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DE

LOUIS-PHILIPPE-JOSEPH

D' ORLÉANS,

AVEC

LOUIS XVI, LA REINE, MONTMORIN,
LIANCOURT, BIRON, LAFAYETTE, etc. etc.;

Avec des détails sur son exil à Villers-Cotterets,
et sur la conduite qu'il a tenue au 5 et 6 oc-
tobre, écrite par lui: suivie de ses lettres à
sa femme, à ses enfans, et de celles de ma-
dame de Genlis, auxquelles on a joint un
extrait du journal du fils aîné de d'Orléans,
écrit jour par jour par lui-même.

Publiée par L. C. R.

Les originaux de cet ouvrage sont déposés chez l'impri-
meur jusqu'au premier bruinaire an g.

A PARIS,

L. Villumin

Chez MARCHANT, libraire, Palais du Tribunať

gallerie Neuve, No. 10;

DEBRAY,lib., même palais, gallerie de bois ;
LEROUGE, Imprimeur, passage du Commerce, cour
de Rohan.

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INTRODUCTION.

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E recueil, que l'on offre à la méditation du lecteur, n'est ni l'histoire de d'Orléans, ni celle de ce qu'on nomme sa faction; c'est un amas de pièces authentiques qui pourront servir aux contemporains pour fixer leur opinion vacillante sur le caractère et les vices de cet homme et > dans lesquelles celui qui écrira l'histoire trouvera des matériaux qui l'empêcheront de s'égarer. On y verra, entr'autres, page 13, que la cour de France, en envoyant d'Orléans remplir une mission à Londres, lui insinuoit le desir d'être souverain dans la Belgique. Si le sort de la Belgique est d'a voir un souverain, il importe que le prince sur qui tombera le choix soit agréable au Roi, et M. le duc d'Orléans sentira qu'il est possible que le résultat tourne à l'avantage personnel de M. le duc d'Orléans.

Depuis l'aurore de la révolution le nom

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de d'Orléans est dans toutes les bouches

et je n'ai vu personne qui put dire avec quelque fondement : Cet homme avoit tel but. L'opinion vulgaire portoit son ambition jusqu'à s'emparer du trône: pour moi, jose dire que je n'en crois rien. Je pense bien que certains personnages, qui ont joué de grands rôles dans l'assemblée constituante, ont voulu lui inspirer ce desir; mais je suis persuadé que l'envie de se venger du roi et des mépris de la reine, a été le principal mobile de ses actions. D'ailleurs, à moins qu'on ne l'eût porté sur le trône, il n'auroit jamais eu le courage d'y monter lui-même. Mirabeau l'a bien peint, lorsqu'il a dit de lui. (J'ai pensé devoir rendre en italien cette phrase dont les mots français pourroient blesser plus d'une oreille): Ribaldaccio! zizza sempré la sceleratezza, senza mai ejacularla. D'Orléans a cependant eu le criminel courage de démentir cette espèce de maxime, lorsqu'il a voté la mort du roi. Mais je regarde encore cette action comme une lâcheté, puisqu'il n'a

jamais osé attaquer Louis XVI lorsqu'il pouvoit se défendre, et qu'il ne s'est servi de son droit de député que comme un sacrificateur se sert du couteau pour immoler sa victime, après qu'on la lui à amenée garottée et incapable d'opposer la plus légère résistance. Je crois aussi que son vote avoit, outre le desir de se venger, celui de s'étayer d'un parti qui commençoit à faire sentir sa monstrueuse consistance. En effet, Robespierre voyoit chaque jour ses phalanges s'augmenter de ceux qui abandonnoient celles de d'Orléans pour aller se ranger sous les bannières ensanglantées de ce jeune ambitieux. Epuisé d'argent, sans moyens pour se soutenir dans cet abandon, il s'imagina qu'en prononçant le terrible mot: la mort, il rappelleroit ses déserteurs, et se feroit admirer par les niveleurs (ainsi se nommoit le parti cannibale de Robespierre). Mais le contraire arriva : le peu de partisans qui lui restoient, s'enfuirent épouvantés; les niveleurs le méprisèrent, et dès cet instant sa mort fut décidée par eux. On

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