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d'icelui par la mort de l'un ou de l'autre desdits futurs époux, elles demeureront nulles; et néanmoins si lesdits enfants décèdent sans enfants procréés en mariage et sans avoir disposé desdits biens en majorité, veulent et entendent lesdits futurs époux que lesdites donations reprennent leur force et vertu en faveur dudit survi

vant.

Fait et passé à Paris, en la demeure de ladite damoiselle Arnaud devant déclarée l'an 1685, le 25 juin, après midi, etc. (Arch. nationales, Y 248.)

HUS (Adélaïde-Louise-Pauline), née à Rennes le 31 mars 1734, débuta pour la première fois à la Comédie française le 26 juillet 17514 et ne fut pas reçue. Son second début eut lieu le 22 janvier 1753 dans le rôle d'Andromaque et fut plus heureux, car elle fut reçue le 21 mai suivant 2. Mile Hus se retira en 1780 avec la pension de

1. Collé, dans son Journal (édit. H. Bonhomme, t. I, p. 333), rend compte en ces termes du premier début de cette actrice : « Le lundi 26 du courant [juillet 1751], débuta la demoiselle Hus dans Zaire. C'est la fille d'une comédienne de campagne; elle me séduisit dans ce rôle et j'ai vu plusieurs connoisseurs de mon avis, je veux dire qui lui trouvèrent du talent. Outre une figure très-agréable, d'assez beaux gestes, une habitude de corps assez noble et les passions qui se peignent sur son visage, elle a encore quelques autres talents pour le théâtre, mais il faudroit qu'ils fussent cultivés avec le plus grand soin pour arriver à être une bonne actrice. Elle a joué depuis dans Gustave (tragédie de Piron) et dans Iphigénie, d'une façon fort inférieure à celle dont elle s'est tirée du rôle de Zaire et fort au-dessous du médiocre. Sa voix ne m'a point paru mauvaise, mais elle n'est pas forte; comme elle est jeune, elle peut très-bien devenir plus belle et acquérir plus de corps. Sa prononciation n'est pas bien nette; c'est un défaut, je crois qu'elle pourroit venir à bout de le corriger avec de l'attention, mais il en faudroit beaucoup. Son intelligence n'est pas supérieure, à beaucoup près, et sa déclamation dégénère souvent en un chant qui est insoutenable. Elle tient, je pense, ce vice de Clairon, dont elle est l'élève, plutôt que d'elle-même. Elle imite les tons de cette comédienne d'une façon un peu trop moutonnière, elle les quitte quelquefois, mais rarement, lorsqu'elle est dans la vivacité d'une situation et c'est alors qu'on ne désespère pas d'elle totalement. C'est dans ce dernier cas qu'on peut lui soupçonner qu'on aperçoit quelque talent dans cette petite créature: mais il ne faut pas, je pense, se presser de lui en croire, encore moins exagérer ce qu'elle en montre, d'autant plus que pour qu'elle profitât de ses avantages il seroit indispensable qu'elle travaillât beaucoup et longtemps. »

2. Grimm, qui vit jouer Me Hus après sa réception, la juge plus sévèrement encore que Collé : « Male Hus, jeune actrice de 16 ans (elle en avait

1,500 livres et mourut le 18 octobre 1805. Elle avait épousé vers 1777 Louis-Elie Le Lièvre, écuyer, apothicaire et distillateur du roi1.

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Vol commis à la Comédie française, dans la loge de Me Hus.

Cejourd'hui mardi, 18 août 1772, du matin, en l'hôtel et par devant nous Pierre Thiérion, etc., est comparue demoiselle Adélaïde Hus, actrice de la Comédie françoise, demeurant rue et barrière Notre-Dame-des-Champs, parroisse Saint-Sulpice; laquelle nous déclare que, le 16 de ce mois, il lui a été rapporté qu'on étoit entré dans sa loge à la Comédie et pour s'en procurer l'entrée on avoit fait effraction à l'imposte qui est au-dessus de la porte d'entrée; qu'à cette nouvelle, elle comparante s'étoit rendue dans sa loge; qu'elle avoit trouvé une commode ouverte et s'étoit aperçu qu'on lui avoit volé dedans cinq bagues, dont trois de pierres fines de différentes couleurs : une topaze, une aigle marine et l'autre saphir; les deux autres de pierres de composition blanches montées en or, quatre paires de manchettes d'homme, trois de tulle bordées de pied d'Angleterre, l'autre de filet brodé en façon de poingt, une cuillère à filets à bouche, marquée au chiffre d'elle comparante, A H, surmontée d'une couronne de fleurs; qu'il s'y est trouvé derrière la porte et près l'effraction une barre de fer forcée, d'environ six pieds de long; que cette barre a été déposée au sieur Deplan, suisse des Menus, par les officiers de la Prévôté de l'Hôtel, qui ont constaté l'effraction réparée; qu'elle ignore qui sont les auteurs du vol; qu'elle sait qu'il a été fait un vol de billets d'entrée dans un tronc où ils se mettent ordinairement et que

