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du général de la Société de s'y conformer, et pape de l'approuver; il a même passé pour constant que le pape avait écrit au Roi, en parlant des Jésuites, sint ut sunt, aut non

sint.

Du 26 Février.

La cour s'est occupée des mémoires de Bourges. Après quoi Messieurs ont demandé à M. le premier président d'indiquer l'assemblée des chambres pour ce soir cinq heures, demain onze heures du matin, et demain trois heures de relevée, afin de pouvoir continuer l'examen des mémoires; ce qu'il a fait sur-le-champ.

Du 26 de relevée.

On a lu les mémoires de Nevers, d'Angoulême, de Chaumont en Bassigny, d'Auxerre, de Bapeaume, de Langres, de Fontenay-leComte; sur tous ces mémoires sont intervenus autant d'arrêts.

Un de Messieurs a ensuite rendu compte des extraits des assertions de la compagnie des soi-disant Jésuites, concernant le parjure; on en a lu les principaux passages, et il a été ordonné que le tout serait déposé au greffe.

Du 27 Février au matin.

On a lu les mémoires du bailliage et de l'université d'Orléans, ceux d'Amiens, ceux de la ville de Blois, qui se plaignaient de la mauvaise éducation donnée par les Jésuites. Sur ces mémoires sont intervenus autant d'arrêts.

On a ensuite renvoyé à l'examen de MM. les commissaires les mémoires de Mâcon, Lyon, la Flèche et Poitiers, où il y a pour les colléges des lettres-patentes enregistrées.

Enfin un de Messieurs a proposé de mander les gens du Roi pour savoir si l'université de Paris a envoyé son mémoire. La proposition ayant été agréée, ils ont été mandés, et ont dit ne l'avoir pas encore reçu; sur quoi il a été arrêté que la cour les chargeait d'écrire de nouveau à l'université pour qu'elle ait à envoyer son mémoire.

Du 27 Février de relevée.

On a lu les mémoires de Tournon, de Tours, de Saint-Flour, de Sens; ce dernier mérite qu'on en rende compte. On y expose que les soi-disant Jésuites avaient demandé et obtenu, pour s'introduire dans le collége, des lettres

patentes, comme ayant été désirés par la ville, quoique le fait ne fût pas vrai, et elles n'ont pas été enregistrées ; que la ville de Sens a traité ensuite avec les Jésuites, et leur a fait reconnaître, dans l'acte qui fut passé, que l'exposé des lettres-patentes était faux; que par ce traité on leur a imposé diverses conditions qu'ils n'ont jamais exécutées. Que la minute de ce traité a été enlevée depuis, ainsi que l'expédition qui était déposée au greffe de la ville; que c'est par un coup de la Providence qu'il s'est trouvé qu'un particulier en avait une expédition qu'il a remise au corps de ville; que le dernier archevêque de Sens et la ville ont eu de justes sujets de mécontentement desdits soidisant Jésuites, et leur ont retiré une pension qui leur était payée; qu'il y a peu d'écoliers; que le collége est mauvais, et que les régens sont incapables d'enseigner.

On a continué la lecture des mémoires de Clermont-Ferrand, de Reims, de Charleville, et on a rendu autant d'arrêts.

Ensuite l'assemblée des commissaires pour l'examen des villes où il y a des lettres-patentes a été indiquée au 1er mars de relevée.

Séance du 5 mars 1762.

A dix heures, les chambres ont été assemblées, et l'ancien de MM. les commissaires y a rendu compte des passages des auteurs de la Société des soi-disant Jésuites, concernant le régicide, l'unanimité, l'uniformité de doctrine dans la Société; il a fait observer qu'on y a joint quatre pièces dont les expéditions sont en règle. La première une sentence du Châtelet contre Jean d'Albat, valet des soi-disant Jésuites, dont la défense consistait à alléguer l'enseignement de la Société sur la compensation occulte.

La seconde une sentence du présidial de Rennes, en 1659, contre le frère de dessus le Pont, soi-disant Jésuite, à l'occasion du livre de Buzembaum.

:

La troisième un arrêt du parlement séant à Rouen, contre le frère Mamachy, pour des cahiers dictés à la jeunesse.

Enfin la quatrième : le jugement de l'inconfidence de Lisbonne contre le duc d'Aveira, la marquise de Tavora, et autres complices de l'assassinat du Roi de Portugal, en 1759, où les

soi-disant Jésuites Malagrida et Alexandro, ainsi que la Société, sont déclarés participans de ce crime exécrable; ledit exemplaire réimprimé, certifié véritable par l'abbé de Salema envoyé du Roi de Portugal en France, comme entièrement conforme à l'original imprimé qui lui a été envoyé de l'ordre du roi de Portugal, avec certificat de la fidélité de la traduction.

Ce récit terminé, on a lu les principaux passages, et Messieurs ont été unanimement d'avis de déposer le tout au greffe, à l'exception néanmoins d'un de Messieurs, qui avait proposé de retrancher les passages sur l'impureté; à quoi il a été répondu qu'il serait à désirer que cela pût être, mais que s'agissant de l'instruction d'un procès aussi important, on ne pouvait pas retrancher entièrement un article aussi coupable de la part de l'institut de la Société.

On a ensuite délibéré sur le total des extraits des assertions dangereuses en tout genre, soutenues par les auteurs de la Société, pour savoir quel parti il y avait à prendre à cet égard.

L'ancien de MM. les présidens a été d'avis de charger M. le premier président d'en porter une copie au Roi.

Un de Messieurs de grand'chambre a été

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