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a voulu que fon travail devint utile à ceux qui voudroient prétendre à ce prix, c'est ce qui l'a déterminé à faire imprimer fa differtation. Il fait obferver dans un avertiffement qu'il auroit été à defirer que l'académie partageât cette queftion en deux & en fît le fujet de deux prix, parce que les deux premiers membres de la question font hors de la portée des agriculteurs & entierement du reffort du chymifte. Quoiqu'il en foit, l'auteur divife en trois membres la queftion propofée par l'académie; il en fait autant d'articles particuliers qu'il examine dans un très- grand détail, Dans la premiere partie il fait voir que la fubftance qui mérite véritablement le nom d'argile eft la combinaifon de la terre vitrifiable avec de l'acide vitriolique; par conféquent l'argile n'eft point une pure terre, elle eft une felénite à bafe de terre vitrifiable diffoluble en entier dans l'eau fans laiffer aucune réfidence. L'argile admet dans fa combinaison toutes fortes de dofes d'acide vitriolique & forme de l'alun avec une dofe convenable de cet acide; de même, dit M. Baumé, l'alun faturé de fa terre forme un fel neutre qui n'a plus de faveur; comme l'argile, il eft auffi peu diffoluble dans l'eau, &c.

&c.

Dans la feconde partie, l'auteur examine l'origine & la formation des pirites qu'on trouve dans prefque toutes les argilles. Les changemens que les argilles éprouvent dans le végétal & ceux qu'elles reçoivent en paffant du végétal dans le corps animal, tous ces objets font traités de la maniere la plus intéreffante relativement à l'économie animale & à la végétation, &c. &c.

La troifiéme partie n'eft pas traitée avec moins de foin. L'auteur fair l'analyse de plufieurs terres labourables. Il reconnoît celles qui font les meilleures, par les proportions des différentes terres dont elles font compofées. Il examine les terreins que les laboureurs ont nommés froids, brûlans, &c. Il difcute pourquoi l'argille qui fait le fond de la végétation ne produit rien lorfqu'elle eft pure, il examine la matiere des engrais, qui doivent être différens, fuivant la nature des terreins; il établit fur cette matiere des principes généraux qui nous paroiffent des plus évidens pour l'agriculture; cet article eft terminé par l'examen des différens fumiers. Cet examen intéreflant demandoit un habile chymifte & un bon phyficien, & ces deux qualités fe trouvent réunies dans

l'auteur de cette differtation. Sa théorie fur la végétation & fur l'agriculture eft des plus lumineufes; & fon mémoire, en général, peut être regardé comme le meil leur qui ait encore été publié fur les argilles.

Eloge de Pierre du Terrail dit le Chevalier Bayard fans peur & fans reproche, suivi de notes hiftoriques, morales & critiques; par M. Coffon, profeffeur en l'univerfité de Paris, au collége Mazarin. A Amfterdam; & fe trouve à Paris, chez Barbou, vis à-vis la grille des Mathurins.

L'auteur a dédié fon ouvrage à MM.. les Officiers Municipaux de la ville de Meziéres fa patrie, célèbre par la belle défense du chevalier Bayard qui, pendant un fiége long & opiniâtre, y tint ferme contre les Impériaux malgré la famine,la contagion & la fupériorité des forces ennemies. Cet événement fournit un exorde très heureux au panégyrifte. «O! Bayard, ton nom que mon enfance en» tendit fouvent répéter, me rappelle ces lieux que l'on n'oublie jamais, les lieux qui m'ont vû naître. J'admire ta vail» lance, je fuis touché de ton caractere

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généreux. Mais j'adore un titre plus fa»cré, je vois en toi le défenfeur & le li» bérateur de ma patrie. Tu ravis à la » Aamme & à la deftruction la chaumiere >> de mes aïeux. Tu écartas de leurs têtes fidèles & fiéres le joug honteux de l'ef clavage. O mes compatriotes, c'est >> dans vos murs, c'est au milieu de ces

remparts où vous célébrez la fête de »votre délivrance, que je voudrois pro→»noncer cet éloge. Si j'etois allez heu

reux pour peindre aujourd'hui digne»ment votre reconnoiffance, & pour être » un organe que vous puffiez avouer, je » ferois für d'un prix bien doux; je le "trouverois dans vos cœurs. »

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L'orateur tire fa divifion de ces deux dénominations fi honorables données à Bayard, fans peur & fans reprocher Il montre dans la premiere partie les qualités guerrieres de Bayard, & dans l'autre fes vertus morales. Il peint fon héros vainqueur à dix huit ans dans un tournoi & couronné aux acclamations du beau fexe, qui s'écrioit dans le patois de ce tems-là: Vey vos cettui malotru, ii a mieux fay que tous los autres. Il trace avec force le tableau des nations armées contre la France & celui de l'armée françoife envoyée

en Italie pour les combattre. «Du fom» met de ces monts fourcilleux voyez » Alotter les bannieres françoifes fur les "bords de l'antique Eridan; voyez nos » pavillons dreffés dans les plaines du » Milanez que nous redemandons ; & » bientôt fur les remparts de Naples où » nous appellent des prétentions légiti"mes. Confidérez la compofition de ces troupes brillantes, cette gendarmerie » célèbre, brave, impétueufe, & toujours invincible, fi elle favoit mieux "ployer fous le joug falutaire de la difcipline que nous connoiffons aujour» d'hui & que nous devons à un grand » homme. C'eft le'fiécle des héros, & en » voici l'élite rassemblée. Quelle foule » d'excellens capitaines! on y diftingue » les Chatillons, les la Tremouilles, les » Nemours, les Lautrecs, les Chabanes, » les Crillons, les Créquis & tant d'au

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tres noms illuftres à jamais confacrés » dans les fastes de la gloire, qu'il feroit trop long de citer ici, mais qu'on ne "fauroit trop fouvent répéter à ceux qui fe deftinent à leur noble & pénible profeffion. Mais, parmi tous ces foldats qui font autant de généraux, & tous » ces généraux qui font autant de foldats,

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