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Pépiscopat, ou préposé au gouvernement d'une paroisse, suivant les formes nouvelles, jusqu'à ce qu'elles ne soient adoptées par l'église, & que nous ne communiquerons point avec eux in divinis. Je vous propose de faire cette déclaration avec d'autant plus de confiance, que je suis instruit que notre S. père le pape vient d'écrire à M. l'évêque de Léon, pour le confirmer dans les principes que ce prélat avoit soumis au jugement de sa sainteté. Voici les termes de ce chef visible de l'église.

Animum interim in te nostrum rapit doctrinae integritas merito enim consideras nulli esse datum, sede apostolica non approbante, episcopal ministe rium vel ad alios fines traducere, vel ad angustiores limites adigere. (1)

Je suis aussi informé que messieurs les recteurs du diocèse de Léon ont d'eux-même protesté contre Félec tion qui a dû se faire le 31 du mois d'octobre dernier d'un nouvel évêque de Quimper..

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Dès le 5 du même mois, un grand nombre, de pas→ teurs qui se trouvoient aux obsèques de leur saint évêque que nous pleurions comme eux, ne se sont pas contentés de faire cette protestation, ils ont député deux d'entr'eux pour la remettre au directoire,

Les chapitres des trois diocèses, Quimper, Léon & Tréguier ont fait la même démarche.,

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Dans tous les temps, mais particulièrement dans celui-ci il est nécessaire que nous soyons unius labii, & que notre conduite soit uniforme. Cette unité doit produire l'heureux effet que nous nous proposons. Je n'y vois que du bien, & pas le plus léger inconvénient Au surplus, ministres de la vraie religion hors

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(1) En attendant, la pureté de la doctrine vous remplit de notre esprit; car c'est avec raison que vous pensez que personne e n'a reçu le pouvoir d'étendre ou de resserrer sans l'appro« bation du siége apostolique, le territoire assigné aux fonctions « d'un évêque.

Voilà donc comme on dit que le bonus papa écrit en latin ; il faudroit peut-être ses légats en rouge pour venir mesurer nos divisions de département. Je ne savois pas qu'il eut avec ses clefs la chaîne & les piquets des arpenteurs: ce metier ne paroîc pas de la puiffance fpirituelle.

laquelle il n'y a point de salut, nous devons la professer sans crainte, la défendre & la conserver.

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D'après ces motifs je vous propose de souscrire la formule de déclaration qui est ci-dessous en postscriptum.

Envoyez-moi aussi promptement que vous le pourrez, la présente lettre souscrite de vous & des ecclésiastiques de votre paroisse... Aussitôt que votre adhésion & celles de vos collègues me seront parvenues, je les rendrai publiques par la voie de l'impression.

Je vous renouvelle, avec autant de plaisir que de vérité, l'assurance du bien sincère attachement, avec lequel j'ai l'honneur d'ètre, signé Augustin, évêque de Tréguier.

Protestation.

Nous soussignés, recteurs, curés & prêtres des paroisses de évêché de Tréguier: Considérant que c'est à l'autorité ecclésiastique seule qu'il appartient de fixer les bornes du terrtioire de chaque pasteur, de lui donner la succession apostolique, la mission légitime & l'autorité spirituelle, déclarons que nous regarderons comme intrus, tout ecclésiastique promu à l'espiscopat, ou préposé au gouvernement d'une paroisse, suivant la forme présentée par les décrets du 12 juillet dernier, & que nous ne communiquerons point avec eux in divinis jusqu'à ce que cette forme n'ait été adoptée & approuvée par l'autorité ecclésiastique.

Voilà donc encore les ministres d'un Dieu de paix qui veulent troubler cette paix que nous donne sa providence. On connoissoit l'évêque de Tréguier par son mandement incendiaire : il devoit être instruit par l'exemple. Qu'a produit cet ouvrage enfanté par les préjugés, l'esprit de discorde & de domination? Son auteur a été traduit au Châtelet; mais il paroft que l'indulgence de ce tribunal a enhardi ce feu prélat; il s'agite de nouveau; ses mains ambitieuses & avares ne peuvent abandonner une crosse d'or; sa vanité ne peut renoncér à un titre lucratif, & ce sont de telles passions humaines qu'il prétendroit masquer sous le voile im

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posant de la religion, de cette religion sainte qui commande la soumission aux loix de l'empire. Voici a punition que devroit lui infliger le département des côtes du nord. Il devroit l'obliger, d'apprendre & de réciter en chaire le discours du respectable abbé le Coz de Quimper; mais que dis-je ? Je crois parler d'un évêque ordinaire, & celui-ci ne pourroit pas même réussir à répéter un ouvrage où brille la raison dout la lumière est trop forte pour ses yeux qu'un nuage obscurcit. Sa tête se dérange étrangément 9 & nous savons que c'est un mal de famille : M.... son oncle, M.... son neveu sont à nos petites maisons de saintméen, & l'y attendent avec impatience en lui préparant un beau bonnet fendu de carton doré.

