l'exigent, se réunir en un concile. C'est ce qui a lieu d'ordinaire lorsqu'il s'est élevé sur le dogme des controverses qu'il importe de trancher par une déclaration expresse du pouvoir d'enseignement. Le concile ne crée alors aucun article de foi; l'Eglise rassemblée ne fait simplement qu'attester la tradition conservée dans l'Eglise éparse (a) et se borne à la présenter, sans altération de la substance, sous une forme plus saillante et en rapport avec les besoins intellectuels de l'époque (6). En cas de partage, l'adhésion du siége de Rome est décisive, parceque la vraie et infaillible Eglise n'est que là où est l'unité (c). Ces décisions dogmatiques, qui n'introduisent rien de nouveau et ne font qu'exprimer la tradition reçue, sont pour la conscience aussi obligatoires et par les mêmes raisons que la foi à la révélation et à l'Eglise du Christ, qui en est l'organe. Il suffit donc pour l'homme qui reconnaît l'autorité de l'Eglise qu'il ait acquis d'une manière quelconque la connaissance de sa décision (d). L'Eglise d'Orient admet aussi en principe l'inspiration de l'enseignement (e); mais de fait elle s'en tient aux anciens Pères et aux sept premiers conciles œcuméniques; au-delà elle n'a plus, ce semble, de confiance en son inspiration, et elle est virtuellement tombée sous l'empire de la lettre. Chez les protestants enfin, où l'enseignement ne doit être puisé que dans l'Ecriture (f), sa seule garantie consiste dans la justesse d'interprétation. Or, l'interprétation étant entièrement abandonnée à la science, le fondement de certitude n'est autre que l'intelligence humaine. circonstances doivent être soigneusement appréciées. On trouve sur ce sujet une solide dissertation dans Cabassutii Notitia conciliorum. Cap. LXXX. (u) Les preuves au paragraphe 32, note f. (v) Le prétre catholique qui embrasse l'anglicanisme n'est pas ordonné de nouveau, parcequ'un évêque, bien qu'hétérodoxe pour les anglicans, lui a déjà conféré l'ordi nation. (w) C. 1. c. XXVI. q. 6. (Conc. Carth. II. a. 390), c. 2. eod. (Conc. Carth. III. a. 397), c. 1. §. 9. D. XXV. (Isid. a. 633), Conc. Trid. Sess. XXIII. cap. 4. de ordine. (x) Voici ce que disait déjà sur ce point Vincent. Lerin. Commonit. a. 434. c. 2. Scripturam sacram pro ipsa sua altitudine non uno eodemque sensu universi accipiunt, sed ejusdem eloquia aliter atque aliter, alius atque alius interpretatur; ut pæne, quot homines sunt, tot illinc sententiæ erui posse videantur. (y) V. à ce sujet 5. 8. 11. 15. (z) Irenæus (+201) contra hæres. III. 3. Traditionem itaque apostolorum in toto mundo manifestatam in omni ecclesia adest perspicere omnibus, qui vera velint videre. -Sed quoniam valde longum est, in hoc tali volumine omnium ecclesiarum enumerare successiones, maximæ et antiquissimæ, et omnibus cognitæ a gloriosissimis duobus apostolis Petro et Paulo Romæ fundatæ et constitutæ ecclesiæ, eam, quam habet ab apostolis traditionem, et annunciatam hominibus fidem, per successiones episcoporum pervenientem usque ad nos indicantes, confundimus omnes eos, qui quoquo modo præterquam oportet colligunt. Ad hanc enim ecclesiam propter potiorem principalitatem necesse est omnem convenire ecclesiam, hoc est eos, qui sunt undique fideles, in qua semper ab his, qui sunt undique, conservata est ea, quæ est ab apostolis traditio. Fundantes igitur et instruentes beati apostoli ecclesiam, Lino episcopatum administrandæ ecclesiæ tradiderunt. Succedit autem ei Anacletus: post eum tertium locum ab apostolis sortitur Clemens. - Huic autem Clementi succedit Evaristus, et Evaristo Alexander, ac deinde sextus ab apostolis constitutus est Sixtus, et ab hoc Telesphorus, qui etiam gloriosissime martyrium fecit: ac deinde Hyginus, post Pius, post quem Anicetus. Cum autem successisset Aniceto Soter, nunc duodecimum locum ab apostolis habet Eleutherius. Hac ordinatione et successione ea, quæ est ab apostolis in ecclesia traditio et veritatis præconiatio pervenit usque ad nos. - Idem IV. 63. Agnitio vera est apostolorum doctrina, et antiquus ecclesiæ status in universo mundo, et character corporis Christi secundum successiones episcoporum, quibus illi eam, quæ in unoquoque loco est, ecclesiam tradiderunt, quæ pervenit usque ad nos custodita sine fictione scripturarum tractatio plenissima, neque addimentum neque ablationem recipiens. (a) Vincent. Lerin. Commonit. a. 434. c. 2. In ipsa ecclesia catholica magnopere curandum est, ut id teneamus, quod ubique, quod semper, quod ab omnibus creditum est. Hoc est enim vere proprieque catholicum, quod ipsa vis nominis ratioque declarat, quæ omnia fere universaliter comprehendit. Sed hoc ita demum fiet, si sequamur universitatem, antiquitatem, consensionem. Sequemur autem universitatem hoc modo si hanc unam fidem veram esse fateamur, quam tota per orbem terrarum confitetur ecclesia. Antiquitatem