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Que les arrêts de la cour étaient pleinement exécutés par les significations faites hier aux trois maisons de Jésuites à Paris, par les affiches, par la publication, par la voie des colporteurs, commencée d'hier et continuée ce matin.

Eux retirés, M. Roland, président de la première des requêtes, a demandé la lecture des significations; on les a envoyées chercher au parquet, et la lecture en a été faite.

M. Robert de Saint-Vincent, de la troisième des enquêtes, a demandé si les arrêts avaient été envoyés au Châtelet. On lui a dit que ce n'était pas l'usage. D'autres de Messieurs ont dit que ce n'était que depuis quelques années que cet usage n'avait plus lieu.

M. Lambert, de la deuxième des enquêtes, a dit que c'était le cas de presser l'envoi à tous les bailliages et sénéchaussées du ressort. En conséquence, la cour a pris l'arrêté suivant :

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La cour arrête que les arrêts seront en

voyés dans le jour au Châtelet, et le plus tôt » que faire se pourra, aux bailliages et séné» chaussées du ressort, et que les gens du Roi >> rendront compte, mardi prochain, onze du présent mois, dix heures du matin, aux chambres assemblées, de l'envoi par eux fait,

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>> tant au Châtelet qu'aux bailliages et séné» chaussées du ressort. »

Et à l'instant mandés et entrés, M. le premier président leur a fait entendre le susdit arrêté, à quoi ils ont repondu qu'ils ne manqueraient pas d'obéir aux ordres de la cour.

Séance du 11 Août 1761.

M. le premier président a dit que Messieurs se rappelaient que les gens du Roi devaient rendre compte de l'exécution de l'arrêté de samedi dernier, et à l'instant mandés et entrés, Me Omer Joly de Fleury portant la parole, ils ont dit :

Qu'ils avaient envoyé aux bailliages et sénéchaussées du ressort de la cour, en la manière accoutumée, la déclaration registrée le six du présent mois, ensemble les deux arrêts rendus le même jour, et mandés à leurs substituts de faire signifier lesdits arrêts aux maisons de Jésuites de leur ressort, dans le délai y fixé.

Que la publication du tout avait été faite le samedi, 8 de ce mois, au parc civil du Châtelet, l'audience tenant, et inscrite au registre

des publications dudit Châtelet, et que l'intimation aux général et société avait été donnée ce matin, conformément à l'ordonnance n'ayant pu l'être plus tôt, à cause de la solennité des fêtes, et se sont retirés.

Eux retirés.

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M. Clément, de la deuxième des enquêtes, a pris la parole et a dit :

<< Messieurs

>> Les soi-disant Jésuites ne sauraient être » trop connus. Depuis quatre mois ou environ, » la compagnie cherche à pénétrer leur être » moral et physique, leur état, leur doctrine et >> leur conduite par l'examen de leurs constitu» tions et des ouvrages de leurs écrivains, et par la représentation qu'elle s'est fait faire, >> par la garde du dépôt des minutes, des dif>> férens arrêts rendus à leur occasion. Cependant il semble nous manquer encore un degré de connaissance, d'autant plus nécessaire, qu'il pourrait y avoir danger, même pour la >compagnie de l'ignorer.

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» En insérant, dans l'arrêt du six de ce mois, les textes les plus capables d'éclairer et de >> convaincre sur la doctrine des soi-disant Jésui

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Messieurs n'auraient pas pensé à expo

>> ser cet arrêt à être dans la suite cité comme >> une autorité en faveur de cette doctrine meur>> trière; c'est cependant ce qui pourrait arri» ver, car tel est l'usage des auteurs de la So» ciété. En voici une preuve entre autres.

» Au mot Soufflet, dans le Dictionnaire de » Trévoux, ils disent qu'il est permis de tuer » pour un soufflet; et au mot Pères, ils disent': >> Les.saints-pères étaient bons pour leur temps, >> et ils citent Pascal pour autorité, Pascal qui, » au contraire, le leur reproche, en indiquant >> leurs auteurs. C'est une calomnie marquée. » Ces auteurs ne rougissent pas d'imputer à >> Pascal, comme son sentiment, l'objection qu'il >> combat. D'après cela, qui nous dira que par la » suite, les endroits de leurs ouvrages que nous >> avons cités dans notre arrêt, pour les pros>> crire, ne seront jamais invoqués par eux eu >> faveur de cette doctrine exécrable? C'est ce » qui m'a déterminé, Messieurs, à vous faire >> ce récit, afin qu'inscrit sur les registres de la » cour, il puisse à jamais faire preuve de l'in>> fidélité des écrivains de cette Société, et ser>> vir de protestations contre la noirceur de » pareilles imputations. >>

Sur quoi la cour a arrêté qu'il serait dressé procès-verbal de ce qui vient d'être dit par un de messieurs.

Séance du 13 août 1761.

M. le président de Muzard, de la troisième des enquêtes, a demandé, au nom de Messieurs de la troisième des enquêtes, si M. le premier président pourrait remplir bientôt la mission dont il a été chargé, par l'arrêté du 6 août, auprès du Roi. M. le premier président a répondu qu'il espérait pouvoir s'en acquitter les fêtes prochaines.

Séance du 18 août 1761.

Les chambres étant asssemblées, M. le premier président a dit :

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« En exécution de la mission que la cour » m'a donnée par son arrêté du 6 de ce mois, je » me suis rendu samedi dernier à Versailles, >> vers les six heures du soir. J'ai eu l'honneur » de voir le Roi dans son cabinet, où Sa Ma» jesté était avec M. le Dauphin et M. le chan

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