19), d'une figure charmante, qui vient d'être reçue à la Comédie française, a dansé dans cette petite pièce [les Hommes, comédie-ballet de Saint-Foix] avec un applaudissement universel. Il est bien dommage qu'aux agréments de la figure il ne se soit pas joint un talent bien décidé dans cette jeune fille, mais ceux qui ont la connoissance et l'expérience du théâtre ne lui trouvent point de talent après l'avoir vu jouer les différents rôles tragiques et comiques dont elle s'est chargée jusqu'à présent. » (Correspondance littéraire, édit. Taschereau, t. I, p. 35.)

1. Ce personnage était fils d'un apothicaire nommé Claude Le Lièvre, qui avait gagné beaucoup d'argent en vendant un baume qui portait son

nom.

ce vol de billets a été fait le même jour que celui qui a été fait

chez elle.

Signé: THERION; HUS.

Information faite par le commissaire Thierrion.

Du lundi 8 mars 1773.

Sieur Jean Saint-Crépin, âgé de 29 ans, concierge de la Comédie françoise, demeurant à la Comédie, etc.

Dépose que, le 15 du mois d'août dernier, ayant appris que l'on avoit volé dans la loge de la demoiselle Hus, il s'y est rendu; qu'il a vu que le chassis qui étoit au-dessus de la porte étoit forcé et qu'il y avoit deux carreaux de cassés; qu'il présume que l'on s'est servi d'une barre de fer qui est à côté de la porte pour faire ladite effraction et d'une chaise pour monter par ledit chassis; qu'étant entré dans la loge il y a vu une commode ouverte et tout ce qui étoit dedans étoit pêle-mêle; qu'il croit que les voleurs se seront sauvés par la fenêtre de ladite loge, qui s'est trouvée ouverte, laquelle donne sur une terrasse qui n'a que six pieds ou environ de haut; qu'il ignore ce qui a été volé à ladite demoiselle Hus. Signé : CRÉPIN.

Demoiselle Adélaïde Hus, âgée de 28 ans, pensionnaire du roi, actrice de la Comédie françoise, demeurant rue Notre-Damedes-Champs, etc.

Dépose que le seize du mois d'août dernier elle a appris qu'on lui avoit volé dans sa loge, à la Comédie, dans une commode verte, cinq bagues, dont trois de pierres fines de différentes couleurs, une topaze, une aigle marine, un saphir, les deux autres de pierres de composition blanche montées en or et les autres effets contenus en sa déclaration. Qu'elle ignore toujours qui sont les auteurs du vol.

(Arch. nationales, Y 10904, 10905.)

II.

1786. 18 juin.

Signé : Hus.

Le roi accorde une pension de 500 livres à Mile Hus.

Brevet d'une pension de 500 livres en faveur de la demoiselle Adélaïde-Louise-Pauline Hus, née et baptisée le 31 mars 1734, paroisse Saint-Etienne de Rennes en Bretagne, épouse du sieur

Lelièvre. Laquelle pension lui a été accordée sur le trésor royal sans retenue, en considération de ses services, en qualité de comédienne françoise ordinaire du roy, suivant la décision de ce jour, 18 juin 1786.

(PIÈCE JOINTE AU BREVET.)

Acte de baptême de Mue Hus.

Extrait des registres de la paroisse de Saint-Etienne de Rennes, pour l'année 1734.