vero ita, si ab his sensibus nullatenus recedamus, quos sanctos majores ac patres nostros celebrasse manifestum est. Consensionem quoque itidem, si in ipsa vetustate omnium vel certe pene omnium sacerdotum pariter et magistrorum definitiones sententiasque sectemur. (6) Vincent. Lerin. Commonit. a. 434. c. 23. Fas est ut prisca illa cœlestis philosophiæ dogmata processu temporis excurentur, limentur, poliantur: sed nefas est ut commutentur, nefas ut detruncentur, ut mutilentur. Accipiant licet evidentiam, lucem, distinctionem; sed retineant necesse est plenitudinem, integritatem, proprietatem. Nam si semel admissa fuerit hæc impia fraudis licentia, horreo dicere, quantum exscin. dendæ atque abolendæ religionis periculum consequatur. Abdicata etenim qualibet parte catholici dogmatis, alia quoque atque item alia ac deinceps alia et alia, jam quasi ex more et licito, abdicabuntur.-Christi vero ecclesia, sedula et cauta depositorum apud se dogmatum custos, nihil in his unquam permutat, nihil minuit, nihil addit, - sed omni industria hoc unum studet, ut vetera diligenter sapienterque tractando custodiat. (c) С. 14. 25. c. XXV. q. 1. (Hieronym. c. a. 378), c. 12. eod. (Innocent. I. a. 417). (d) Van-Espen de promulgatione legum ecclesiast. P. V. Cap. II. §. I. Indubitatum est ecclesiam catholicam eandem semper et ubique fidem ex traditione apostolica sive scripto sive sine scripto conservasse, nec circa articulos fidei quidquam novi post tempora apostolorum accidisse. Ulterius certum est, nequaquam necessarium esse ad hoc, ut quis fide divina dogma aliquod revelatum credere debeat, dogma illud aliqua positiva lege fuisse ipsi propositum aut intimatum; sed sufficere ut quacunque ratione ipsi constet, articulum illum sive scripto sive non scripto a Deo esse revelatum et ab ecclesia declaratum et definitum. Itaque nequaquam dependet a publicatione vel exeentione decreti sen bullæ dogmaticæ, ut quis dogmati assensum fidei præbere teneatur, eo quod præveniendo omnem publicationem et executionem teneatur quis fide divina credere dogma, quod ipsi sufficienter constat ex divina revelatione esse traditum. Quapropter Placitum regium nequaquam spectat ipsum fidei assensum præstandum dogmati, de quo fidelibus sufficienter constat esse divinitus revelatum; sed duntaxat externum illud, quod consistit in ipsa dogmatis externa propositione, publicatione et executione. (e) Les preuves au 5. 25. Note l $ 172. - II. Propagation de la doctrine. Il existe trois modes divers de propagation de la doctrine. I. La prédication. Elle est, selon le précepte des apôtres, une des principales fonctions de l'épiscopat (g). Aussi primitivement personne ne pouvaitil prêcher sans autorisation de l'évêque. Plus tard la prédication est passée dans les attributions régulières des curés. Néanmoins les lois ecclésiastiques ont toujours instamment recommandé aux évêques de l'exercer encore en personne ou du moins de se faire suppléer, en cas d'empêchement légitime, par des hommes habiles (h). Les laïques ne sont pas admis à prêcher, parceque la chaire chrétienne n'exige pas seulement de la science, mais aussi la pratique de la vie spirituelle (i). Dans l'Eglise d'Orient, chaque prêtre a besoin maintenant encore de l'autorisation particulière de l'évêque pour prêcher (k). Les protestants ont fait de la prédication la partie principale du culte (1); toutefois les statuts ecclésiastiques en fixent souvent la durée. En Suède, la commune est après le sermon examinée sur son contenu. Du reste chez les protestants, à l'exception de l'Angleterre, l'ordination n'est pas exigée pour être admis à prêcher. II. Le catéchisme. Dans les premiers temps l'enseignement catéchétique des vérités du christianisme précédait régulièrement le baptême; il était réparti par classes et dispensé en partie publiquement par l'évêque et d'autres ecclésiastiques par lui commis, en partie privément par d'autres personnes chargées de ce soin, même par des laïques et pour les personnes du sexe par de pieuses femmes. Maintenant il suit le baptême et se fait en partie par les soins du curé, dans l'église, à des temps déterminés (m), en partie par l'entremise de maîtres attachés aux écoles. Le choix de ces maîtres qui exercent une partie du pouvoir d'enseignement de l'Eglise appartient exclusivement à l'évêque. Dans l'Eglise d'Orient, l'ensei (f) V. à ce sujet §. 33. Notes z. a. (g) VI. Act. 2. 3. 4., I. Cor. 1. 18., II. Tim. 4. 2., c. 6. D. LXXXVIII. (Statuta eccles. antiq.). (h) C. 15. X. de off. jud. ord. (1.31), Conc. Trid. Sess. V. cap. 2. Sess. XXIV. cap. 4. de ref. (i) C. 20. D. IV. de cons. (Statuta eccles. antiq.), c. 12. 14. X. de hæret. (5. 7). (k) Synod. Hierosol. a. 1672. cap. X. (Harduin. T. XI. col. 243). (1) Helvet. Conf. I. Cap. 23., Helvet. Conf. II. Art. 23. (m) Conc. Trid. Sess. XXIV. cap. 4. de ref. |