Jean Jacques Rousseau: A New Criticism, Volume 2

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Chapman and Hall, Limited, 1906
 

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Popular passages

Page 245 - Mais de quoi jouissais-je enfin quand j'étais seul? De moi, de l'univers entier, de tout ce qui est, de tout ce qui peut être...
Page 339 - Toutes ces grandes aventures sont ornées de magnifiques lieux communs sur la vertu. Jamais catin ne prêcha plus, et jamais valet suborneur de filles ne fut plus philosophe. Jean-Jacques a trouvé l'heureux secret de mettre dans ce beau roman de six tomes, trois à quatre pages de faits, et environ mille de discours moraux.
Page 246 - J'allais alors d'un pas plus tranquille chercher quelque lieu sauvage dans la forêt, quelque lieu désert où rien ne montrant la main des hommes n'annonçât la servitude et la domination...
Page 248 - Je revenais à petits pas, la tête un peu fatiguée mais le cœur content, je me reposais agréablement au retour, en me livrant à l'impression des objets mais sans penser, sans imaginer, sans rien faire autre chose que sentir le calme et le bonheur de ma situation. Je trouvais mon couvert mis sur ma terrasse.
Page 256 - L'éclat de toutes les vertus ornait à mes yeux l'idole de mon cœur; en souiller la divine image eût été l'anéantir. J'aurais pu commettre le crime; il a cent fois été commis dans mon cœur; mais avilir ma Sophie? Ah! cela se pouvait-il jamais? Non, non; je le lui...
Page 246 - ... l'étonnante variété des herbes et des fleurs que je foulais sous mes pieds tenaient mon esprit dans une alternative continuelle d'observation et d'admiration...
Page 246 - L'or des genêts et la pourpre des bruyères frappaient mes yeux d'un luxe qui touchait mon cœur; la majesté des arbres qui me couvraient de leur ombre, la délicatesse des arbustes qui...
Page 249 - ... borné volontiers tout celui de mon existence. Oui, Monsieur, que de pareils jours remplissent pour moi l'éternité, je n'en demande point d'autres, et n'imagine pas que je sois beaucoup moins heureux dans ces ravissantes contemplations que les intelligences célestes. Mais un corps qui souffre...
Page 247 - Alors, l'esprit perdu dans cette immensité, je ne pensais pas, je ne raisonnais pas, je ne philosophais pas, je me sentais, avec une sorte de volupté, accablé du poids de cet univers, je me livrais avec ravissement à la confusion de ces grandes idées, j'aimais à me perdre en imagination dans l'espace, mon cœur resserré dans les bornes des êtres s'y trouvait trop à l'étroit ; j'étouffais dans l'univers ; j'aurais voulu m'élancer dans l'infini.
Page 363 - C'est de Rousseau le digne et noir palais. Là se tapit ce sombre énergumène, Cet ennemi de la nature humaine. Pétri d'orgueil et dévoré de fiel ; Il fuit le monde, et craint de voir le ciel...

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