Adélaïde-Louise-Pauline, fille de M. François Hus et de damoiselle Françoise-Nicole du Kaufay', son épouse, née ce jour, a été baptisée par le recteur et tenue sur les saints fonts par haut et puissant messire Christophe-Paul de Robien, chevalier, seigneur dudit lieu, baron de Lauvaugner, vicomte de Keraubourg, Plamtelise, conseiller du roy en tous ses conseils, président à mortier au parlement de Bretagne, et haute et puissante dame Louise-Jeanne de Robien, épouse de haut et puissant messire Jacques-René Le Prestre, chevalier, seigneur, baron de Châteaugiron, marquis d'Epinay, Sévigné, conseiller du roy en tous ses conseils, président à mortier au parlement de Bretagne, le 31 mars 1734, etc. (Arch. nationales, 01 680.)

JOLY (Marie-Elisabeth), née à Versailles le 3 avril 17612, débuta le 1er mai 17813 à la Comédie française, où elle avait déjà paru comme danseuse et dans des rôles d'enfant. Elle fut reçue en 1783 et mourut le 5 mai 1798. En 1781 Mlle Joly avait épousé M. Nicolas-François-Roland Foucquet-Dulombois, ancien capitaine de cavalerie.

1. Ou du Kéraufay. La mère de M" Hus avait été comédienne de campagne; en 1760 elle débuta à la Comédie française par le rôle de madame Croupillac dans l'Enfant prodigue, comédie de Voltaire, mais elle n'obtint aucun succès et se retira peu après.

2. L'indication exacte de la naissance de cette actrice m'est fournie par M. de Manne (Biographie Didot et la Troupe de Talma, notice sur mademoiselle Joly).

3. Grimm, dans la Correspondance littéraire (édit. Taschereau, t. X, p. 427), à la date de mai 1781, s'exprime ainsi sur le compte de M" Joly : « Voici enfin un début qui nous laisse concevoir d'assez belles espérances, c'est celui de la demoiselle Joly, qui a joué pour la première fois sur le théâtre de la Comédie françoise le mardi 1er, le rôle de Dorine dans le Tartuffe,

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M". Joly est reçue à l'essai à la Comédie française.

Nous, maréchal duc de Duras, pair de France, premier gentilhomme de la chambre du roi.

Suivant l'article 6 des Débuts des nouveaux réglements du 18 mai 1781, avons reçu à l'essai la demoiselle Joly et aux appointements de 2,000 livres avec ses feux, à charge par elle de remplir tous les rôles dont la liste lui sera donnée par le Comité et ceux, en outre, où elle sera jugée nécessaire.

Paris, ce 21 mai 1781.

(Arch. nationales, O1 845.)

Signé le maréchal duc DE DUras.

II.

1782.-5 avril.

Le maréchal duc de Duras, premier gentilhomme de la Chambre du roi, promet à M. Joly sa réception pour l'année suivante.

Nous, maréchal duc de Duras, etc.

Avons accordé à la demoiselle Joly les appointements d'un quart de part et lui promettons sa réception à Pâques 1783, à charge par elle de continuer à se rendre utile dans tous les rôles qui lui seront distribués par le Comité pour le service de la Cour et celui de la Comédie.

Paris, ce 5 avril 1782.

(Arch. nationales, O1 845.)

Signé le maréchal duc DE Duras.

depuis celui de Lisette dans la Métromanie, et de suite les principaux róles de soubrette. C'est un enfant de la Comédie; elle a été élevée sur les planches de ce théâtre où elle a souvent rempli le rôle de Joas et quelques autres rôles du même âge. Il est donc assez naturel que l'habitude de voir jouer tous les jours Mlle Luzy (voyez plus loin Luzy) lui ait donné quelques rapports sensibles avec la manière et le jeu de cette actrice. Sa figure, sans être régulièrement jolie, est pleine de vivacité et d'expression; si cette expression n'étoit pas quelquefois un peu exagérée, sa physionomie y gagneroit encore plus d'agrément et de finesse. Sa voix est sonore et flexible, sa prononciation, en général pure et distincte, n'a d'autre défaut que celui de s'élever trop souvent au-dessus du ton de ses interlocuteurs, défaut que l'usage de la scène peut corriger. Nous ne lui avons encore vu jouer aucun rôle dont elle eût assez étudié l'ensemble, mais il n'en est pas un aussi où elle n'ait saisi des nuances très-fines avec le tact le plus heureux et ces nuances-là sont toujours rendues par elle d'une manière piquante et d'une manière qui lui semble propre. »

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