Nous voyons aussi une société des amis de la constitu tion établie à Guingamp', qui s'acquiert des droits à la reconnoissance des bons citoyens. Sa vigilance a déjoué des intrigues sourdes: elle fait voir que Fopposition de quelques prêtres fanatiques est moins l'effet d'une persuasion intime & du cri de leur conscience que celui des cabales provoquées par le regret des richesses & par l'ambition. Ce schisme dont ils ont l'indiscrette audace de nous menacer n'existera jamais que chez ceux qui refuseront l'exemple d'un respect inviolable pour les loix de la nation.

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DEPARTEMENT de l'Ille & Vilaine.

De Rennes Dès le premier tour de scrutin, M, de Talhouet a réuni la presque unanimité des suffrages : il a été proclamé maire. Il va manifester dans cette place la fermeté des bons principes qui lui ont mérité la confiance générale, & qui l'avoient déjà fait nommer président de la société des amis de la constitution. Ce. choix, & le nombre de voix qu'a obtenues M. le Prêtre, prouvent bien que nous savons également estimer & distinguer les ci-devant privilégiés, sans considérer une caste qui n'existe plus, lorsqu'ils annoncent des vues conformes au bien public.

Bureau de paix. M. Desrieux avant donné sa démission;à sa place, on a nommé J. G. LEMOINE, père. R. VATAR, fils, Imprimeur, rue de l'Hermine.

No. 108.

18 Nov. 1790.

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JOURNAL DES DÉPARTEMENTS, DISTRICTS ET MUNICIPALITÉS

DE LA CI-DEV. PROVINCE DE BRETAGNE; Par une Société de Patriotes.

BULLETIN

DE LA CORRESPONDANCE DE RENNES, Séance du 13 octobre 1790.

M. Lanjuinais a lu le procès-verbal de la séance de la veille; sur celui de la dernière séance du soir, il a été rappellé une motion qui fut faite à l'occasion du décret rendu dans l'affaire de M. de Quiéting ; & l'assemblée, en l'adoptant aujourd'hui, a chargé son comité militaire de lui présenter incessamment un projet de loi sur les destitutions arbitraires.

M. Durand a rendu compte d'un arrêt du conseil, du propre mouvement, que le sieur Guignard avoit fait passer, par lequel, au mépris du décret de l'année dernière qui a déclaré les biens ecclésiastiques à la disposition de la nation, un créancier du chapitre de SaintQuentin a été autorisé à toucher une somme de 23 mille livres sur les fruits de quelques prébendes..

Cette affaire a donné un nouveau sujet de faire écla ter des plaintes contre les sieurs Guignard & Champion. L'assemblée a rendu le decret suivant :

Décret. L'assemblée nationale, après avoir entendu le rapport qui lui a été fait par son comité ecclésiastique, de l'arrêté du directoire du département de l'Aine, our l'arrêt du conseil du propre mouvement, en date du 14 septembre 1790, a décrété que ledit arrêt sera regardé comme non-avenu: approuve le zèle du direcB. tom. VIII. J. tom. III. abonnement de nov. 15.

toire & ordonne " que la somme sequestrée sera versée dans la caisse du receveur de district.

A l'ordre du jour étoit la discussion du projet de décret proposé depuis long-tems par M., Roederer, au nom du comité de constitution; ce projet tend à laisser la culture du tabac libre dans le royaume, & à ne mettre que le tabac étranger en vente au profit du trésor public exclusivement, sous la direction d'une régie. M. l'abbé Charier a obtenu le premier la parole &

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attaqué l'opinion du comité: Je suis loin, a-t-il dit d'être de l'avis des économistes qui rejettent tous les impôts sur les terres. Je crois que les impôts indirects sont bien moins sensibles. Celui du tabac produit 3ooooooo

Le regime & le mode de perception peut être mauvais; c'est même une vérité reconnue: eh bien ! qu'on qu'on le change; mais n'allez pas sacrifier une branche aussi importante du revenu public. Vous surchargeriez d'autant les terres, & suivriez le systême des économistes qui veulent faire tout supporter à l'agriculture, & conséquemment la décourager. Mais l'intentention de l'assemblée ne peut être telle; d'ailleurs ? elle a marqué une volonté absolument contraire puisqu'elle veut conserver les traites, & diminuer par là les impositions directes.

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C'est l'union seule de ces deux branches de revenu public, les traites & le tabac, par le ministère des èmes agens qui peut rendre le reculement des douanes aux frontières, tel que vous l'avez eu en vue, véri¬ tablement profitable à l'état.

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Je conclus à ce qu'il n'y ait lieu à délibérer sur le projet du comité..

M. l'abbé d'Aubecourt a développé & soutenu le mêine système que le préopinant; entr'autres observations, il s'est appesanti sur celle-ci: la culture du tabac enlevera les campagnes les plus productives à la plantation & à la semence des denrées de première nécessité.

M. d'Estourmelles a cru devoir reprendre les chosesdès l'origine. Il a conclu pour la liberté de la culture du tabac dans tout le royaume, & la prohibition absolue du tabac étranger.

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