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ÉCONOMISTES FINANCIERS

DU DIX-HUITIÈME SIÈCLE.

IMPRIMERIE de ch. DURIEZ, A SENLIS.

DU XVIII SIÈCLE.

VAUBAN,

PROJET D'UNE DIME ROYALE.

BOISGUILLEBERT,

DÉTAIL DE LA FRANCE, FACTUM DE LA FRANCE,

ET OPUSCULES DIVERS.

JEAN LAW.

CONSIDÉRATIONS SUR LE NUMÉRAIRE ET LE COMMERCE,
MÉMOIRES ET LETTRES SUR LES BANQUES,
Opuscules divers.

MELON,

ESSAI POLITIQUE SUR LE COMMERCE.

DUTOT,

RÉFLEXIONS POLITIQUES SUR LE COMMERCE ET LES FINANCES.

Précétés de Notices historiques sur chaque auteur.

ET ACCOMPAGNÉS DE COMMENTAIRES ET DE NOTES EXPLICATIVES,

PAR M. EUGÈNE DAIRE.

DEUXIÈME ÉDITION.

PARIS,

CHEZ GUILLAUMIN ET Cie, LIBRAIRES,

Perdu Dictionnaire du Commerce et des Marchendises, de la Collection des principaux Économistes, etc.

RUE RICHELIEU, 14.

1851

232. h. 40.

La Collection des principaux Économistes, destinée tout à la fois à reproduire le mouvement graduel de la science et les œuvres de ses plus grands maîtres, devait s'ouvrir par les écrits de Vauban, de Boisguitiebert, de Law, de Melon et de Dutot.

A ces divers penseurs, que, un seul excepté, la France a vus naître, appartient, en effet, la gloire d'avoir marché les premiers à la conquête des vérités économiques. Avec eux finit l'ère de l'empirisme ou de la routine, et commence celle du raisonnement, en ce qui touche les intérêts matériels de la société. Ils sont les véritables précurseurs de l'école physiocratique, dont Quesnay fut le chef, et de l'école industrielle, qui cut Adam Smith pour fondateur. Comme l'impôt fixa principalement leurs regards, nous les avons désignés par le titre d'Économistes financiers du dix-huitième siècle; mais il ne faudrait pas induire, de cette dénomina– tion, qu'ils aient concentré leur intelligence sur cette seule partie de l'économie publique. Loin de là, presque toutes les questions qu'agitent encore de nos jours la presse et la tribune des Chambres législatives, ont été soulevées ou débattues dans les écrits de Vauban, de Boisguillebert, et de leurs successeurs immédiats.

Voilà les ancêtres de la science et les hommes courageux auxquels échut l'initiative du progrès au commencement du dix-huitième siècle. A eux revient, autant qu'à Adam Smith lui-même, l'honneur d'avoir réhabilité le travail, et proclamé qu'il était, pour toute société, la condition nécessaire de l'ordre, de la durée, de la richesse et de la force.

A eux revient encore l'honneur d'avoir les premiers flétri la guerre, cet horrible fléau qui a toujours arrêté la civilisation dans sa marche, quand il ne l'a pas détruite.

A eux, enfin, l'honneur de n'avoir pas cherché le bien en dehors des limites du possible, et de ne s'ètre pas crus brevetés par la Providence' pour refondre la nature individuelle et sociale dans un moule nouveau. Et l'on ne doit pas même excepter Jean Law de cet éloge; car, à part sa grande erreur de la monnaie de papier, nulle intelligence ne fut plus positive que celle du célèbre Écossais, et il y eut loin de son utopie, d'ailleurs, à tous les étranges systèmes qui ont, depuis douze ans, passé sous

nos yeux.

Aussi ne craindra-t-on pas de dire qu'une haute raison est, en général, le caractère de tous les écrits contenus dans ce volume; et ce qui de prouve, c'est que la science, en se livrant depuis à des analyses beaucoup plus rigoureuses de tous les phénomènes de la production et de la distribution de la richesse, n'a infirmé presque aucun des principes importants qui y Sont répandus.

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